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Aux Philippines, une rivalité politique vire au massacre

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  • Aux Philippines, une rivalité politique vire au massacre

    52 personnes, dont 12 journalistes, ont été tuées dans un règlement de comptes entre clans sur l'île de Mindanao. La police concentre son enquête sur un clan puissant, allié à la présidence.

    Les méthodes sont expéditives dans le sud philippin. Qu'un gouverneur se débarrasse d'un rival politique n'étonne personne. Mais le règlement de comptes a tourné à un épouvantable massacre. Cinquante deux personnes, dont des élus et douze journalistes, ont été exécutées lundi.

    À Mindanao, la grande île où est concentrée la minorité musulmane des Philippines, les familles s'affrontent pour l'honneur, pour des litiges terriens ou des rivalités politiques. C'est ce qu'on appelle le «rido», la guerre des clans.

    La querelle entre les Mangudadatu et les Ampatuan, deux familles consanguines à la réputation aussi sulfureuse que belliqueuse, a dégénéré quand Esmael Mangudadatu a décidé de briguer le poste de gouverneur de la province de Maguindanao. Lundi matin, son épouse et son équipe de campagne, soit une quarantaine de personnes, voulaient déposer cette candidature, quand une centaine d'hommes armés jusqu'aux dents les ont prises en otages ainsi que les journalistes qui couvraient l'événement. «Ils les ont tous abattus l'un après l'autre. Plusieurs ont été décapités à la scie sauteuse. Et les corps criblés de balles ont été jetés à la va-vite dans des fosses communes», selon le chef régional de la police, Josefino Cataluna.


    Scènes d'épouvante

    À six mois du prochain scrutin où 18.000 sièges sont à pourvoir aux niveaux national et local, ces scènes d'épouvante annoncent une campagne électorale sanglante. Depuis 2001, les Ampatuan détiennent pratiquement tous les postes de la province jusqu'aux mairies. Lors des élections précédentes, personne n'avait encore osé leur faire l'affront de se présenter contre eux. Mais Andal Ampatuan, le gouverneur actuel ne peut se représenter et aucun membre de sa famille ne semble capable de le remplacer. Pour imposer son fils au sommet, le gouverneur aurait donc employé les grands moyens. «Les suspects sont des gardes du corps de Ampatuan, des fonctionnaires locaux de la police et des hommes de main», selon le porte-parole de l'armée, le colonel Romeo Brawner.

    Manille n'a jamais tout à fait maîtrisé ses lointaines îles du Sud. Anciens guérilleros rançonneurs, milices des grandes familles, trafiquants d'armes, contrebandiers et autres groupes incontrôlés pullulent à Mindanao. Et tout ce beau monde se promène le doigt sur la gâchette.

    «Aujourd'hui, nous nous attendons à une vengeance de la part de l'autre clan. Le sang pour le sang », explique Marites Vitug, rédactrice en chef du magazine Newsbreak et spécialiste du «rido». «Cela pourrait devenir une guerre difficile à stopper jusqu'aux élections.»

    Mardi, la présidente philippine Gloria Macapagal-Arroyo a décrété l'état d'urgence dans une partie de l'île. Et des renforts de l'armée ont été déployés dans la région pour «empêcher que se produisent d'autres événements d'une telle violence» , a-t-elle déclaré. La présidente a également promis que tout serait fait pour arrêter les coupables. Mais c'est un coup dur pour elle : le clan Ampatuan est son plus fidèle allié dans la région et un appui essentiel pour les élections de mai prochain.

    lefigaro
    Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
    L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann
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