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Dubaï. Après la panique tout le monde se calme.

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  • Dubaï. Après la panique tout le monde se calme.


    Dans un centre commercial à Dubaï. Les banques implantées en dehors du Golfe ont tenté vendredi de rassurer les marchés sur leur exposition à la dette de Dubaï et les dirigeants européens ont assuré que l'économie mondiale était désormais suffisamment solide pour faire face à ce type de secousse. /Photo prise le 27 novembre 2009/REUTERS/Steve Crisp


    Banques et leaders politiques temporisent sur la crise à Dubaï

    Publié le 27/11/2009 à 18:17 Reuters


    Les banques implantées en dehors du Golfe ont tenté vendredi de rassurer les marchés sur leur exposition à la dette de Dubaï et les dirigeants européens ont assuré que l'économie mondiale était désormais suffisamment solide pour faire face à ce type de secousse.

    De Tokyo à Londres, les Bourses ont été prises de panique à l'idée que les banques pourraient être exposées aux entreprises publiques de l'émirat, dont la transformation spectaculaire en carrefour financier de la première région mondiale productrice de pétrole a attiré les capitaux du monde entier.

    La crise a commencé mercredi lorsque Dubaï, qui fait partie de la fédération des Emirats arabes unis, a annoncé qu'il allait demander aux créanciers de Dubai World , le conglomérat qui a piloté son expansion effrénée ces dernières années, de donner leur accord à un moratoire sur plusieurs milliards de dollars de dette.

    "S'il s'agit d'un revers, je pense que nous allons voir que ce n'est pas à l'échelle des problèmes auxquels nous avons fait face précédemment", a déclaré le Premier ministre britannique Gordon Brown. (Plus de détails )

    "Le système financier mondial est plus fort aujourd'hui et peut faire face aux problèmes qui se posent", a-t-il ajouté.

    Le Premier ministre français François Fillon a estimé de son côté que les problèmes de Dubaï n'annonçaient pas une nouvelle crise mais en étaient plutôt la conséquence.

    LES BANQUES DE LA RÉGION EXPOSÉES

    La dette de Dubai World s'élevait à 59 milliards de dollars (39 milliards d'euros) en août dernier, ce qui représente la majeure partie des 80 milliards de dette de l'émirat. L'exposition des banques internationales à Dubai World s'élèverait à 12 milliards de dollars au titre de prêts syndiqués et bilatéraux, ont dit des sources bancaires à Thomson Reuters LPC.

    Mais ces chiffres sont à comparer avec les 2.800 milliards de dollars de dépréciations que les banques européennes et américaines vont devoir passer entre 2007 et 2010 au titre de la crise financière, selon les calculs du Fonds monétaire international.

    "Les événements à Dubai ces derniers jours sont l'un de ces soubresauts, l'un de ces problèmes, qui confirme que nous avions raison d'insister sur les incertitudes qui nous attendent et sur le fait que la route risque d'être cahoteuse", a déclaré Athanasios Orphanides, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne.

    Les banques françaises, italiennes et chinoises ont dit vendredi être faiblement exposées à la crise qui frappe Dubaï.

    Ces déclarations ont permis aux Bourses européennes de clôturer dans le vert. Wall Street a ouvert en forte baisse au lendemain de la célébration de Thanksgiving, férié aux Etats-Unis, avant de réduire ses pertes.

    "Nous avons observé une réaction classique d'aversion au risque au cours des dernières 24 heures. Ceux qui pensaient que les marchés pourraient sortir en douceur de la crise financière et de la récession en sont pour leurs frais", estime la Société générale dans une note de recherche.

    A la différence des établissements européens et asiatiques, les banques de la région du Golfe sont nombreuses à s'être impliquées dans le développement de Dubai World.

    Abu Dhabi Commercial Bank est ainsi exposée à hauteur d'au moins huit à neuf milliards de dirhams (entre 1,45 et 1,64 milliard d'euros) à Dubai World ou à ses branches, ce qui obligera la banque à passer de nouvelles provisions, a déclaré vendredi un de ses responsables.

    First Gulf Bank est exposée à hauteur d'au moins cinq milliards de dirhams.

    CRÉDIBILITÉ

    Sur le marché des dérivés de crédit, le coût de la garantie de la dette du Golfe a encore bondi vendredi. Les credit default swaps (CDS) de Dubaï ont progressé de plus de 100 points de base, tout en restant très en deça des records touchés au coeur de la crise fin 2008-début 2009.

    Les analystes estiment que l'émirat a de bonnes chances de recevoir une aide d'Abou Dhabi, son voisin qui bénéficie de la manne pétrolière, mais il sera peut-être contraint de revoir son modèle de développement basé sur l'exploitation de vastes étendues de désert grâce à l'argent étranger.

    Des analystes soulignent que le calendrier de l'annonce, à la veille de la fête musulmane de l'Aïd, l'absence de communication avec les détenteurs d'obligations ainsi que le manque de précisions sur le rééchelonnement de la dette ont fait du tort à la crédibilité de Dubaï.

    Les médias des émirats ont très peu parlé vendredi de cet événement ou alors en choisissant un angle positif. Le journal financier Alrroya Aleqtissadiya titrait en "une": "les marchés européens surréagissent à l'annonce de Dubaï sur la dette."

    Version française Nicolas Delame et Gwénaelle Barzic, édité par Dominique Rodriguez


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