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Anthar Yahia, star à Belfort, héros en Algérie

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  • Anthar Yahia, star à Belfort, héros en Algérie

    lapays.fr

    Dans les yeux d’Amar Yahia, le bonheur et la fierté se lisent à chaque seconde. Peintre en bâtiment aux Ets Cordoba à Belfort, Amar est le frère aîné d’Anthar, devenu mercredi soir, l’icône du football algérien. En inscrivant le seul but du match de barrages entre l’Algérie et l’Égypte, qualifiant ainsi son pays pour le Mondial 2010, le destin de ce footballeur de 27 ans a sans doute définitivement basculé.

    Le foot est devenu une cause nationale

    À l’image d’un Zidane, d’un Beckham ou d’un Totti, Anthar Yahia, qui était déjà adulé par les supporters algériens qui le surnomment « le guerrier », Anthar est désormais « la » référence de tout un pays.

    Pourtant, l’histoire du nouveau « chouchou » du peuple algérien n’est pas banale. Né en 1982 à Mulhouse, Anthar repart quelques mois plus tard pour l’Algérie avec ses parents. Il ne reviendra en France que cinq ans plus tard avec sa famille, pour s’installer rue d’Amsterdam aux Résidences à Belfort : « Il avait toujours un ballon dans les pieds » raconte son frère, « Il voulait devenir footballeur professionnel. Il a commencé en prenant une licence au Racing Belfort, et c’est de là, qu’il est parti ensuite pour le FC.Sochaux. »

    Jusqu’à 18 ans, Anthar va donc fréquenter le Château à Seloncourt, avant de signer pour l’Inter Milan. Viendront ensuite Bastia, Nice et depuis 2008, Bochum en Allemagne.

    « Il est aussi en équipe nationale depuis 2002 » souligne Amar, « Avec la sélection, les choses ont vraiment changé depuis deux ans et les qualifications pour ce Mondial. Déjà pour la CAN 2004, on sentait une ferveur autour de l’équipe. Mais là, cela a explosé… Ces derniers mois, la pression était immense sur les épaules des joueurs. En fait, les responsables ont senti qu’il y avait quelque chose à faire. Du coup, l’équipe a eu une préparation militaire et un huis clos a même été imposé durant les derniers jours. Le foot devenu une cause nationale. »

    Invités par Anthar, le 13 octobre dernier, Amar Yahia et Florent Cordoba se sont rendus à Alger pour assister à Algérie-Rwanda (3-1) et ont pu se rendre compte de l’engouement exceptionnel qu’il règne autour de l’équipe des Fennecs.

    On les a reçus avec des fleurs, eux, avec des cailloux

    « J’ai vraiment été bluffé » souligne Florent Cordoba, « L’Algérie est un pays méconnu, mais magnifique. Les gens sont vraiment serviables et disponibles. Dans le stade, l’ambiance était indescriptible, mais très bon enfant. Pendant quatre-vingt-dix minutes, les supporters ont chanté, crié, soutenu leur équipe. C’était un grand moment de sport. »

    Avec une tête sur le poteau et un but refusé alors que le ballon avait franchi la ligne, Anthar s’était déjà mis en évidence. Toutefois, le 14 novembre dans l’enfer du Caire, le numéro 4 de l’Algérie ne put éviter le but de l’Égyptien Maétéab (95e), obligeant les deux pays à disputer un match de barrages : « A l’aller, nous les avions reçus avec des fleurs » commente sobrement Amar, « Eux, nous ont reçu avec des cailloux. Mais à Khartoum au Soudan, on leur a montré qui étaient les meilleurs. »

    Le Président Bouteflika a affrété 48 avions

    Pour bien prendre conscience de l’engouement national et de l’importance du rendez-vous, Amar ajoute : « Mercredi dernier, le président Abdelaziz Boutéflika a envoyé gratuitement 10 000 supporters dans 48 avions pour les soutenir à Khartoum… et voir mon frère marquer le but de la qualification de notre pays. Depuis, Anthar m’a confié au téléphone, que c’était le plus beau jour de sa vie. Il sait qu’il a marqué de son empreinte l’histoire du foot algérien, et d’ailleurs, il a dédié son but au peuple algérien du monde entier. »

    Tout comme celle de ses partenaires, sa vie pourrait bien basculer définitivement lors du Mondial 2010. Ainsi, la sélection algérienne a déjà été reçue en grandes pompes jeudi soir, au Palais du peuple, et « les héros de Khartoum » ont tous été décorés de la médaille El-Athir, la plus haute distinction du pays, avant de recevoir une gratification individuelle avoisinant les 400 000 euros ! « Avant son but, Anthar était déjà un héros et le chouchou des Algériens » indique fièrement son frère, « Il était sur toutes les affiches du Mondial 2010. Il a déjà tourné trois pubs pour du foot, de la téléphonie, du jus d’orange… Cela va devenir de la folie. »

    Forcément, cette « folie », Amar a envie de la partager : « Mes parents habitent Bavilliers, et mercredi soir, deux heures après le match, ils étaient déjà dans le train pour aller prendre l’avion à Marseille » sourit l’intéressé, qui lui s’est envolé ce week-end pour aller partager pendant quelques jours ce bonheur familial.

    « Moi, je reste serein sur l’avenir d’Anthar » affirme Florent Cordoba, « A 18 ans, je l’ai vu partir à Milan. Là, je retrouve la même personne : posé, humble, gentille. Anthar est très mûr pour son âge et il prend toujours beaucoup de recul par rapport aux événements. »

    « C’est vrai » conclut Amar, « Quand il vient à Belfort, il va voir les deux trois copains qu’il a gardés ici, ou son coiffeur aux Glacis. Il laisse sa belle voiture au garage, et prend la mienne pour ne pas se faire remarquer. Pour lui, l’essentiel ici, c’est de venir se reposer, manger et surtout profiter de l’ambiance familiale. L’amour pour mes parents, c’est la chose la plus importante pour lui »

    Pascal Pigatto
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien
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