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Sally Marrari marche, d'un pas mal assuré, entre les voitures en réparation de son garage automobile. Aujourd'hui, elle est venue aider son mari. Il y a encore quelques mois, elle ne pouvait pas sortir de chez elle, tant son dos la faisait souffrir. "C'est un jour avec", sourit-elle.
Sally Marrari est une accidentée du système de santé américain. Originaire du Mexique, cette femme de 52 ans, mariée et mère de deux enfants, vivait confortablement des revenus du petit garage spécialisé en voitures de luxe qu'elle possède avec son mari en banlieue de Los Angeles.
Jusqu'à ce qu'elle décide de souscrire à une assurance pour sa famille. "On commençait à se faire vieux avec Rick, et on savait qu'on n'était pas à l'abri de problèmes de santé."
C'était en 2005. Sally contacte Blue Cross, une des plus importantes compagnies d'assurance privées aux Etats-Unis. Comme pour toute assurance santé contractée individuellement, les patients doivent remplir de nombreux formulaires sur leur état de santé et leurs antécédents médicaux.
En fonction de ces informations, les compagnies d'assurance peuvent accepter ou refuser des dossiers. Pas de mauvaise surprise pour Sally : Blue Cross accepte de l'assurer elle et sa famille, du moins le croit-elle.
Moins d'un an plus tard, Sally commence à ressentir des douleurs à l'abdomen. Elle souffre d'une forme d'arthrite et d'un problème thyroïdien et doit être hospitalisée pendant trois jours. La note du séjour est salée : 25 000 dollars. Mais le pire reste à venir. "Un mois plus tard, j'ai reçu un courrier d'annulation de ma couverture, sous prétexte que j'avais omis de déclarer l'ensemble de mes antécédents médicaux à ma compagnie d'assurance", se souvient Sally Marrari, plongeant sa main dans une pile de paperasse.
Et les choses vont de mal en pis. Les médecins diagnostiquent chez Sally un lupus systémique, une maladie auto-immune. Les factures médicales s'accumulent, et la compagnie d'assurance de Sally ne veut rien entendre : "ils m'ont clairement fait comprendre qu'ils ne feraient rien pour moi". En 2008, elle est atteinte d'un cancer du pancréas. Pour elle, les chances de trouver une compagnie d'assurance qui accepte de la couvrir s'amenuisent. "A partir du moment où on est accusé d'avoir menti dans la déclaration d'antécédents médicaux, impossible de trouver une assurance. A cause de Blue Cross, c'est comme si j'avais le mot "inassurable" tatoué sur le front." Sally et sa famille plongent dans la spirale de l'endettement.
Sally Marrari ne baisse pas les bras et décide en 2008 de se tourner vers la justice, estimant avoir été flouée par sa compagnie d'assurance. Elle découvre qu'elle n'est pas la seule à être victime d'une annulation injustifiée de sa couverture maladie, et rejoint une action de groupe de 6 000 personnes décidées à attaquer Blue Cross en justice.
Aujourd'hui, le cancer de Sally est en phase stationnaire, mais elle est suivie de près. Elle a trouvé un compromis avec son oncologue : elle répare l'une de ses Porsche en échange de visites gratuites. "C'est quelqu'un d'infiniment généreux qui n'a pas foncièrement besoin d'argent, alors on s'arrange comme ça", explique Sally, préférant taire le nom de son bienveillant médecin.
Par Le Monde
Sally Marrari est une accidentée du système de santé américain. Originaire du Mexique, cette femme de 52 ans, mariée et mère de deux enfants, vivait confortablement des revenus du petit garage spécialisé en voitures de luxe qu'elle possède avec son mari en banlieue de Los Angeles.
Jusqu'à ce qu'elle décide de souscrire à une assurance pour sa famille. "On commençait à se faire vieux avec Rick, et on savait qu'on n'était pas à l'abri de problèmes de santé."
C'était en 2005. Sally contacte Blue Cross, une des plus importantes compagnies d'assurance privées aux Etats-Unis. Comme pour toute assurance santé contractée individuellement, les patients doivent remplir de nombreux formulaires sur leur état de santé et leurs antécédents médicaux.
En fonction de ces informations, les compagnies d'assurance peuvent accepter ou refuser des dossiers. Pas de mauvaise surprise pour Sally : Blue Cross accepte de l'assurer elle et sa famille, du moins le croit-elle.
Moins d'un an plus tard, Sally commence à ressentir des douleurs à l'abdomen. Elle souffre d'une forme d'arthrite et d'un problème thyroïdien et doit être hospitalisée pendant trois jours. La note du séjour est salée : 25 000 dollars. Mais le pire reste à venir. "Un mois plus tard, j'ai reçu un courrier d'annulation de ma couverture, sous prétexte que j'avais omis de déclarer l'ensemble de mes antécédents médicaux à ma compagnie d'assurance", se souvient Sally Marrari, plongeant sa main dans une pile de paperasse.
Et les choses vont de mal en pis. Les médecins diagnostiquent chez Sally un lupus systémique, une maladie auto-immune. Les factures médicales s'accumulent, et la compagnie d'assurance de Sally ne veut rien entendre : "ils m'ont clairement fait comprendre qu'ils ne feraient rien pour moi". En 2008, elle est atteinte d'un cancer du pancréas. Pour elle, les chances de trouver une compagnie d'assurance qui accepte de la couvrir s'amenuisent. "A partir du moment où on est accusé d'avoir menti dans la déclaration d'antécédents médicaux, impossible de trouver une assurance. A cause de Blue Cross, c'est comme si j'avais le mot "inassurable" tatoué sur le front." Sally et sa famille plongent dans la spirale de l'endettement.
Sally Marrari ne baisse pas les bras et décide en 2008 de se tourner vers la justice, estimant avoir été flouée par sa compagnie d'assurance. Elle découvre qu'elle n'est pas la seule à être victime d'une annulation injustifiée de sa couverture maladie, et rejoint une action de groupe de 6 000 personnes décidées à attaquer Blue Cross en justice.
Aujourd'hui, le cancer de Sally est en phase stationnaire, mais elle est suivie de près. Elle a trouvé un compromis avec son oncologue : elle répare l'une de ses Porsche en échange de visites gratuites. "C'est quelqu'un d'infiniment généreux qui n'a pas foncièrement besoin d'argent, alors on s'arrange comme ça", explique Sally, préférant taire le nom de son bienveillant médecin.
Par Le Monde