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"Forcément ils sont Maghrébins, ils fêtent la victoire de l'Algérie"

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  • "Forcément ils sont Maghrébins, ils fêtent la victoire de l'Algérie"

    Par Amélie Gautier , le 23 novembre 2009 à 11h53,

    Chronique - La 23e Chambre du tribunal correctionnel de Paris vendredi. Treize comparutions immédiates, autant d'histoires. Voici l'une d'entre elles.

    Mercredi 18 novembre. L'Algérie décroche son ticket pour le Mondial-2010 de foot aux dépens de l'Egypte. Une marée humaine déferle sur les Champs Elysées. A certains endroits, la situation dégénère. Mohammed, 23 ans, est interpellé. Ivre, il aurait lancé deux bouteilles dans la foule. L'une atteint un passant, l'autre le pied d'un CRS. Deux jours après la victoire des "fennecs", voici le jeune homme dans le box des prévenus.

    Il est là parce que ce soir-là, le fonctionnaire blessé repère un individu passablement éméché et très excité parmi les personnes qui lancent des projectiles. Il l'observe dix minutes durant, et ce depuis le trottoir d'en face où il est stationné avec les autres forces de l'ordre. Ce jour-là, des milliers de personnes envahissent la plus belle avenue du monde fermée à la circulation pour l'occasion. Lors de sa déposition, le CRS complète sa description : l'individu est de type nord-africain, il porte un survêtement vert, un tee-shirt noir et une casquette. Les regards se tournent vers le box des prévenus, vers Mohammed, vers son jogging vert, vers son tee-shirt noir. "Lors de votre interpellation, vous n'avez été ni outrageant, ni insultant, se félicite la présidente, c'est assez rare pour être souligné."

    "Les Champs-Elysées ne sont pas un champ de bataille"

    S'il reconnaît avoir bu "comme un cochon" ce jour-là, Mohammed conteste les faits. "Je marchais sur le trottoir quand je me suis retrouvé entouré de CRS, raconte le jeune homme à la barre. Ils m'ont dit : ‘tu nous lances des trucs, tu vas manger pour les autres, fils de ****". Droit dans ses baskets, il continue : "Je suis chauffeur de bus, je ne vois pas pourquoi je m'en serai pris à ceux avec qui je suis parfois amené à travailler". Et comme pour essayer de convaincre davantage la cour, il précise qu'il n'a ni animosité, ni haine envers les forces de l'ordre. Silence. Mohamed reprend la parole : "pour la description de type nord-africain... Euh, l'Algérie, c'est l'Afrique du Nord, et notre couleur, et bien, c'est le vert... Avec mes amis, on était heureux, on était fiers."

    "Il avait bu ce qui est exceptionnel chez lui, remarque la procureure en tentant de comprendre. Peut être l'alcool a-t-il changé son comportement". S'il reconnaît ses efforts d'insertion chez ce jeune homme qui a quatre condamnations sur son casier judiciaire mais qui a aujourd'hui un CDI, le ministère public condamne ces "violences inacceptables". "Les Champs-Elysées ne sont pas un champ de bataille", martèle-t-il. Il requiert huit mois d'emprisonnement dont quatre avec sursis assorti d'une mise à l'épreuve.

    Prenant la parole, l'avocate de Mohammed s'étonne du vide de la procédure. "Il n'y a pas eu de confrontation", remarque Me Boulesteix. Elle tonne ensuite à l'attention de la présidente : "mais c'est le B.A. Ba !!!" Elle moque la description faite par le CRS : "Forcément ils sont Maghrébins, ils fêtent la victoire de l'Algérie." La salle sourit. Imperturbable, la défenseure ironise sur le témoignage du CRS qui a réussi à repérer aussi longtemps Mohammed parmi des dizaines d'individus "se ressemblant tous et tous habillés pareil..." Le jeune homme est relaxé, au bénéfice du doute.

    Copyright © 2009 e-TF1

  • #2
    C'est pas Amr Adib qui l'aurait balancé ? J'aime bien la description, c'est vrai qu'un individu de type maghrébin, habillé en vert en blanc ça ne courait pas les rues ce soir là.

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    • #3
      Vive le maghreb uni, on est tous avec toi Mohamed.....vive l'Algérie, vive le Maroc, vive la Tunisie...

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