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La diversité de la musique traditionnelle africaine

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  • La diversité de la musique traditionnelle africaine

    La musique traditionnelle africaine est d’une grande diversité ; elle est pétrie de traditions séculaires issues de pratiques religieuses, de rites ou tout simplement de la vie sociale.

    Elle plaît par la séduction de ses rythmes dansants mais aussi pour ses appels à la justice et à l’égalité des races. Elle s’est nourrie d’innombrables métissages culturels d’Afrique, Ce continent aux milliers d’ethnies s’empruntent mutuellement des rythmes, des mélodies, des danses et des instruments.Qu’elles exaltent des sentiments religieux ou des incantations destinés à communiquer avec les esprits, chacune exprime ses propres états d’âme. Ces musiques ont traversé des siècles pour, aujourd’hui, s’imposer, dévelloper, se renouveler et se répandre dans le monde entier. La musique africaine fait partie de la vie de l’Africain. Du rythme Bilala qui exprime la richesse culturelle du pays au rythme Guéra qui reproduit le chant des femmes qui pilent le mil au gomba, exécuté pendant les récoltes, qu’elle soit funéraire, rituel, mélodie de danse et de réjouissance, chacune parle et porte un nom.

    Une musique, une religion

    La musique africaine représente tout un peuple, c’est la base même de la société, donc de la vie et de la religion. C’est un état d’âme, un langage nécessaire pour la communion, la communication, un langage qui véhicule des messages importants. Il existe un nombre infini de styles de musiques traditionnelles africaines et d’instruments de tous genres qui sont souvent des œuvres d’Art. Cette musique renvoie à la danse et chaque danse est un hymne à la vie et aux ancêtres qui pour le Africains, font partie des vivants. C’est une expression corporelle qui demande beaucoup d’énergie. Au son du tam-tam ou du djembé, les hommes et les femmes exécutent des mouvements qui demandent beaucoup de souplesse. Regard dirigé vers le ciel, les pieds et les mains parés de motifs au henné pour les femmes, les danseurs s’exécutent, genoux repliés, dos cambré, ils implorent le ciel pour qu’il fasse tomber la pluie et préserver la communauté des maladies et autres catastrophes.

    La danse, dans son interprétation scénique loue le courage des hommes pendant les guerres, le passage des jeunes filles d’un même groupe d’âge au statut de jeunes femmes. Comme la musique, chaque danse porte un nom. Le Kakilambé est une danse sérère qui dure sept jours et qui n’est pratiqué qu’une fois tout les sept ans. Elle invoque les esprits pour qu’ils protègent la population-si celle-ci, l’âme pur- pendant sept années. Les danses les plus célèbres, partout en Afrique et même au Maghreb pendant la fête d’Anzar, sont les danses masquées.

    Chékéré ou Zinli, rythmes et grâce

    Les instruments africains sont nombreux, en bois, en cuivre ou fabriqués avec des calebasses, l’Africain a le sens de l’esthétique. Son instrument est aussi beau que sa musique. Chaque instrument presque, est sculpté, peint ou orné de motifs sobres ou mis en relief. Le Saya, par exemple, contient de petits grains noirs ou multicolores que l’on secoue pour obtenir d’agréables sons rythmés. Du tambour qui amplifie la musique et procure des sensations jusqu’à l’extase au tam-tam qui dirige la musique de la danse traditionnelle-comme Amendayer chez nous-en passant par la diversité des instruments accompagnants les cérémonies funéraires, au tambour Gangan qui se joue lors des réjouissances populaires ramené la liste est longue la musique traditionnelle qu’ils accompagnent est toujours d’actualité.

    L’un des plus beaux instruments demeure le chékéré ou djabara.Il est fabriqué dans une calebasse séchée. Il est entouré d’un filet et de jolies perles de couleurs tréssées.C’est un instrument de percussion joué par les femmes-comme l’Omzad chez les Touaregs-.Il s’est fait connaitre à Cuba au 19 éme siècle par les Africains déportés. Aujourd’hui, le chékéré est le nom d’une importante formation de musique salsa en France composée de quinze musiciens et danseurs. Le tambour Zenli est fabriqué en poterie d’argile, il est joué pendant les cérémonies funéraires. Il a, lui aussi donné son nom au groupe qui le joue.

    Yénédou Adjahoui

    Parmi ceux qui ont valorisé le tambour Zenli, Yénédou Adjahoui est le plus connu. Avec sa voix mélodieuse et envoutante, de ses mélodies qui coulent comme une source vivifiante, il a chanté la sensualité qui se lit dans les yeux, sur le corps, les gestes et les mouvements du danseur qui la transmet au public. Au son sourd et grave du Zenli, il a dénoncé également les tares de la société africaine, s’est insurgé contre toute forme de discrimination et a prône, l’unité de l’Afrique qui, pensait-t-il, l’est déjà par les racines et l’histoire communes de ses peuples. Son orchestre qui possédait le rythme zinli suggère au-delà de la fonction première de l’instrument, l’emprise de la fête et de l’éffusion.De son vivant, Yénédou Adjahoui déplorait dans ses discours ou ses chansons, l’absence de forum public pour débattre des problèmes de la société. Ses messages sont universels, son art musical éternel méme si la modestie n’était pas son fort. C’est lui qui disait dans sa langue maternelle : " Gbézu do mi si, hangbé dé man din nou tché min " " Nous possédons plus d’une voix, aucune mélodie ne manque dans ma bouche." Au carrefour du traditionnel et de la pop, l’artiste construit son propre univers imprégné de sonorités venues du fond des âges. Bassékou Kouyaté, un célèbre chanteur malien a dit : " Si vous partez à Ségou, au cœur de la campagne et que vous demandiez à un vieux depuis quand il joue le " korossé koro "(le blues), il vous dira qu’on joue cette musique depuis le règne de Bito Mamaré Coulibaly, l’empereur Ségou, mort au 17éme siècle. "

    Par la Dépêche de Kabylie
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