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Le chômage partiel a sauvé des emplois en Allemagne

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  • Le chômage partiel a sauvé des emplois en Allemagne

    Rarement, un instrument de lutte contre le chômage aura été aussi populaire en Allemagne. Mercredi 25 novembre, le gouvernement de centre droit d'Angela Merkel (CDU) a reconduit pour une année supplémentaire le dispositif du Kurzarbeit, le chômage partiel, qui permet actuellement aux entreprises de réduire le temps de travail et le salaire de leurs employés jusqu'à vingt-quatre mois. A l'unisson, syndicats, patronats et instituts de conjoncture ont salué cette décision. Les sociétés en difficulté pourront y recourir en 2010, mais pour une durée maximale de dix-huit mois.

    Pour éviter des licenciements massifs à la suite de la crise, le précédent gouvernement de Mme Merkel avait décidé de porter la durée d'application de ce dispositif prévu à l'origine pour six mois, à dix-huit puis à vingt-quatre mois. En même temps, Berlin en avait simplifié les conditions d'accès. Les entreprises, ravies de pouvoir conserver leur main-d'oeuvre qualifiée à faible coût - l'Etat compensant en partie la perte de revenu des salariés -, se sont ruées sur ce dispositif, qu'elles utilisent souvent durant plusieurs mois.

    Actuellement, 60 000 entreprises et 1,1 million de personnes bénéficient de cette réglementation. Les experts estiment que ce dispositif a permis de sauver jusqu'à un demi-million d'emplois dans une phase de récession historique. Depuis le début de la crise, en septembre 2008, la hausse du taux de chômage est restée limitée, passant de 7,6 % à 8,1 % de la population active.

    Outre-Rhin, on parle de Jobwunder, "miracle de l'emploi". "Sans cela, le chômage aurait augmenté beaucoup plus rapidement et à un niveau très élevé", explique Eugen Spitznagel, de l'Institut de recherches sur le marché du travail (IAB). Pour l'Etat, la facture est salée. Le Kurzarbeit a déjà coûté 4,7 milliards d'euros cette année à l'Agence fédérale pour l'emploi.

    Pourtant, "il est encore trop tôt pour savoir si le Kurzarbeit a été un véritable succès", avance Roland Döhrn, de l'Institut de recherches économiques de Rhénanie-Westphalie (RWI). En effet, on ne sait pas si le chômage partiel permet de sauver des emplois d'avenir ou maintient artificiellement en vie des emplois amenés à disparaître.

    De plus, sans perspective de reprise des affaires à moyen terme, le Kurzarbeit n'est pas rentable pour les entreprises. Même si l'Agence fédérale pour l'emploi indemnise les salariés concernés, plusieurs dépenses telles que les congés payés ou le treizième mois restent à la charge des sociétés. "Passé un an, cette mesure touche à ses limites", souligne M. Döhrn. Et une fois la récession surmontée, "il n'est pas sûr que les entreprises se mettent à réembaucher", ajoute-t-il. Pour l'instant, le redémarrage de la machine économique s'effectue "à un niveau très bas", poursuit l'économiste. En 2010, le gouvernement et les instituts de conjoncture tablent sur une croissance de 1,2 %.

    source : Le Monde
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