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Louanges à Dieu la bonté même (Sobhane Allah Ya L'Tif)

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  • Louanges à Dieu la bonté même (Sobhane Allah Ya L'Tif)

    Auteur : Moçtefa Tûmi
    Interprète : Cheikh M'Hammed el-'Anqa



    Il était un jeune pigeon gracieux, ô ! toi l'homme d'expérience dont je vais te conter l'histoire et qui, à la fleur de l'âge, au printemps resplendissant, rendu présomptueux par son plumage neuf, vint me provoquer, dégaina son épée et me dit : "Nous avons un différend.
    Affronte-moi si tu es de noble naissance et de ceux qui possèdent le sceau du pouvoir.
    Montre-moi où t'ont conduit tes solides relations."
    Je lui répondis en ces termes :
    " Comment peux-tu m'adresser des propos pleins de colère ?
    Pourquoi ce courroux et cette fureur ?
    On s'imagine que tout est accessible, qu'il suffit d'y faire main basse et l'on traite d'impotent le dernier arrivé."

    refrain :
    Louanges â Dieu, la bonté même; Toi Seul détiens la connaissance.
    Certains prennent pour de la peur le respect qu'on leur témoigne.

    Tu ne vins pas à moi pour une question d'honneur, l'air déterminé; c'était par jalousies accumulées; car j'ai fait beaucoup d'envieux.
    Je te croyais mon allié et fier de moi; en réalité, tu creusais des fosses me menant à l'abîme.
    Quand ce serait de ta part de l'avidité, tu devrais avoir honte.
    Tu sais combien de mers j'ai traversées et parcouru de contrées.
    Refrain :
    Toi avec ton air maussade, toi qui fais les premiers pas en ce monde, [Sache que] tes pareils n'ont connu ni la vie, ni ses joies.
    Qu'ont-ils donc pu voir ?
    Un jeune pigeon ne doit pas tricher; un ramier expérimenté est capable de fureur.
    Refrain :
    Ton plumage est (encore) vulnérable, bonté divine ! Retourne-t'en, ou tu le regretteras; ton bec ne peut lutter, tes ailes sont fragiles; ne tiens plus de propos violents qui ne te conviennent pas, ne tiens plus le langage de la colère et du dépit.
    Un jeune pigeon ne doit pas tricher - n'est-ce pas ? Retourne à ton gîte et dis à ceux qui t'ont envoyé qu'ils manquent d'éducation.
    Tu es un jeune pigeon chétif, n'est-ce pas ? Retourne à ton gîte et dis à ceux qui t'ont envoyé qu'ils manquent d'éducation.
    Refrain :

    Tel brandit l'épée, jouant au héros, Se vantant sanscessed'être sans pareil, et, si tu restes silencieux et te montres complaisant, il te considère d'emblée comme un âne bâté ou une serpillière.
    Refrain :
    Tel se présente, tourmenté par la faim, et dévore [tout] à pleines dents.
    Rien ne saurait le rassasier, ni cent plats, ni mille louches.
    Il désire un trône de nacre et tous les trésors du monde : ors, diamants et argents.
    Refrain
    Tel se présente, l'aspect brutal, la tête encore pleine d'illusions, le menton encore vierge du rasoir du coiffeur; il se fait porc-épic - inutile de le décrire un forban à moustache qui te brade à la sauvette chez le camelot.
    Tel se présente, l'air affable, plein de beaux discours, citant les prophètes, les livres sacrés et tous les chorfa; il t'abuse par des protestations d'amitié, jure par Dieu, glorifie le Créateur, alors que, derrière son chapelet, il trame des complots.
    Refrain :
    Tel se présente l'air affable, plein de beaux discours, citant les prophètes, les livres sacrés et tous les chorfa, jure par Dieu, glorifie le Créateur alors que, derrière son chapelet, il trame des complots.
    Tel se présente en hôte, ses effets empaquetés, dans le froid, la pluie et les sifflements de la bise.
    Passe la pluie, passe l'automne, il s'incruste chez toi, devient propriétaire de ta maison et te prend pour domestique.
    refrain-riâl :

    Oubliant l'affection, après des moments d'amour et de dépit,
    le pigeon m'abandonna à mes chagrins, sans raison, sans dispute ni mésentente.
    C'est qu'il avait, j'en suis persuadé, une idée arrêtée : j'imagine qu'il a été ensorcelé.
    Le faucon, lui, s'envola pour émigrer et s'élancer vers les vastes espaces.
    Il laissa son aire vide et disparut à jamais.
    Je le croyais mon ami, il s'est détourné de moi; c'était, en vérité, un serpent blotti en mon sein.
    Quelle honte ! Quel déshonneur ! Quelle infamie ! Comme vous êtes avides, hommes de mon pays !
    Vous ne pensez qu'en termes de carrière et de rentes; vous avez méconnu les bienfaits et manqué de discernement.
    Vous ne valez pas la ration d'une bête, ni même une charogne au Marché du Samedi.
    refrain-riâl :
    Ce n'est ni amitié, ni connaissance, ni parenté, ni alliance.
    Un coeur déchiré peut-il redevenir serein ?
    Qui vous fréquente court à sa perte !
    Qu'est devenu celui qui a cru à la sorcellerie ?
    Hôte de Dieu, viens te réchauffer; réponds à mon salut sans crainte.
    Nous sommes d'authentiques chorfa, n'est-ce pas ? Nous ne décevons jamais nos hôtes, mets-toi à l'aise, repose-toi et prends cette couverture.
    refrain-riâl :

    On croit le maître inutile; on le considère comme un radoteur; sa chandelle serait morte, éteinte.
    Du maître, toi qui écoutes ce chant, la lumière ne peut disparaître : les gens le constatent du matin au soir.
    On croit le maître inutile; on le considère comme délirant, on dit que son épée est usée, émoussée.
    Le maître, toi qui écoutes ce chant, est toujours lucide et son épée étincelante reste célèbre dans la contrée.
    on croit le maître inutile, comme un vieux taureau : on a secrètement aiguisé le couteau.
    Le maître, toi qui écoutes ce chant, ne porte pas d'entraves; ce n'est ni un agneau, ni un mouton promis au sacrifice.
    Refrain :
    On croit le maître fini, sa vitalité tarie, mais tous les efforts (pour lui nuire) sont restés impuissants.
    Le maître, toi qui écoutes ce chant, répond par le silence et la patience.
    Rien ne lui échappe; à toute perte il est une compensation.
    lstikhbâr:

    Je dois rompre avec celui dont la bonté fait défaut; car les principes recommandent de ne pas fréquenter les traîtres.
    Jadis, jeune, je les ai côtoyés pensant me lier avec des hommes de bien et patients.
    Je les ai pris isolément, et ensemble. pour les éprouver et, pour une vétille ils renièrent mes bienfaits.
    Et toutes mes bonnes oeurres, gâchées, s'évanouirent.
    Riâl :
    J'ai chanté tant de poèmes composés, et les ai agencés (avec un art)dont nul n'ignore que je ne l'ai pas appris à l'école.
    Je ne suis pas cultivé, j'ai eu pour maîtres la faim et le dénuement.
    Mais mon pain est fait de bonne semoule non empruntée, ma demeure n'est pas inconnue.
    Je ne suis ni envieux, ni ingrat; je reste digne et mène une vie honnête.
    Les proches et les étrangers peuvent en témoigner : je n'ai pas l'habitude de médire d'autrui ou de calomnier les absents.
    Mes os ne sont pas à ronger ! Je ne suis pas stérile ; ma terre n'est pas desséchée.

    Un lion demeure un lion; même vieillissant, les loups le redoutent.
    On ne peut être mené et mener à la fois, tenir la barre au plus fort de la tempête.
    L'auteur de cette composition poétique n'est pas un isolé.
    Il fait partie des êtres sincères et fidèles; c'est un vrai fils de Bab Djedid, je le jure sur Bir Djebbah: le poète, c'est Toumi Mostefa; et celui qui a adapté et interprété ce poème est un pilier (de cet art), maître El 'Anqa, en l'année soixante-dix suivant le millénaire et s'ajoutant à neuf cents ans.
    L'Algérie est jeune de constitution et son drapeau flotte (au vent).
    Ici se termine mon récit sincère.
    Il était un jeune pigeon gracieux, ô ! toi l'homme d'expérience, dont je vais te conter l'histoire, et qui, à la fleur de l'âge, au printemps...
    Truth seeker

  • #2
    El Hadj M'hamed El Anka.

    Voix mélodieuse inégalable dans le genre chaîbi, interprétation théâtrale de textes de très haute voltige, paroles émouvantes, envoûtantes et poétiques ; le tout une antiquité bicentenaire pleine de noblesse.


    Merci Salah pour la traduction de cette belle qacida et le partage.
    "C’est la rivière qui apporte dans son cours l’espoir aux chercheurs d’or…Elle n’attend jamais de ces derniers qu’ils en remettent dans le sien" (r.b)

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    • #3
      Vive L'algerie!!!
      " Le bonheur n' est pas une recompense mais une consequence, La souffrance n' est pas une punition mais un resultat...."
      NULLA DI NUOVO SOTTO IL SOLE.."

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      • #4
        La version originale

        القسم :1

        زغلول لطيف يا عريف * نحكي لك و افهم * في سن الورد والزهر باهي الأوصاف
        مغرور بريشه الظريف * ماجي متخاصم * سل سيفه قال لي عندي خلاف
        أوقف إذا أنت شريف * من أهل الخاتم * وريلي وين وصلتك قوة الأكتاف
        جاوبت أنا وقلت كيف * ماجي تتكلم * بكلام الغيظ واش هذا الغضبة و الزعاف
        ما هيشي جابها النيف * كي جيت محزم * هذي غيرة مرزمة و حسودي بزاف
        ظنيتك صاحبي حليف * بي تتزعم * و ترن هقيتلي مطامر تدي للكاف
        حتى و إذا أنت سخيف * من حقك تحشم * تعرفني قاطع البحور جايل الأرياف
        عساك أنت اللي قصيف * للدنيا قادم * مثلك ما عاش ما زهى أش اللي شاف
        اللي زغلول ما ينيف * ورشان معلم * قادر يرحيه في حروف ألهاء لام و كاف
        مرقوم الريش يا رهيف * أرجع لا تندم * عندك من قار ما يحارب و جناح ضعاف
        أترك الحديث العنيف * ما هوش موالم * أترك عليك لغة الغتبة و التشناف
        يا ذا الزغلول يا نحيف * أرجع للمرسم * واللي بعتوك قول لهم ما همش ظراف

        سبحان الله يا لطيف * أنت اللي تعلم * كاين شي ناس من استحاهم يقولوا خاف
        حاسبين كل شي خطيف * غير أجي و ازدم * واللي يبقى مع التوال يقولوا زحاف

        القسم:2

        كاين اللي يجي بسيف * يبدأ يتزعم * و يقول أنا غير أنا ما كان خلاف
        خصوص إذا أنت سعيف * تسكت و تسلم * ترجع في حينها حلاسة و إلا نشاف
        كاين اللي يجي ثقيف * يعرف يتكلم * بالكتوب و الرسول و السادات الأشراف
        يخدعك غير بالحليف * يقسم و يعظم * والسبحة راه من وراها عامل زرناف
        كاين اللي يجي لهيف * بنيابه يهضم * ما رواته ميات صحفة و ألف غراف
        يبغي كرسي من الصديف * و كنوز العالم * اللويز و الماس و الفضاضي من كل أصناف
        كاين اللي يجيك ضيف * بالقش مرزم * في يوم البرد و الشتاء و الريح الزفزاف
        فاتت الأمطار و الخريف * ما زال مرسم * يرجع هو مول دارك و أنت جحراف
        كاين اللي يجيك عفيف * ما زاله يحلم * ذقنه ما زال ما عرف موس الحفاف
        يرجع ضربان لا تصيف * زقطي متشلغم * باعك و شراك في دقيقة عند الحراف

        سبحان الله يا لطيف * أنت اللي تعلم * كاين شي ناس من استحاهم يقولوا خاف
        حاسبين كل شي خطيف * غير أجي وا زدم * واللي يبقى مع التوال يقولوا زحاف

        القسم:3

        لحمام إذا نسى الولفة * من بعد الحب والشغاف
        خلاني في الأحزان و جفى * من دون دواس لا خلاف
        هذا تحقيق به شوفة * شكيت داروا لها لثقاف
        الباز إذا غاب صدفة * يهجر و يروح للتلاف
        خلاها خالية الغرفة * من ذاك اليوم ما أنشاف
        ظنيته صاحبي و يشفا * و ترن ثعبان في الاجواف
        عيب عليكم عار كشفة * يا أهل بلادي يا سخاف
        درتوها مرتبة و حرفة * نكرتوا الخير والصناف
        سومتكم ما سوات علفة * في سوق السبت والجياف
        ما هي صحبة و لا معرفة * ما هي نسبة و لاحلاف
        كيفاش القلب عاد يصفى * كي قطعتوها بالاطراف
        من يتبعكم راح في الفا * و الرا المسبقة بقاف
        يا ضيف الله جوز تدفى * رد سلامي لا تخاف
        ياك جينا نايضين شرفا * والله ما نخيبوا الضياف
        اجلس هنا بغير كلفة * انزع عليك ذا اللحاف

        سبحان الله يا لطيف * أنت اللي تعلم * كاين شي ناس من استحاهم يقولوا خاف
        حاسبين كل شي خطيف * غير أجي و ازدم * واللي يبقى مع التوال يقولوا زحاف

        القسم:4

        يحسبوا الشيخ ما يفيد * عدوه يخرف * مابين الصبح و العشية و الناس تشوف
        يحسبوا الشيخ ما يفيد * عدوه يهترف * قالوا سيفه راشى حفى

        و الشيخ أ سامع القصيد * ما زاله يهدف * سيفه براق فالثنية ديما معروف
        يحسبوا الشيخ ما يفيد * كالثور الشارف * ارحاوا الموس في الخقا

        و الشيخ أ سامع القصيد * ما هوش مكتف * ماهوش غنيمة الضحية ما هوش خروف
        يحسبوا الشيخ ما يزيد * شملاله يوقف * كيفما عملوا ما كفى

        و الشيخ أ سامع القصيد * يسكت و يساعف * راهي ما خفات له خفية كل شي مخلوف
        ماني محساد لا جحيد * عمري ما نسخف * نمشيو نعيش بالصفا

        سبحان الله يا لطيف * أنت اللي تعلم * كاين شي ناس من استحاهم يقولوا خاف
        حاسبين كل شي خطيف * غير أجي وا زدم * واللي يبقى مع التوال يقولوا زحاف

        القسم:5

        غنيت شحال من قصيد * منظوم مستف * و الناس جميع عارفة
        فني ما هوش من المسيد * مانيش مثقف * قراني الجوع و الحفا
        خبزي مصنوع من سميد * ماهوش مسلف * داري ماهيش تالفة
        يشهد القريب و البعيد * ما نيش موالف * نهدر و نقول في القفا
        عظمي ماهوش للكديد * مانيش محشلف * أرضي ماهيش ناشفة
        الصيد يموت ياك صيد * و لو كي يشرف * منه الذياب خايفة
        اللي مقيود ما يقيد * يشد المقذف * في وسط أرياح عاصفة
        مول المنظوم و القصيد * ما هوش مطرف * من أهل الصدق و الوفا
        ولد باب جديد بالوكيد * ببير جباح نحلف * التومي قال مصطفى
        و اللي غناها عميد * فيها يتصرف * شيخ العنقا اذا كفى
        عام السبعين لا تزيد * من بعد الألف * والتسع ميا مردفة
        الجزاير عهدها جديد * سنجاق يرفرف * تميتو قلت بالشفا

        سبحان الله يا لطيف * أنت اللي تعلم * كاين شي ناس من استحاهم يقولوا خاف
        حاسبين كل شي خطيف * غير أجي و ازدم * واللي يبقى مع التوال يقولوا زحاف
        Dernière modification par Salah, 01 août 2011, 22h06.
        Truth seeker

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        • #5
          Merci Rosier Belda et Suzanna
          Truth seeker

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          • #6
            Un bel hommage lui a été rendu hier à la télé.
            Toutes ces kassidates, en noir et blanc, les tenues algéroises d'antan, un délice...
            Merci à toi, Salah.
            Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

            Commentaire


            • #7
              Auteur : Moçtefa Tûmi
              Interprète : Cheikh M'Hammed el-'Anqa


              Il était un jeune pigeon gracieux, ô ! toi l'homme d'expérience dont je vais te conter l'histoire et qui, à la fleur de l'âge, au printemps resplendissant, rendu présomptueux par son plumage neuf, vint me provoquer, dégaina son épée et me dit : "Nous avons un différend.
              Affronte-moi si tu es de noble naissance et de ceux qui possèdent le sceau du pouvoir.
              Montre-moi où t'ont conduit tes solides relations."
              Je lui répondis en ces termes :
              " Comment peux-tu m'adresser des propos pleins de colère ?
              Pourquoi ce courroux et cette fureur ?
              On s'imagine que tout est accessible, qu'il suffit d'y faire main basse et l'on traite d'impotent le dernier arrivé."

              refrain :
              Louanges â Dieu, la bonté même; Toi Seul détiens la connaissance.
              Certains prennent pour de la peur le respect qu'on leur témoigne.

              Tu ne vins pas à moi pour une question d'honneur, l'air déterminé; c'était par jalousies accumulées; car j'ai fait beaucoup d'envieux.
              Je te croyais mon allié et fier de moi; en réalité, tu creusais des fosses me menant à l'abîme.
              Quand ce serait de ta part de l'avidité, tu devrais avoir honte.
              Tu sais combien de mers j'ai traversées et parcouru de contrées.
              Refrain :
              Toi avec ton air maussade, toi qui fais les premiers pas en ce monde, [Sache que] tes pareils n'ont connu ni la vie, ni ses joies.
              Qu'ont-ils donc pu voir ?
              Un jeune pigeon ne doit pas tricher; un ramier expérimenté est capable de fureur.
              Refrain :
              Ton plumage est (encore) vulnérable, bonté divine ! Retourne-t'en, ou tu le regretteras; ton bec ne peut lutter, tes ailes sont fragiles; ne tiens plus de propos violents qui ne te conviennent pas, ne tiens plus le langage de la colère et du dépit.
              Un jeune pigeon ne doit pas tricher - n'est-ce pas ? Retourne à ton gîte et dis à ceux qui t'ont envoyé qu'ils manquent d'éducation.
              Tu es un jeune pigeon chétif, n'est-ce pas ? Retourne à ton gîte et dis à ceux qui t'ont envoyé qu'ils manquent d'éducation.
              Refrain :

              Tel brandit l'épée, jouant au héros, Se vantant sanscessed'être sans pareil, et, si tu restes silencieux et te montres complaisant, il te considère d'emblée comme un âne bâté ou une serpillière.
              Refrain :
              Tel se présente, tourmenté par la faim, et dévore [tout] à pleines dents.
              Rien ne saurait le rassasier, ni cent plats, ni mille louches.
              Il désire un trône de nacre et tous les trésors du monde : ors, diamants et argents.
              Refrain
              Tel se présente, l'aspect brutal, la tête encore pleine d'illusions, le menton encore vierge du rasoir du coiffeur; il se fait porc-épic - inutile de le décrire un forban à moustache qui te brade à la sauvette chez le camelot.
              Tel se présente, l'air affable, plein de beaux discours, citant les prophètes, les livres sacrés et tous les chorfa; il t'abuse par des protestations d'amitié, jure par Dieu, glorifie le Créateur, alors que, derrière son chapelet, il trame des complots.
              Refrain :
              Tel se présente l'air affable, plein de beaux discours, citant les prophètes, les livres sacrés et tous les chorfa, jure par Dieu, glorifie le Créateur alors que, derrière son chapelet, il trame des complots.
              Tel se présente en hôte, ses effets empaquetés, dans le froid, la pluie et les sifflements de la bise.
              Passe la pluie, passe l'automne, il s'incruste chez toi, devient propriétaire de ta maison et te prend pour domestique.
              refrain-riâl :

              Oubliant l'affection, après des moments d'amour et de dépit,
              le pigeon m'abandonna à mes chagrins, sans raison, sans dispute ni mésentente.
              C'est qu'il avait, j'en suis persuadé, une idée arrêtée : j'imagine qu'il a été ensorcelé.
              Le faucon, lui, s'envola pour émigrer et s'élancer vers les vastes espaces.
              Il laissa son aire vide et disparut à jamais.
              Je le croyais mon ami, il s'est détourné de moi; c'était, en vérité, un serpent blotti en mon sein.
              Quelle honte ! Quel déshonneur ! Quelle infamie ! Comme vous êtes avides, hommes de mon pays !
              Vous ne pensez qu'en termes de carrière et de rentes; vous avez méconnu les bienfaits et manqué de discernement.
              Vous ne valez pas la ration d'une bête, ni même une charogne au Marché du Samedi.
              refrain-riâl :
              Ce n'est ni amitié, ni connaissance, ni parenté, ni alliance.
              Un coeur déchiré peut-il redevenir serein ?
              Qui vous fréquente court à sa perte !
              Qu'est devenu celui qui a cru à la sorcellerie ?
              Hôte de Dieu, viens te réchauffer; réponds à mon salut sans crainte.
              Nous sommes d'authentiques chorfa, n'est-ce pas ? Nous ne décevons jamais nos hôtes, mets-toi à l'aise, repose-toi et prends cette couverture.
              refrain-riâl :

              On croit le maître inutile; on le considère comme un radoteur; sa chandelle serait morte, éteinte.
              Du maître, toi qui écoutes ce chant, la lumière ne peut disparaître : les gens le constatent du matin au soir.
              On croit le maître inutile; on le considère comme délirant, on dit que son épée est usée, émoussée.
              Le maître, toi qui écoutes ce chant, est toujours lucide et son épée étincelante reste célèbre dans la contrée.
              on croit le maître inutile, comme un vieux taureau : on a secrètement aiguisé le couteau.
              Le maître, toi qui écoutes ce chant, ne porte pas d'entraves; ce n'est ni un agneau, ni un mouton promis au sacrifice.
              Refrain :
              On croit le maître fini, sa vitalité tarie, mais tous les efforts (pour lui nuire) sont restés impuissants.
              Le maître, toi qui écoutes ce chant, répond par le silence et la patience.
              Rien ne lui échappe; à toute perte il est une compensation.
              lstikhbâr:

              Je dois rompre avec celui dont la bonté fait défaut; car les principes recommandent de ne pas fréquenter les traîtres.
              Jadis, jeune, je les ai côtoyés pensant me lier avec des hommes de bien et patients.
              Je les ai pris isolément, et ensemble. pour les éprouver et, pour une vétille ils renièrent mes bienfaits.
              Et toutes mes bonnes oeurres, gâchées, s'évanouirent.
              Riâl :
              J'ai chanté tant de poèmes composés, et les ai agencés (avec un art)dont nul n'ignore que je ne l'ai pas appris à l'école.
              Je ne suis pas cultivé, j'ai eu pour maîtres la faim et le dénuement.
              Mais mon pain est fait de bonne semoule non empruntée, ma demeure n'est pas inconnue.
              Je ne suis ni envieux, ni ingrat; je reste digne et mène une vie honnête.
              Les proches et les étrangers peuvent en témoigner : je n'ai pas l'habitude de médire d'autrui ou de calomnier les absents.
              Mes os ne sont pas à ronger ! Je ne suis pas stérile ; ma terre n'est pas desséchée.

              Un lion demeure un lion; même vieillissant, les loups le redoutent.
              On ne peut être mené et mener à la fois, tenir la barre au plus fort de la tempête.
              L'auteur de cette composition poétique n'est pas un isolé.
              Il fait partie des êtres sincères et fidèles; c'est un vrai fils de Bab Djedid, je le jure sur Bir Djebbah: le poète, c'est Toumi Mostefa; et celui qui a adapté et interprété ce poème est un pilier (de cet art), maître El 'Anqa, en l'année soixante-dix suivant le millénaire et s'ajoutant à neuf cents ans.
              L'Algérie est jeune de constitution et son drapeau flotte (au vent).
              Ici se termine mon récit sincère.
              Il était un jeune pigeon gracieux, ô ! toi l'homme d'expérience, dont je vais te conter l'histoire, et qui, à la fleur de l'âge, au printemps...
              Je déterre de beaux poèmes grace à toi Zac !
              Et je découvre des merveilles !
              "un gouvernement oppressif amène la ruine de la prospérité publique" Ibn Khaldoun

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              • #8
                Probablement, l'un des meilleurs poèmes en arabe algérien des temps modernes. Mustapha Toumi a eu un véritable coup de génie sur cette qacida !
                Merci Salah, et pour la traduction, et pour le texte original (dont aucune traduction ne saurait rendre les indicibles subtilités)...

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                • #9
                  C'est avec joie Zack, PetitBrise et Passant

                  Sahha Remdankoum
                  Truth seeker

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                  • #10
                    Merci Salah
                    Le Qcid tel que chante par El Anka a ete modifie par le maitre . Je connais pas de personnes qui peuvent dire quelles sont les touches du cardinal dans ce qcid:22:
                    The Sea is Woman, the Sea is Wonder, her other name is Fate!

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