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Une crise dont les peuples sont les acteurs

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    Une crise dont les peuples sont les acteurs
    par Kharroubi Habib
    Des brouilles diplomatiques, il y en a eu dans le passé entre Alger et Le Caire. L'une d'entre elles, née du voyage de Sadat à Tel Aviv, a été jusqu'à la rupture des relations entre les deux Etats. Néanmoins, et après des périodes de fâcheries plus ou moins longues, l'Algérie et l'Egypte ont à chaque fois renoué leur rapports officiels.

    Les peuples algérien et égyptien ne se sont jamais sentis concernés ou impliqués par ces brouilles entre leurs sphères gouvernementales, pour la bonne raison qu'elle avaient des causes politiques sur lesquelles il ne leur a jamais été demandé leurs avis et opinion. Brouille ou pas brouille, rupture diplomatique ou pas, les deux peuples ne se manifestaient aucune animosité et ne rataient aucune occasion d'exprimer leur sentiment de «fraternité et d'amitié». Ce qui n'est plus le cas dans la présente crise née des suites des matches du Caire et d'Omdurman.

    Certes, cette crise connaîtra au plan officiel un dénouement à l'identique des précédentes. A plus ou moins longue échéance mais sûrement.

    Sauf que, contrairement aux précédentes, celle-ci laissera des traces indélébiles dans les mémoires collectives des deux peuples. Parce que cette fois, il s'est échangé, dit et écrit des mots et des paroles si insultants, tant humiliants et blessants que l'on ne pourra plus les oublier des deux côtés et surtout pas faire semblant qu'ils n'ont été inspirés que sous le coup d'un moment d'égarement dû à la passion hystérique soulevée par la confrontation sportive qui a opposé les deux nations.

    Que les deux Etats mettent un terme à un moment ou à un autre à leur fâcherie diplomatique, que les officiels des deux pays renouent après cela avec la déclaration sur «l'amitié et la fraternité qui lient les deux nations», cela ne sera en rien l'expression du retour à des rapports apaisés et sans haine entre les deux peuples. La rupture entre les Algériens et les Egyptiens est désormais totale, irrévocable. Il ne peut en être autrement, quoi que l'on puisse invoquer de l'histoire, de la religion, de la race ou de la culture. Ce que l'on s'est jeté à la face l'un de l'autre ces dernières semaines est si énorme, si cruellement provocateur qu'aucun des deux peuples n'acceptera plus de voir l'autre qu'en tant qu'ennemi.

    Entre l'Algérie et l'Egypte, c'est la fin d'un compagnonnage qui s'est bâti sur des rapports ambigus, enrobés dans le sentiment d'une fausse vraie proximité dont l'histoire et la solidarité des deux peuples auraient été le ciment. Il va falloir réviser ces rapports en les débarrassant de considérations de ce genre et les mettre en conformité avec l'intérêt national bien compris.

    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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