Actualités : QUAND ADEL IMAM PARTICIPE À LA CURÉE
Toi aussi Brutus ?
Par Zoubir Souissi
Décidément, le match de Khartoum n’en finit pas de casser des mythes pourtant bien établis. Ne parlons pas de ces kyrielles de «spécialistes » civilisés, cultivés et engoncés dans leurs certitudes qui se sont succédé sur les plateaux des TV satellitaires égyptiennes pour vilipender, des jours durant, les «barbares», les «terroristes», les «sauvages» et les «moins que rien» que nous sommes censés être à leurs yeux.
Les stigmates de leur haut degré de culture et de civilisation crevaient littéralement les écrans à travers les costars mal coupés et les cravates par trop voyantes. Autre ombre au tableau : le mariage des couleurs pas tout à fait maîtrisé par ces néo-bourgeois et qui trahissait les origines très lointaines des sentiers de l’urbanité, de ces donneurs de leçons. Ce n’est pas cela qui va couper le sifflet à nos ploucs endimanchés qui manient l’insulte et l’invective avec un talent hors du commun. Pendant des jours et des nuits, nous avons retrouvé des personnages qui se réunissaient entre eux pour réitérer jusqu’à l’écœurement les mêmes arguments récurrents de la «duplicité et le sens aiguisé de la comédie des Algériens que nous sommes». C’est assurément une information capitale que d’apprendre que nous serions subitement devenus des adeptes de la comédie, spécialité jusque-là dévolue, comme tout le monde le sait, aux Egyptiens. On avait comme l’impression d’assister à des séances de thérapie de groupes, tant les avis étaient unanimes, même si au fond ils tenaient plus du mensonge le plus éhonté et des historiettes de bas étage. On n’hésite pas le moins du monde à affabuler, inventer et maquiller les vérités les plus élémentaires. Parfois, les péroraisons s’enflamment surtout lorsqu’un participant sort de la voie tracée et essaye un tant soit peu de ramener de la raison dans le débat. Il est aussitôt rabroué et traité d’antinational. Il faut être dans la communion en déversant du fiel sur ce lointain pays de sauvages qu’est l’Algérie. C’est à qui ira le plus loin, le plus fort contre ces Algériens empêcheurs de gagner en rond. En clair, l’Algérie n’avait pas à bouleverser la feuille de route et le plan de marche des Pharaons vers les cimes du football mondial, tant ils sont beaux, tant ils sont meilleurs que tous les autres. N’ont-ils pas battu l’Italie récemment ? C’est tout dire. A travers ce florilège d’insanités, nous avons découvert des êtres insignifiants, puérils, stupides et dépourvus du sens le plus élémentaire de la sagesse et du savoir-vivre. Si les canons de la culture et de la civilisation sont ainsi faits, il est hautement préférable de chercher refuge dans l’ignorance. Une société artificielle basée sur les signes extérieurs d’une richesse de façade, loin, très loin de la richesse de l’esprit, c’est l’image qui se dégage de cet interminable feuilleton. On en veut pour preuve cette véritable inflation de titres qui va du «doctour» au «captain» voire au «général». C’est pour cette raison que l’on est profondément navré de retrouver celui qui était jusque-là considéré dans tout le monde arabe, comme l’icône de l’esprit libre, du non-conformisme, de la modernité et de l’anti-intégrisme dans un pays ravagé par l’islamisme politique, Adel Imam, parmi les médiocres et les ennemis de l’intelligence. Hélas, même les icônes qu’on pense solides peuvent se fracasser contre le mur de l’imbécillité. Dimanche dernier sur la chaîne «Al Masria», l’incomparable interprète de «L’immeuble Yacoubian», y est allé de son pamphlet contre les Algériens qu’il a invité sur un ton méprisant à «apprendre l’histoire pour reconnaître la grandeur et le poids de l’Egypte !» Dommage pour cet homme que l’on pensait brillant. On est tenté de croire que le mal qui ronge ce pays et ses habitants est tenace. Il apparaît en tout cas que les «grandes qualités» dont se prévalent les Egyptiens sont bien superficielles. Il suffit de gratter un peu, de gratouiller en fait pour faire partir le vernis et on découvre alors l’idiotie dans toute sa démesure. Adel Imam a toujours été accueilli comme un seigneur dans notre pays. On se rappelle que pour l’un de ses séjours, il avait exigé un cachet faramineux, obligeant la ministre de la Culture à solliciter alors Moumène Khalifa, pour satisfaire la gourmandise sans bornes de la star égyptienne. La moralité de cette lamentable tragédie – c’en est une —, nous la trouvons dans les propos de cette téléspectatrice algérienne dirigés contre le rédacteur en chef du quotidien El Goumhouria, qui n’en finissait pas d’énumérer ses titres et diplômes : «Malgré tous vos titres et diplômes, lui avait-elle dit, vous donnez l’impression d’être quelqu’un qui manque singulièrement d’éducation ! Nous, nous préférons la bonne éducation plutôt que les diplômes dont vous faites étalage !»
Z. S.
Toi aussi Brutus ?
Par Zoubir Souissi
Décidément, le match de Khartoum n’en finit pas de casser des mythes pourtant bien établis. Ne parlons pas de ces kyrielles de «spécialistes » civilisés, cultivés et engoncés dans leurs certitudes qui se sont succédé sur les plateaux des TV satellitaires égyptiennes pour vilipender, des jours durant, les «barbares», les «terroristes», les «sauvages» et les «moins que rien» que nous sommes censés être à leurs yeux.
Les stigmates de leur haut degré de culture et de civilisation crevaient littéralement les écrans à travers les costars mal coupés et les cravates par trop voyantes. Autre ombre au tableau : le mariage des couleurs pas tout à fait maîtrisé par ces néo-bourgeois et qui trahissait les origines très lointaines des sentiers de l’urbanité, de ces donneurs de leçons. Ce n’est pas cela qui va couper le sifflet à nos ploucs endimanchés qui manient l’insulte et l’invective avec un talent hors du commun. Pendant des jours et des nuits, nous avons retrouvé des personnages qui se réunissaient entre eux pour réitérer jusqu’à l’écœurement les mêmes arguments récurrents de la «duplicité et le sens aiguisé de la comédie des Algériens que nous sommes». C’est assurément une information capitale que d’apprendre que nous serions subitement devenus des adeptes de la comédie, spécialité jusque-là dévolue, comme tout le monde le sait, aux Egyptiens. On avait comme l’impression d’assister à des séances de thérapie de groupes, tant les avis étaient unanimes, même si au fond ils tenaient plus du mensonge le plus éhonté et des historiettes de bas étage. On n’hésite pas le moins du monde à affabuler, inventer et maquiller les vérités les plus élémentaires. Parfois, les péroraisons s’enflamment surtout lorsqu’un participant sort de la voie tracée et essaye un tant soit peu de ramener de la raison dans le débat. Il est aussitôt rabroué et traité d’antinational. Il faut être dans la communion en déversant du fiel sur ce lointain pays de sauvages qu’est l’Algérie. C’est à qui ira le plus loin, le plus fort contre ces Algériens empêcheurs de gagner en rond. En clair, l’Algérie n’avait pas à bouleverser la feuille de route et le plan de marche des Pharaons vers les cimes du football mondial, tant ils sont beaux, tant ils sont meilleurs que tous les autres. N’ont-ils pas battu l’Italie récemment ? C’est tout dire. A travers ce florilège d’insanités, nous avons découvert des êtres insignifiants, puérils, stupides et dépourvus du sens le plus élémentaire de la sagesse et du savoir-vivre. Si les canons de la culture et de la civilisation sont ainsi faits, il est hautement préférable de chercher refuge dans l’ignorance. Une société artificielle basée sur les signes extérieurs d’une richesse de façade, loin, très loin de la richesse de l’esprit, c’est l’image qui se dégage de cet interminable feuilleton. On en veut pour preuve cette véritable inflation de titres qui va du «doctour» au «captain» voire au «général». C’est pour cette raison que l’on est profondément navré de retrouver celui qui était jusque-là considéré dans tout le monde arabe, comme l’icône de l’esprit libre, du non-conformisme, de la modernité et de l’anti-intégrisme dans un pays ravagé par l’islamisme politique, Adel Imam, parmi les médiocres et les ennemis de l’intelligence. Hélas, même les icônes qu’on pense solides peuvent se fracasser contre le mur de l’imbécillité. Dimanche dernier sur la chaîne «Al Masria», l’incomparable interprète de «L’immeuble Yacoubian», y est allé de son pamphlet contre les Algériens qu’il a invité sur un ton méprisant à «apprendre l’histoire pour reconnaître la grandeur et le poids de l’Egypte !» Dommage pour cet homme que l’on pensait brillant. On est tenté de croire que le mal qui ronge ce pays et ses habitants est tenace. Il apparaît en tout cas que les «grandes qualités» dont se prévalent les Egyptiens sont bien superficielles. Il suffit de gratter un peu, de gratouiller en fait pour faire partir le vernis et on découvre alors l’idiotie dans toute sa démesure. Adel Imam a toujours été accueilli comme un seigneur dans notre pays. On se rappelle que pour l’un de ses séjours, il avait exigé un cachet faramineux, obligeant la ministre de la Culture à solliciter alors Moumène Khalifa, pour satisfaire la gourmandise sans bornes de la star égyptienne. La moralité de cette lamentable tragédie – c’en est une —, nous la trouvons dans les propos de cette téléspectatrice algérienne dirigés contre le rédacteur en chef du quotidien El Goumhouria, qui n’en finissait pas d’énumérer ses titres et diplômes : «Malgré tous vos titres et diplômes, lui avait-elle dit, vous donnez l’impression d’être quelqu’un qui manque singulièrement d’éducation ! Nous, nous préférons la bonne éducation plutôt que les diplômes dont vous faites étalage !»
Z. S.
Commentaire