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    Les deux tiers des produits consommés au Maroc sont importés

    66% de la consommation finale nationale en 2008 sont assurés par les importations contre 40% en 2003.
    Les plus fortes hausses dans l’alimentaire et les produits d’équipement industriel.
    Fromage, parfums, chaussures, viandes, bananes…, ces produits qui ont inondé le Maroc.

    Effarant ou phénomène normal en ces temps de mondialisation ? En six ans, la part des produits importés dans notre consommation a crû de 66%. Depuis le début de la mi-2008, les yeux des analystes sont particulièrement rivés, sur la détérioration de la balance commerciale et la baisse inquiétante du taux de couverture. Pourtant, ce phénomène peut n’être finalement que l’arbre qui cache la forêt. Car, s’il faut s’inquiéter aujourd’hui, ce n’est pas tant de cette tendance, qui peut être contrebalancée par le développement des exportations -notamment dans le cadre du pacte Emergence- mais également d’un autre phénomène qui s’est accéléré depuis le début des années 2000 et qui semble être irréversible : le remplacement, sur le marché local, des produits fabriqués au Maroc par les produits importés. L’on dira, à l’aune du consommateur, que c’est tout bénéf puisqu’il profite des meilleurs prix, mais cette hausse des importations est aussi révélatrice, entre autres conséquences, d’une disparition programmée de filières industrielles.
    Quel est le poids de nos importations ? Une analyse récente faite par le ministère du commerce extérieur, à fin 2008, montre que les produits d’importation couvrent près de 66% de la consommation finale nationale contre 40% en 2003. Plusieurs facteurs ont mené à cette situation : manque de compétitivité de l’industrie locale, développement économique impliquant l’importation de biens d’équipement mais également changement des modes de consommation des ménages, le tout non suivi par une adaptation de la fabrication locale aux besoins.
    Il y a d’abord lieu de préciser de quoi on parle : la notion de consommation finale nationale se rapporte à tout produit qui ne sert pas d’intrant à la fabrication d’un autre produit. En ce sens, elle englobe aussi bien les produits consommés par les ménages comme les aliments ou biens meubles que ceux acquis par les entreprises comme les machines ou les fournitures et meubles de bureau, par exemple. Or sur ce dernier point, il est évident que la dynamique économique des cinq dernières années a eu de l’effet, dans le sens où l’augmentation des importations de biens d’équipement reflète l’effort d’investissement tant public que privé. Pour s’en convaincre, il faut savoir que les importations de biens d’équipement à fin 2008 ont atteint l’équivalent de 71 milliards de DH pour un volume global de 800 000 tonnes contre 500 000 tonnes en 2003 et une valeur de 30 milliards de DH. Sur les 144 principaux produits importés tels qu’ils ressortent dans les chiffres de l’Office des changes, l’analyse des plus fortes hausses en volume (et pas en valeur pour éliminer l’effet de la flambée des prix), entre 2003 et 2007, montre que, sur les 20 produits dont les volumes ont connu les plus fortes hausses en cinq ans, 12 sont de produits finis pour équipement industriel. C’est le cas notamment des voitures et véhicules industriels dont le tonnage et la valeur ont augmenté respectivement de +107% et +138% sur la période étudiée. D’autres produits suivent de près en termes de hausse en tonnage comme les fils et câbles pour électricité (+111%), les tracteurs agricoles (+140%), le matériel d’extraction (+156%) ou encore les ascenseurs et matériel de levage et de manutention (+178%).
    A côté des biens d’équipement, la dynamique de l’investissement se trouve quelque peu corroborée par l’évolution des importations de demi produits généralement utilisés en tant qu’intrants dans l’industrie. Pour cette catégorie, le tonnage importé est passé de 5 à 6,5 millions de tonnes entre 2003 et 2008.

    Le phénomène résulte de la faiblesse de la compétitivité ou de la mutation des habitudes de consommation
    Cela dit quand on analyse les chiffres, il en ressort qu’après les biens d’équipement, ce sont les produits finis de consommation et l’alimentation, boissons et tabac qui ont affiché les plus fortes croissances en volume. Pour ce dernier groupe, notamment, les volumes importés sont passés de 4,7 à 8,5 millions de tonnes (+80%) et la valeur de 11,4 à 32 milliards de DH (+180%). Trois produits ont particulièrement connu des hausses de volumes remarquables. Les fromages ont progressé de 133% entre 2003 et 2008, passant de 4,8 à 11,2 millions de tonnes. Pour les bananes fraîches, les importations à fin 2007 totalisent 17 000 tonnes contre 1 300 tonnes seulement en 2003. Enfin, pour les viandes fraîches et congelées, les volumes importés étaient en 2007 de 10 500 tonnes contre 2 100 tonnes en 2003, soit une hausse de près 400%. Pour un ensemble d’autres produits alimentaires (non répertoriés individuellement comme les condiments, les jus…), le Maroc a importé en 2008 pour 1,45 million de tonnes contre 510 000 tonnes en 2003, soit une évolution de 159% en volume pour une valeur passée sur la même période de 1,9 à 7,9 milliards DH, soit une hausse de +316%.
    Mais il n’y a pas que l’industrie alimentaire qui ait été malmenée. Sur la liste, on trouve également des produits finis de consommation non alimentaire avec des hausses assez remarquables comme la chaussure avec des volumes passés de 5 000 à 11 500 tonnes (+131%), la parfumerie ou encore les réfrigérateurs domestiques, cuisinières, chauffages, téléviseurs…. On notera également que les importations de voitures de tourisme (pour particuliers) ont, elles aussi, explosé entre 2003 et 2007 avec un volume (en tonnes) qui a été multiplié par 4,5 fois et une valeur passée de 2,5 à 7,7 milliards DH, soit trois fois plus. Idem pour les motocycles et vélomoteurs qui ont augmenté fortement sur la période.
    Faut-il s’inquiéter de cette tendance ? Au ministère du commerce extérieur, en tout cas, le phénomène a pris suffisamment d’ampleur pour que l’on décide de s’y pencher sérieusement. Certes, déjà de premières conclusions peuvent être tirées : le produit marocain peu compétitif mais peut-être aussi des habitudes de consommation en mutation sur le marché local.
    Pour autant, il faudra attendre quelques mois pour que l’on y voit plus clair. Le département d’Abdellatif Maâzouz a décidé, en effet, de procéder à un travail plus en profondeur pour analyser la situation et évaluer l’ampleur des risques.
    Un cabinet, qui sera désigné incessamment, devra donc analyser dans le détail l’évolution structurelle des importations sur une longue période et les comparer avec deux autres déterminants qui sont la demande intérieure et la production locale.
    Mais, plus important, l’étude devra surtout analyser l’impact de cette tendance structurelle des importations sur les équilibres économiques fondamentaux, notamment sur la balance commerciale et la balance de paiement. Et pour finir, l’étude devra proposer un plan d’action à court et moyen termes en vue, dit-on au ministère, de «la rationalisation et la régulation efficiente des importations mais tout en tenant compte des engagements commerciaux internationaux du Maroc». Il faudra, toutefois, attendre courant 2010, probablement le deuxième semestre, pour voir les premiers résultats de ce travail. D’ici là, les importations continueront d’affluer…

    Régulation :Barrières non-tarifaires vs libre-échange

    Réduire le poids des importations ne sera pas tâche aisée. D’abord, cela suppose que les Marocains se mettent à consommer des produits marocains. C’est une des pistes, entre autres, retenues par le ministère du commerce extérieur qui parle de promotion du «made in Morocco». Soit, mais quid de la qualité ? Si pour beaucoup de produits, le facteur prix est déterminant, il y a également le facteur qualité. Les produits fabriqués localement ont souvent traîné, à tort ou à raison, cette réputation de «mauvaise qualité» par rapport à des produits importés. En plus d’encourager les produits locaux, le ministère envisage également de mettre en place des normes et des systèmes de surveillance aux frontières, de mieux réguler les activités d’importations en mettant l’accent sur «le professionnalisme des importateurs», les conditions d’exercice, etc, et, enfin, d’instaurer les mécanismes et mesures réglementaires à même d’assurer une meilleure régulation des importations. Il s’agit manifestement d’un renforcement des barrières non-tarifaires qui ne dit pas son nom.

    la vie eco

  • #2
    Merci bien pour l'article tems.
    RDV à la foire internationale de Casablanca, pour le salon "marqa maghribia"

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