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En Algérie avec quels moyens aborder la fête de l’Aïd?

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  • En Algérie avec quels moyens aborder la fête de l’Aïd?

    Si la crise économique est loin derrière nous, selon les experts, et que les ménages arrivent à reprendre leurs souffles. En Algérie la crise s’est installée et persiste toujours.

    Le pouvoir d’achat des Algériens n’a pas attendu la crise économique mondiale pour souffrir d’une baisse persistante. En effet, les chefs de familles algériens ont toujours peiné pour arriver à joindre les deux bouts, notamment en période de fêtes. Comme s’ils n’avaient pas assez de soucis, il fallait que nous ayons autant de fêtes religieuses à célébrer. Les fêtes qui faisaient la joie des petits et grands jadis, sont devenues la hantise des Algériens alors que l’on supposerait le niveau de vie beaucoup plus élevé que dans le temps. Mais les choses ont beaucoup changé.

    A l’époque, l’inflation et le SNMG ne figuraient pas dans leur vocabulaire. Maintenant qu’ils connaissent ces deux facteurs, si leur vocabulaire s’est enrichi de deux mots, leurs poches demeurent vides généralement une dizaine de jours avant la perception de leur salaire. Les périodes exceptionnelles n’aidant pas, les responsables de familles s’arrachent presque les cheveux dès qu’ils entendent parler de fêtes, de rentrée scolaire ou autres occasions. Ces rendez-vous sont synonymes de dépenses, de gros trous dans le budget ou même d’endettement pour certains. Un enfer que vivent la plupart des familles algériennes à la veille de chaque fête religieuse. L’Aïd El Adha aux portes, nous imaginons déjà l’état d’esprit de ces familles qui n’en ont pas encore fini avec les gros tracas que la rentrée scolaire suivie de l’Aïd El Fitr leur ont causés.

    Il n’est pas aisé pour les parents de faire plaisir à leurs enfants pour la rentrée scolaire, faire face aux dépenses des fournitures scolaires et autres frais après avoir connu un Ramadhan des plus coûteux. Il faut dire que cela nous coûte de plus en plus cher de nous faire plaisir à table un mois dans l’année. On peut bien se le permettre puisqu’au bout aucune autre dépense ne nous attend exceptée le non peu coûteux budget des gâteaux et autres confiseries propres à cette fête. Quand le mouton remplace le prix de quelques Baklawa, Fanid ou autres Mchaouek, c’est un peu dur à gérer, il faut l’avouer. Nous avons déjà parlé, sur ces mêmes colonnes du dilemme qui s’est imposé à la population quant à l’achat ou pas du mouton de l’Aïd, cette année. Ils étaient très nombreux à avouer ne pas avoir les moyens de le faire. Quant à la Sounna , Dieu, n’a jamais dit «Endettez-vous pour me faire plaisir», argumentent d’autres. La plupart pensent qu’un beau jouet pouvait faire la joie des enfants. Si l’on ne disposait pas des moyens autant faire plaisir avec les moyens de bord. D’ailleurs disposons-nous d’assez de moyens pour le faire ? Un tour dans les centres commerciaux et les boutiques spécialisées pour enfants nous convaincra que la tâche est dure.

    Quand un minuscule pantalon d’un enfant de 16 mois dépasse les 2400 DA, C’est impensable, que des parents de trois enfants puissent leur offrir trois tenues «respectables». Il est vrai que le prix n’est pas le même dans tous les commerces mais la qualité douteuse de quelques produits découragent, depuis quelque temps, les familles d’approcher certains magasins de la ville ou de s’approvisionner sur le marché parallèle. Cependant, rares sont ceux qui ont le choix, face aux étals des principaux marchés parallèles qui se vident comme par enchantement en cette période de fête et de «sécheresse financière». On a presque l’impression que les parents veulent juste «marquer le point», à travers ces achats hâtifs et presque au pif. «Je suis angoissée par le fait que je ne puisse pas trouver des tenues abordables pour mes deux filles. J’ai un budget très limité. Je dois me débrouiller avec 2000 DA au maximum pour acheter des tenues complètes, c'est-à-dire avec chaussures. De préférence assez solides pour qu’elles puissent affronter l’hiver. Si pour la petite de 2 ans et demi, j’ai pu trouver quelques articles assez abordables, la grande me donne du fil à retordre.

    D’autant qu’elle m’oriente vers des articles que je ne peux approcher vu leurs prix. Elle veut s’habiller pareil que ses copines. Allez expliquer à une enfant de 7 ans qu’elle n’a pas le droit d’être comme ses camarades de classe et qu’elle n’a pas la même chance qu’elles. J’ai déjà fait plusieurs magasins. En vain. Je ne trouve rien pour ma petite bourse. Surtout que ma modeste bourse ne peut réaliser les petits rêves de ma fille. Je suis perdue. Je continue à chercher. J’ai encore quelques jours devant moi bien que la demande est telle que, côté prix, les commerçants ne lâchent pas prise quel que soit les capacités de persuasion ou de négociation du client. Si mes recherches ne donnent rien, j’essaierai de convaincre son père de m’augmenter un peu le budget de l’aînée bien que ça m’étonnerait que notre situation financière nous le permettent», nous raconte Fatiha, 43 ans, maman au foyer.

    Quand elle travaillait, les choses étaient autres. Mais avec la naissance de sa deuxième, elle a décidé de s’occuper de son foyer et de se consacrer à ses filles, sacrifiant du coup son poste de travail. Aujourd’hui, si elle le regrette un peu quand la situation financière du foyer n’est pas des plus reluisantes, elle est bien contente de sa décision quand elle se retrouve avec ses filles, pour lesquelle elle trouve le temps de s’en occuper convenablement. Sa plus grande fierté sont les éloges que son entourage lui font quand à l’éducation qu’elle a donnée à ses filles. Des filles qu’elle veut exemplaires et à qui elle veut surtout inculquer des valeurs. «Elles manquent peut être de quelques babioles ou chiffons mais elles ne manquent pas d’affection, d’amour et d’attention», conclut Fatiha que nous avons laissée au niveau d’un petit bazar du côté d’Amioud.

    Fatiha n’est pas la seule qui s’est ruée sur les articles bon marché pour réduire les coûts relatifs aux habits de l’Aïd. Elles sont nombreuses à traquer la bonne affaire là où elles sont pourvs que leurs enfant soient heureux. «J’ai des cloques aux pieds à force de chercher des habits de l’Aïd pour mes jumeaux. La grande a déjà une tenue que sa tante lui a ramenée d’un voyage. Les petits doivent s’habiller pareil ! Je dois aussi les trimballer avec moi pour les interminables séances d’essayage. Il m’est difficile de leur trouver des habits à leur taille. Ils n’ont que 19 mois mais ils sont plutôt super bien portant. Je dois leur acheter des habits de la taille 2 années ou plus. C’est selon !

    Mais ce n’est jamais sûr. C’est pour cette raison que je les emmène avec moi durant ces marathons. Je dois être sûre qu’ils les porteront et que je n’ai pas fait de bourdes avec mes sous.

    Parce qu’au fait il n y a pas de budget de remplacement. Je peux toujours faire un échange au cas où j’achète dans une boutique. Ce n’est pas le cas des articles qu’on achète sur les différents trottoirs de la ville transformés en marché en cette période synonyme de grandes dépenses. Pour mes petits, je dois acheter deux ensembles. J’en ai déjà repéré deux ensembles très abordables à quelques mètres d’ici. Mais pour éviter les regrets, je préfère voir encore, histoire de m’assurer que j’ai fait le meilleur choix. Vu le prix des deux ensembles, je pourrai même me permettre d’acheter des bas pour la grande», nous raconte Nadia, 37 ans, femme au foyer comme Fatiha. Si ces deux femmes ont en commun leur répugnance pour le gaspillage, il se trouve des parents qui ne lésinent pas sur les moyens pour faire plaisir à leurs enfants, même si les moyens ne sont pas à l’abondance. Et même faire le bonheur de leurs enfants, quel que soit le prix. C’est le cas de Hocine, 35 ans, papa d’un petit Maissan d’à peine 25 mois. «J’ai tellement manqué de tout dans mon enfance, et je sais trop ce que cela m’a fait, que je ne voudrai pas que mon fils ressente le millième de ce que moi je ressentais quand je voyais les beaux habits de mes camarades de classe ou les beaux jouéts de mes amis et voisins. Je ne voudrai nullement que mon fils soit privé ou soit marqué par ce genre de choses. Pour l’Aïd, c’est moi qui me suis occupé de l’achat de sa tenue, sa maman étant occupée dans son travail. Ayant plus de temps, je me suis éclaté avec lui en cherchant sa tenue. Je n’ai pas trop fait attention au prix bien que je trouve certains prix très exagérés. Je trouve aussi que c’est injuste que certains se permettent et que d’autres non. Les enfants doivent avoir tous les mêmes chances. Mais bon. il faut être logique aussi. Quand on représente le seul revenu du foyer, on fait en sorte de faire une petite famille avec au maximum deux enfants. Ils sont au SNMG et ils font une ribambelle de gosses et ils se plaignent que la vie soit chère. Il ne faut pas exagérer non plus. Avec ma femme, on arrive à s’en sortir dans notre vie. Seulement il n’est pas question d’avoir un autre enfant avant d’avoir doublé les efforts et surtout vu si la venue d’un deuxième de réduirait pas notre niveau de vie qui est moyen, au passage. Seulement nous ne connaissons pas de grosses crises pour le moment». Hocine nous expllique avoir dépensé plus de 6500 DA pour la tenue de l’Aïd de son petit bout de chou à qui il réserve une petite surprise pour le jour de la fête. Un beau vélo à trois roues ! Qui lui a coûté quelque 3500 DA. Attention Hocine, entre un enfant qui a tout et un enfant pourri, gâté, la nuance tient à un fil dans certains cas !

    Si Hocine, Fatiha et Nadia disposent de fonds, à chacun ses moyens, pour acheter des habits pour leurs enfants, ils se trouvent des familles qui usent de leur imagination pour permettre des tenues pour l’Aïd à leurs enfants. Le système D revient toujours. C’est inévitable dans tous les cas. Le plus important c’est de réduire les coûts au maximum pour assurer la survie de l’après Aïd. Ah oui, Alors !

  • #2
    Il y a une vie après ! Et on a besoin de manger, de boire, de consommer de l’électricité, de se laver… Pour tout cela, il faut un budget. Si on s’amuse à le claquer pour l’Aïd, que restera-t-il à ces familles. Des solutions s’imposent. Et l’imagination ne faillit jamais au rendez-vous. Ils sont d’abords nombreux les parents qui achètent un seul article. C'est-à-dire, une chaussure pour l’un, un bonnet pour l’autre, ou même une paire de chaussettes. Pourvu qu’on mette un article neuf pour l’Aïd !

    Le recyclage est aussi de mise, dans ces cas-là. Les aînés cèdent pour les cadets. Les habits des grands vont servir aux petits. S’il y a lieu de retoucher, un fil et une aiguille suffisent pour faire des merveilles et surtout le bonheur des petits. «La différence d’âge entre mes quatre enfants n’est pas de taille. C’est alors facile pour moi de faire avec leurs différentes tenues. Il suffit souvent de retailler, ajouter un accessoire, une broderie, réduire la largeur pour qu’une tenue déjà utilisée redevienne neuve et différente pour faire le bonheur d’un frère ou d’une sœur.

    En plus, nous savons à quel point les enfants adorent s’identifier à leurs aînés. Alors, pouvoir mettre leurs tenues et les garder, n’est qu’un bonheur de plus pour eux. C’est vrai, qu’il est difficile pour moi de voir le degré de précarité de notre vie, mais je me débrouille pas mal pour faire plaisir aux petits. Et ça marche toujours. Ils comprennent malgré leur jeune âge. C’est encore plus dur pour leur père et moi. Heureusement que ma belle-mère nous aide un peu pour l’essentiel. Grâce à leur grand-mère, mes enfants n’ont jamais manqué de rien du point de vue alimentation. C’est important pour nous.

    Nous n’avons pas été toujours dans cette situation. Mon mari a perdu son emploi il y a quelques années. Depuis, il n’arrive pas à trouver du travail. Il bricole ça et là. Et ça nous suffit à vivre mais jamais à faire face aux grandes occasions telles que Aïd et le ramadan», nous confie Zina, 35 ans, femme au foyer. Zina n’est pas la seule à bricoler un peu pour permettre à ses enfants des tenues pour l’Aïd.

    Ouardia, 47 ans, confectionne aussi de belles tenues pour ses trois enfants. Si pour les filles, c’est exclusivement du fait maison qu’elles s’habillent, le garçon, lui, a droit à quelques articles «externes» et surtout extras venant des différents commerces de la ville. Ouardia fait des merveilles pour ses enfants. Il faut dire que c’est normal étant donné que la couture est l’un de ses hobbies préférés. Mais ce n’est pas uniquement la seule raison.

    Le souci de la moindre dépense est aussi dans l’esprit de Ouardia. Si elle peut économiser jusqu’à 4000 DA l’article pourquoi s’en priver ! «En faisant les boutiques, ma petite de 8 ans a vu un beau manteau rouge. Elle en est tout de suite tombée amoureuse. En voyant son prix, j’ai faillit avoir une syncope. Pas moins de 4800 dinars ! Le prix d’un manteau ou une veste d’un adulte. J’ai «scanné» le modèle. Je ne fais d’ailleurs du lèche-vitrine que pour copier les modèles, depuis que je me suis remise à la couture. J’ai acheté du tissu à 500 dinars le mètre chez le grossiste. Pour un mètre et demi j’ai du débourser 750 DA.

    Les accessoires me sont revenus à, à peine, 40 dinars. Et le manteau de ma princesse a commencé à prendre forme. Résultat ? Eh bien le manteau que j’ai confectionné est beaucoup plus beau que celui qu’on a vu en vitrine. Ma fille est ravie, d’autant qu’elle a apporté de belles modifications sur le modèle. Cela lui donne un air de petite femme ! Le tout pour moins de 8700 DA.

    Pour la grande, j’ai confectionné un petit ensemble, veste et jupe pour 1200 DA de tissu et de fournitures ! Depuis que je me suis remise à la couture, mes filles sont aux anges. Nous n’achetons que les chaussures, le reste c’est maman qui s’en occupe. Le garçon refuse de plus en plus de porter les œuvres de sa mère au fur et à mesure qu’il grandit. Les hommes !», nous dit Ouardia qui a eu deux tenues de l’Aïd pour 2000 dinars maximum.

    Maintenant, elle pense à se faire plaisir avec la confection d’une robe d’hôtesse pour elle-même. Eh bien oui, les mamans aussi doivent avoir droit à une tenue pour l’Aïd. Seulement quand il y a des priorités, le «secondaire» peut attendre !

    Par La Dépêche de Kabylie

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    • #3
      Le menu budjet de nombreuses familles algériennes a pris a sacré coup depuis le moi d'août ... Ramadhan - Aïd El Fetr - rentrée scolaire - Aïd El Adh.
      Oui la crise est toujours là, depuis le moi du Ramadhan les prix ne font qu'augmantés. Avec les tarifs exorbitants du mouton il n'est pas question de piocher dans les économies (il y en a plus) pour faire plaisir aux enfants, ce qui était le cas il y a quelques années où les tarifs étaient abordables.
      Mais ce qui est formidable dans ce "Bled", (Le génie algérien ) c'est la solidatiré (partage du mouton) et surtout l'imagination des femmes qui trouvent des solutions pour satisfaire leurs enfants (couture - gâteau délicieux sans amandes ou très peu - shopping dans les friperies ect...).

      BONNE FETE DE L'AID EL KEBIR A TOUS LES MUSULMANS ET PARTICULIEREMENT A TOUS LES ALGERIENS D'ICI ET D'AILLEURS

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      • #4
        vous meritez de vivre mieux, vous en avez les moyens, mais......mais.......mais..........:22:

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        • #5
          Bonsoir Izzem

          Des Algériens qui vivent bien avec beaucoup de moyens il y en a beaucoup (Elhamdoulillah pour eux), mais comme l'Algérie est un pays à contrastes, il y en a malheureusement qui ont du mal à survivre, justement pour un pays "riche" ce n'est pas normal.

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