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    La tentative française de faire pression sur Alger
    par Ghania Oukazi
    Les Français ont saisi la Commission européenne pour faire pression sur l'Algérie en vue de la pousser à revoir sa copie portant dispositions de la LFC pour 2009. C'est ce que nous avons saisi des échos des coulisses du Sofitel où s'est tenue hier la rencontre FCE-Medef. Mais «aucun pays européen n'a voulu marcher, bien au contraire, ils ont montré leur disposition à s'adapter aux nouvelles orientations», nous dit une source fiable.

    La visite de la délégation du Medef est pour, nous dit-on, «tenter de faire baisser la tension entre les deux pays» notamment, est-il précisé, depuis que les autorités algériennes ont refusé de recevoir Brice Hortefeux. Arrivée hier soir à Alger, Mme Pariso, la présidente du Medef, sera reçue aujourd'hui par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui aura à ses côtés le ministre des Finances, Karim Djoudi. Elle rencontrera aussi les ministres Temmar, de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement et Djaâboub du Commerce. Mme Pariso aura certainement un message du président français à transmettre au président algérien qu'elle ne pourra, d'ailleurs, pas rencontrer, selon les dernières informations, à l'heure où nous mettons sous presse.

    «Bien sûr qu'elle aura un message, il n'est pas formel, elle n'a pas ramené de lettre du président Sarkozy mais elle en parlera avec le Premier ministre», nous dit Marc Bouteiller, chef de la mission économique à l'ambassade de France à Alger. L'on persuade que ce message du président français au président algérien existe parce que «Mme Pariso a rencontré Nicolas Sarkozy avant son arrivée à Alger». «Ils ont certainement parlé ensemble Algérie», nous dit Bouteiller. La présidente du Medef présentera au Premier ministre, selon lui, un certain nombre de projets d'investissements importants et exprimera l'intérêt français pour le marché algérien. Elle discutera bien sûr avec Ouyahia sur «les tenants et aboutissants de la LFC et d'autres choses...»

    Il faut croire que la France veut mettre «le paquet» à travers le déplacement du Medef à Alger. L'Algérie n'en veut pas moins. La délégation française devait être présidée initialement par De Silguy mais, nous dit-on, «les Algériens ont refusé et ont exigé qu'elle le soit par la présidente du Mouvement, Mme Pariso». La présence de Perigot a son importance parce qu'il a toujours en main le dossier Algérie. «Les investissements franco-algériens se portent très bien et sur 10 ans, ils ont apporté leurs fruits», a-t-il déclaré hier en marge de la rencontre. «Cela prouve que nous nous sommes rapprochés les uns des autres. Tout passe par la compréhension et la confiance.»

    Pour le président du FCE, Redha Hamiani, il s'agit de «dépassionner les relations algéro-françaises en s'en tenant uniquement à la sphère commerciale et économique, il nous faudrait construire des partenariats mutuellement profitables sur une recherche d'intérêts communs». Partenariats qu'il veut «plus orientés vers les privés que vers les gros contrats publics». Il dit n'avoir relevé chez les Français «ni inquiétudes particulières ni désarroi mais un souci de se voir expliquer la nouvelle réglementation». Il fait part de la signature aujourd'hui, entre le FCE et le Medef, d'une feuille de route traçant «les principales étapes et les actions qu'on se propose d'avoir ensemble pour donner du sens à notre travail».

    Au programme, des visites et des séminaires pour, dit-il, «trouver des parades en commun aux effets de la crise et concevoir des modes opératoires sur les 51-49, qu'on pourra proposer aux sociétés françaises». Nous voulons, affirme Hamiani, «une politique de proximité, de contact». Selon lui, «les Français pensent qu'il est permis d'espérer un retour à plus de libéralisme et plus de possibilités de faire des affaires avec l'Algérie».

    Le président du FCE fait part d'orientations que lui a exprimé le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, dans un entretien téléphonique la veille de l'arrivée de la délégation du Medef. «Ses orientations correspondent à ce que nous sommes en train de vivre. Il estime que nos amis français rentrent dans un examen normal des offres qu'ils font. Il est content que les Français restent notre premier partenaire avec le souhait qu'ils s'impliquent davantage, qu'ils aient une politique plus active dans le domaine de l'investissement et que les profits soient en partie réinvestis, pour trouver leur intérêt au marché algérien et leur croissance et développement. C'est ce que l'on formule nous du côté du FCE.»

    Hamiani pense ainsi que «la façon des Français de concevoir des affaires doit changer. Vous voyez que dans l'automobile, les Asiatiques ont des Algériens comme principaux concessionnaires mais les Français ne l'ont pas. Pour les médicaments, non plus.» François Perigot pour sa part nous a déclaré que «je ne reprends pas le dossier Algérie, moi je suis un vieux témoin, j'ai assisté à toutes les mesures de privatisation prises il y a dix ans, un processus qui s'est engagé à ce que les entreprises françaises y participent et je constate avec plaisir qu'elles ont participé et que notre partenariat se porte très bien». Pour lui, «la réunion a montré que la compréhension existait effectivement entre les chefs d'entreprises sur ce qu'ils font, et dans le cadre de leurs activités. Ils ont confiance les uns dans les autres et dans l'avenir de la coopération franco-algérienne». Issad Rabrab, le président du groupe Cevital, nous a indiqué toujours à propos de la rencontre d'hier «je pense qu'avec la crise et les possibilités qu'offre l'Algérie, il y a beaucoup de choses qui peuvent se faire entre les deux pays».

    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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