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ALLA - Musique Foundou

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  • ALLA - Musique Foundou

    Mes classiques préférés.

    Un moment voluptueux.



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    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

  • #2
    thanmirth ....

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    • #3
      "..sa musique a des résonances world quand il improvise avec une liberté très jazzy, voguant d’arabesques langoureuses en notes cristallines aux couleurs de kora mandingue"....


      Voilà longtemps qu’un « moderne » n’avait à ce point réussi à coller à l’héritage des anciens pour ce qui est des solos de oud, le luth arabe.

      Abdellaziz Abdellah, alias Alla, sait écouter le silence qui vient entre les notes pour souligner les drames et les désirs.

      Il sait cultiver le tarab (émoi), que les Espagnols nomment duende, et les Anglais, feeling...Pourtant, sa musique a des résonances world quand il improvise avec une liberté très jazzy, voguant d’arabesques langoureuses en notes cristallines aux couleurs de kora mandingue, sur fond de légères percussions détimbrées.

      Dans sa fusion arabo-mandingue, Alla ne perd jamais le fil,..il a toujours joué pour son plaisir et celui de ses amis. Eliane Azoulay

      ALLA LE MAITRE DU FOUNDOU, Le Django Reinhardt du Oud

      biographie

      ABDALLAH ABDELLAZIZ

      Voici le quatrième disque d’Alla (sont sortis précédemment Foundou de Bechar, Taghit, et Tanakoul) de son vrai nom Abdellaziz Abdellah. Avant le label AI Sur, un producteur avait réussi à le faire entrer en studio pour y réaliser une cassette qu’Alla n’accepte aujourd’hui qu’à moitié : l’homme a toujours eu une relation absolue, mystique, avec la musique, il s’était interdit d’en faire commerce, de faire "carrière".

      Alla est né le 15 juin 1946 à Béchar (nouveau), quartier périphérique de Béchar, métropole saharienne à 900 kilomètres de la Méditerranée, appelée aussi "Bidendou". Dernier né d’une famille de douze enfants, d’un père venu de Taghit (oasis située à 95 kilomètres de Béchar), et d’une mère originaire de Tafilalet, au sud du Maroc. Alla quitte à quinze ans les bancs de l’école pour commencer à gagner sa vie. Apprenti électricien d’abord, puis boulanger, barman, il travaillera ensuite dans différentes entreprises publiques, avant d’ouvrir un magasin d’ameublement en 1986. Là les rencontres amicales seront plus florissantes que le commerce.

      A seize ans, Alla fabrique son propre luth de fortune : l’universel instrument à cordes des gamins, à base de bidon, de bout de bois en guise de manche et de cables de frein de vélo pour les cordes. Les copains du quartier seront son premier auditoire. En 1972, Alla achète son premier luth, il joue alors, comme tous ses pairs, des mélodies en vogue, en général du "melhoun" marocain. Mais vite il volera de ses propres ailes, se forgeant un style, explorant des horizons nouveaux pour arriver dans sa pratique de l’instrument à une sorte de synthèse entre le jeu oriental et le jeu africain.

      La démarche d’Alla sera faite d’improvisation au fil des soirées. Il ne se souviendra jamais de ce qu’il a joué la veille ; son inspiration : "tout ce qui me fait mal ressort" dit-il. Un récital d’Alla ressemble à un rituel : on vient prendre le musicien et son luth, dans la maison familiale, près du Ksar (vieille ville aux maisons d’argile et de terre cuite). Un soir comme tant d’autres, il est vingt heures lorsque la voiture d’un ami chauffeur de taxi emporte Alla vers Kenazda. Le soleil s’éteint sur la route droite, à l’entrée de la bourgade on ne voit que les contours magiques du lavoir de la mine désaffectée et une locomotive miraculeusement préservée de l’usure du temps. La soirée se passe chez un ami, un médecin "nordiste", installé au sud, et adopté par la population. Dans le grand salon tout le monde s’installe sur des matelas posés sur le sol, l’assistance est exclusivement masculine comme le veut la tradition religieuse dans le sud saharien.

      Alla se met alors à accorder son luth, des heures durant, le plus étrange est qu’il joue de son instrument tout en le réglant, au point que d’emblée, le passage au récital est imprévisible et imperceptible pour un auditeur profane. Accorder le luth n’est pas une simple opération technique pour lui. En même temps qu’il triture les cordes de son instrument, l’oreille collée aux sonorités, il cherche la voie, l’issue par où il s’échappera.

      Il peut jouer seul ou accompagné, il est capable de créer un orchestre dans l’assistance jerricane, boîtes d’allumettes, chœur, balancement des corps, tout lui est bon. Le luth d’Alla peut prendre au gré de l’inspiration les couleurs de la cithare, celles de la cora ou du guembri (instrument à deux cordes graves venu d’Afrique noire et popularisé dans les années soixante-dix par le groupe marocain Nass El Ghiwane). Découlant de cette liberté d’improvisation, on retrouve dans sa musique une modernité proche de l’esprit jazz dans lequel une oreille occidentale classerait volontiers le musicien.

      A Béchar, jusqu’en 1968, la France est restée présente par le biais de sa base militaire et avec elle la vie culturelle importée : orchestres venus de métropole, bals populaires, bistrots... Une ambiance qui n’a pas manqué d’influencer les musiciens de la région. C’est ainsi que l’on peut voir aujourd’hui la célèbre Hasna, vieille dame noire qui trône dans les mariages avec sa guitare électrique au milieu d’orchestres féminins. Béchar où il y a aujourd’hui des concerts de rai, ou dans les années soixante, Bouteldja Belcacem, le Khaled de l’époque venait d’Oran donner des soirées "calypso"...

      Dans sa ville la musique d’Alla a fait école et porte son surnom "Foundou". Le père d’Alla, déjà, était appelé Embarek "Foundou" parce qu’il travaillait au fond deux de la mine de Kenadza.

      Le luthiste hérita donc du surnom paternel avant de le léguer à sa propre musique (premier album). Le deuxième album d’Alla "Taghit" fait lui aussi référence à son géniteur, puisqu’il emprunte son nom à Taghit, l’oasis d’où il est originaire : de plus en plus gaie et malicieuse, sa musique sait prendre le temps du silence et de la réflexion. La mine de Kenadza, découverte en 1917, transforma cette oasis saharienne dirigée par la plus grande confrérie de l’ouest algérien, auprès de qui séjourna Isabelle Eberhardt, en pôle industriel cosmopolite. Le prolétariat vint de tous les horizons, des hauts plateaux, de Kabylie, du Maroc ; y travaillèrent des républicains espagnols, des corses, des italiens et même des prisonniers allemands de la seconde guerre mondiale...

      A Kenadza, on fête chaque année le saint patron de zaouia, Sidi M’hamed Ben Bouziane, au son de la "Ferda", musique typique, ou du "diwan", d’origine noire africaine dans lequel la musique d’Alla trouve aussi son imprégnation. Musique de transe à l’origine profane mais devenue religieuse, le Diwan, sa poésie mystique et ses versets coraniques chantés comme une litanie trouve ses adeptes jusque dans les grandes villes du nord.

      Béchar en même temps que Kenadza, si proche, a toujours connu une vie musicale diffuse, underground, il n’y a pas une famille où l’on ne touche à la musique, pour le plaisir, où l’on ne "gratte" pas un instrument. La proximité du Maroc, les alliances et migrations familiales font qu’il n’y a jamais eu de frontières culturelles. Le chaabi de Casablanca, la tradition du "melhoun" marocain (poésie lyrique amoureuse en semi-dialectal), puis celle du Guiwane dans les années soixante-dix, ont eu leur influence sur les gens de Béchar. Alla se souvient des Bouchaïb El Bidaoui, Amar Zahi, Abdelhadi Belkhayat et surtout du luthiste Brahim El Allami qui ont composé son environnement musical. Le "melhoun" marocain a d’ailleurs donné le chanteur le plus célèbre de Béchar, Cheikh Belkbir, qui a vécu au royaume shérifien.

      Il n’est pas exagéré de dire qu’Alla a fait école, une multitude de jeunes, plus ou moins connus, s’inspirent de son style ou plus exactement de l’esprit de son jeu. L’improvisation au luth, à partir de quelques thèmes empruntés au musicien, l’accompagnement rythmique avec des ustensiles de fortune, et par celui qui le désire, les longs silences impromptus, l’égrènement léger aérien des sons, la derbouka grave et vibrante, frappée à la manière d’une tabla, le tout dans l’intemporalité, la plénitude des instants, des grands espaces : aujourd’hui à Béchar le Foundou existe. Il faut dire que le nombre de cassettes enregistrées par les uns et les autres, au fil des soirées données par Alla est incalculable, un de ses amis en a dénombré près de trois-cents, entre 1980 et 1984.

      Le luth d’Alla a ainsi déjà circulé dans son pays et hors des frontières, Bernardo Bertolucci qui tournait "Un thé au Sahara" en emporta dans ses bagages, et le luthier de Mourir Bachir déclara à un groupe de journalistes algériens "Mais vous en avez en Algérie un luthiste exceptionnel, Alla, dont le jeu échappe aux schémas de la musique arabe", celui du nomade, sans espace précis...

      Nidam Abdi

      DISCOGRAPHIE ALLA LE LUTH ERRANT / ZAHRA

      Depuis son premier disque Foundou de Bechar édité en 1993, chacun de ses albums nous a réservé des surprises. Alla, de son vrai nom AbdelazizAbdellah, musicien originaire du Sud-Ouest algérien basé depuis dix années à Paris, est le seul « joueur » du luth arabe, a ne pas craindre l’innovation. Avec une sérénité à toute épreuve propre aux gens du désert, ce musicien refuse de porter le lourd fardeau historique d’un instrument sacralisé dans la mémoire arabo-islamique.

      Tant, Alla n’aime qu’une chose, bousculer continuellement le petit monde des maîtres oudistes, qu’ils soient marocains, tunisiens, égyptiens, libanais, irakiens ... Alors, que bon nombre prônent la perpétuation d’une sensibilité exclusivement orientale de cet instrument, sinon quelques rares « fusions » avec des musiciens européens, notre musicien saharien a toujours l’oreille en éveil. Nulle recherche de rencontres à la lecture multiculturelle.

      Les quêtes d’Alla, s’inscrivent tous dans un besoin d’apaisement, une envie permanente d’aller au limite de la fragilité sonore. Bref, pour Alla, toute sa musique doit en permanence exprimer l’espace saharien et le vécu cosmopolite de sa ville natale Bechar et non pas arabo-mauresque de ses pères oudistes de Fès, Alger, Damas et Bagdad...

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      • #4
        A Bechar où il est né en juin 1946, Alla n’est pas retourné depuis son arrivée en France en 1992. Malgré l’insistance des proches à revenir chez lui aux portes du Sahara, il préfère de loin continuer à exprimer d’un album à un autre, et par de rares concerts dans le monde, la dimension intemporelle de sa terre d’origine. Aux amis qui l’interrogent sur son pays, l’Algérie, Alla répond par le silence. Un silence qui en dit long. Sa seule raison d’être est de composer une musique fragile, comme une prière destinée à l’apaisement des cœurs. Pour comprendre Alla et ce qui l’anime, il faut poser le décor. Il habite Paris.Toujours en quête d’un son improbable, il multiplie en artisan la fabrication de son propre instrument.

        Ce dernier album s’est fait ainsi. Durant des jours, des semaines et des mois, Alla a cherché, par de multiples improvisations, des mélodies qui expriment le mieux, son autre quête : l’évasion. A ses amis, qui lui ont toujours suggéré de se faire accompagner par tel ou tel autre instrument, Alla a toujours répondu par un sourire candide. Jamais aucun n’aurait pensé que l’oud de notre musicien de Bechar pourrait s’accompagner d’un harmonica et d’une guitare sèche. Alla préfère nous laisser à nos questionnements. Est-il normal qu’il s’éloigne de l’atmosphère orientale de sa musique, pour nous propulser dans un univers que beaucoup pourraient qualifier étrangement de country. Il y avait tout à craindre dans cette nouvelle démarche d’Alla. Mais le résultat est là, une dizaine de titres où l’oud du musicien nous prend par la main pour nous faire rentrer dans son arène, pour découvrir des sonorités d’harmoniciste (Diabolo) et de guitariste (Hachemi Bellali) domptées. Diabolo, qui a été, durant deux décennies, l’harmonica blues de nombreuses vedettes dont Jacques Higelin, le dit lui-même : « Alla m’a mis à nu. Pour la première fois j’avais uniquement soufflé dans mon instrument sans faire de notes. Je croyais souffler le vent, sur lequel les arabesques de l’oud d’Alla venaient se reposer. »

        Juste avant l’été, Alla avait un jour demandé à son ami Hachemi Bellali de lui présenter un harmoniciste. Les trois hommes avaient fait des essais dans un studio, avant qu’Alla ne propose de faire le disque chez lui autour d’un verre de thé. Pour cela, de toute sa discographie cet album est celui qui lui ressemble le plus.

        Nidam ABDI

        http://www.musiques dumonde .fr/ALLA,162

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