PARIS - "L'Aïd loin des siens n'a pas de saveur", lance amèrement Nourredine, rencontré dans une boucherie "Hallal", venu s'approvisionner pour fêter l'aïd el adha: cette sentence résume à elle seule le sentiment de frustration et de nostalgie qu'éprouvent les membres de la communauté musulmane établie en France, à chaque fête religieuse.
Nourredine évoque "El ghorba" et les règles de la société française, somme toute nécessaires et légitimes, pour expliquer la frustration qu'il ressent.
"Il est quasiment impensable de sacrifier un mouton au bas de son immeuble. L'abattage des bêtes à l'occasion de l'aïd est réglementé. Des lieux sont désignés par les préfectures et souvent en dehors des agglomérations, donc difficiles d'accès pour les citadins à cause de leur éloignement", explique-t-il.
Ce père de famille, originaire de Bab-el-Oued (Alger), se contentera alors de quelques kilos de viandes pour préparer un "repas spécial" à savourer avec les siens.
La célébration, vendredi, de l'aïd el adha n'a pu être vécue convenablement par de nombreuses familles qui ont dû reporter les cérémonies pour ce samedi, premier jour du week-end. "Le rendez-vous est pris pour ce samedi. Nous allons nous retrouver à plusieurs chez moi pour les présentations de voeux et déguster le couscous traditionnel", annonce Fatima, heureuse malgré tout.
A Paris, les boucheries "Hallal" ont fonctionné vendredi à plein régime, notamment en fin d'après-midi, après les heures de travail. La clientèle s'est empressée pour s'approvisionner en viandes. Même ceux qui vivent seuls ont cédé à la tentation et acheté plus que de coutume.
Rafik, célibataire, n'a pas lésiné sur les moyens pour se faire servir côtelettes, viandes et autres tranches de foie. "Il y aura ainsi des senteurs de grillades dans mon studio. J'aurai l'impression d'être parmi les miens", confie-t-il.
Ceux qui n'ont pas voulu déroger au rite de sidna Ibrahim El Khalil, ont opté pour la formule proposée par la plupart des bouchers: l'achat d'un mouton qui sera livré à domicile soigneusement découpé et emballé.
Des affichettes ont été collées un peu partout dans les lieux fréquentés par la communauté musulmane. Même les grandes surfaces, qui réservent de plus en plus de place aux produits "Hallal", et des sites Internet se sont mis à l'air du temps. Le mouton est proposé à partir de 170 euros, ce qui est loin de la portée des bourses moyennes.
D'autre part, les boutiques multiservices qui pratiquent des tarifs téléphoniques au rabais ont connu un engouement particulier. Les appels vers l'Algérie, le Maroc, la Tunisie se sont multipliés. Ni l'encombrement des réseaux téléphoniques ni la longue attente devant les cabines n'ont découragé ceux et celles qui voulaient joindre leurs familles "au bled" pour leur souhaiter la bonne fête.
Loin d'être en reste, de nombreuses associations ont lancé des invitations pour "Fêter ensemble l'aïd". C'est le cas d'une association marseillaise qui organise samedi après-midi, un moment de rencontre et de convivialité entre ses membres et tous ceux qui veulent se retrouver autour d'un barbecue, d'une table bien garnie et dans l'ambiance familiale qui manque tant à la communauté nationale et musulmane vivant à l'étranger.
APS
Nourredine évoque "El ghorba" et les règles de la société française, somme toute nécessaires et légitimes, pour expliquer la frustration qu'il ressent.
"Il est quasiment impensable de sacrifier un mouton au bas de son immeuble. L'abattage des bêtes à l'occasion de l'aïd est réglementé. Des lieux sont désignés par les préfectures et souvent en dehors des agglomérations, donc difficiles d'accès pour les citadins à cause de leur éloignement", explique-t-il.
Ce père de famille, originaire de Bab-el-Oued (Alger), se contentera alors de quelques kilos de viandes pour préparer un "repas spécial" à savourer avec les siens.
La célébration, vendredi, de l'aïd el adha n'a pu être vécue convenablement par de nombreuses familles qui ont dû reporter les cérémonies pour ce samedi, premier jour du week-end. "Le rendez-vous est pris pour ce samedi. Nous allons nous retrouver à plusieurs chez moi pour les présentations de voeux et déguster le couscous traditionnel", annonce Fatima, heureuse malgré tout.
A Paris, les boucheries "Hallal" ont fonctionné vendredi à plein régime, notamment en fin d'après-midi, après les heures de travail. La clientèle s'est empressée pour s'approvisionner en viandes. Même ceux qui vivent seuls ont cédé à la tentation et acheté plus que de coutume.
Rafik, célibataire, n'a pas lésiné sur les moyens pour se faire servir côtelettes, viandes et autres tranches de foie. "Il y aura ainsi des senteurs de grillades dans mon studio. J'aurai l'impression d'être parmi les miens", confie-t-il.
Ceux qui n'ont pas voulu déroger au rite de sidna Ibrahim El Khalil, ont opté pour la formule proposée par la plupart des bouchers: l'achat d'un mouton qui sera livré à domicile soigneusement découpé et emballé.
Des affichettes ont été collées un peu partout dans les lieux fréquentés par la communauté musulmane. Même les grandes surfaces, qui réservent de plus en plus de place aux produits "Hallal", et des sites Internet se sont mis à l'air du temps. Le mouton est proposé à partir de 170 euros, ce qui est loin de la portée des bourses moyennes.
D'autre part, les boutiques multiservices qui pratiquent des tarifs téléphoniques au rabais ont connu un engouement particulier. Les appels vers l'Algérie, le Maroc, la Tunisie se sont multipliés. Ni l'encombrement des réseaux téléphoniques ni la longue attente devant les cabines n'ont découragé ceux et celles qui voulaient joindre leurs familles "au bled" pour leur souhaiter la bonne fête.
Loin d'être en reste, de nombreuses associations ont lancé des invitations pour "Fêter ensemble l'aïd". C'est le cas d'une association marseillaise qui organise samedi après-midi, un moment de rencontre et de convivialité entre ses membres et tous ceux qui veulent se retrouver autour d'un barbecue, d'une table bien garnie et dans l'ambiance familiale qui manque tant à la communauté nationale et musulmane vivant à l'étranger.
APS
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