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L'Iran approuve la construction de dix sites d'enrichissement d'uranium

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  • L'Iran approuve la construction de dix sites d'enrichissement d'uranium

    Le gouvernement iranien a approuvé dimanche un projet prévoyant la construction de dix nouvelles installations d'enrichissement d'uranium, au mépris des exigences des Nations unies qui demandent l'arrêt de son programme.

    Cette décision, rapportée par l'agence de presse officielle IRNA, intervient deux jours après la condamnation du programme de Téhéran par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui a demandé l'arrêt de la construction d'un site d'enrichissement d'uranium près de Qom, dont l'existence n'a été divulguée que récemment, et le gel de toutes ses activités d'enrichissement d'uranium. Ces critiques ont suscité la colère de l'Iran, les parlementaires menaçant de réfléchir à un retrait du pays du Traité de non-prolifération nucléaire en guise de représailles.

    D'après l'agence IRNA, le gouvernement a ordonné à l'Organisation de l'énergie atomique d'Iran d'entamer la construction de cinq sites d'enrichissement d'uranium qui ont déjà fait l'objet d'études, et propose cinq autres sites pour de futures constructions dans un délai de deux mois. La décision a été prise lors d'une réunion du cabinet iranien présidée par Mahmoud Ahmadinejad, a précisé l'agence.

    A Vienne, Gillian Tudor, porte-parole de l'AIEA, a déclaré que l'agence ne ferait aucun commentaire. Mais l'annonce devrait sans nul doute attiser les tensions déjà fortes entre les pays occidentaux et Téhéran sur son programme nucléaire controversé. Washington et ses alliés ont laissé entendre que de nouvelles sanctions onusiennes pourraient être imposées à l'Iran, si ce dernier continuait à ne tenir aucun compte de ses exigences.

    La Maison Blanche a fait savoir que cette mesure "serait une autre violation grave des obligations de l'Iran vis-à-vis des multiples résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et un autre exemple du choix de l'Iran de s'isoler".

    "Le temps pour que l'Iran réponde aux inquiétudes croissantes concernant son programme nucléaire s'épuise", a précisé le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs.

    Le chef de la diplomatie britannique David Miliband a qualifié de provocation l'initiative iranienne. "Cela illustre le problème fondamental auquel nous sommes confrontés avec l'Iran", a-t-il déclaré. "Nous avons dit à plusieurs reprises que nous reconnaissons le droit de l'Iran à un programme nucléaire civil, mais ils doivent redonner confiance à la communauté internationale sur leurs intentions. Au lieu de s'engager avec nous, l'Iran choisit de provoquer", a-t-il ajouté.

    A Téhéran, le président du Parlement Ali Larijani a menacé de diminuer sa coopération avec l'AIEA. De son côté, le chef du programme nucléaire iranien, le vice-président Ali Akbar Salehi, a affirmé que la décision de dimanche était "un message ferme" en réponse à l'AIEA. Il a dit à la télévision que la censure exercée par l'agence de Vienne était un défi destiné à "mesurer la résistance de la nation iranienne".

    L'Iran possède une usine d'enrichissement d'uranium près de Natanz (centre). L'AIEA a rapporté ce mois-ci qu'environ 8.600 centrifugeuses avaient été installées à Natanz, mais que seules quelque 4.000 d'entre elles étaient destinées à enrichir de l'uranium. L'installation doit à terme abriter 54.000 centrifugeuses.

    Le nouveau site d'enrichissement de Fordo, dont l'existence a récemment été rendue publique, est d'une échelle moindre et doit être doté de près de 3.000 centrifugeuses.

    Selon l'IRNA, le cabinet iranien a ordonné que les dix nouveaux sites soient conçus à une échelle identique à celle du centre de Natanz.

    Les Etats-Unis et leurs alliés accusent l'Iran de chercher à développer l'arme nucléaire, une accusation rejetée par Téhéran, qui affirme vouloir uniquement produire de l'électricité.

    En vertu de la législation iranienne, l'agence nucléaire de l'Iran est chargée de fournir 20.000 mégawatts d'électricité par l'intermédiaire de centrales nucléaires au cours des 20 prochaines années. L'agence officielle IRNA a précisé que le pays devait construire de nouvelles usines afin de produire du combustible en quantité suffisante pour ses futures centrales.

    Le président Mahmoud Ahmadinejad a déclaré au cabinet qu'il faudrait installer 500.000 centrifugeuses sur les sites d'enrichissement programmés pour produire entre 250 et 300 tonnes de combustible par an.

    La résolution adoptée vendredi par le Conseil des gouverneurs de l'AIEA à l'encontre du programme nucléaire de l'Iran a été considérée comme une démonstration d'unité internationale, bien que les sanctions ne fassent pas consensus.

    Téhéran est critiqué dans ce texte pour n'avoir pas satisfait aux exigences du Conseil de sécurité de l'ONU réclamant la suspension de ses activités d'enrichissement et pour avoir dissimulé la construction du site de Fordo. Les Etats-Unis et leurs alliés demandent à Téhéran d'accepter une proposition sous l'égide de l'ONU qui permettrait de repousser sa capacité à fabriquer l'arme nucléaire et à s'engager dans des discussions plus larges avec l'objectif ultime de convaincre Téhéran de remiser son programme nucléaire.

    L'Iran a amassé quelque 1.500 kilos d'uranium faiblement enrichi à Natanz. La proposition de l'ONU vise à le convaincre de remettre plus de 1.200 kilos, soit plus que la quantité communément acceptée nécessaire à la production de matériel d'armement. Des termes contre lesquels Téhéran a regimbé.

    source : AP
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