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La médiation entre Alger et le Caire, n'a pas lieu d'être?

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  • La médiation entre Alger et le Caire, n'a pas lieu d'être?

    Le niet signifié à Kadhafi

    Les autorités algériennes ont fermement décliné «l’offre de médiation» avec l’Egypte, faite par Mouamar Kadhafi, indiquent des sources diplomatiques à Alger. Argument avancé par les Algériens : les canaux de discussions avec les autorités égyptiennes n’étant pas rompus, il n’y a donc aucune raison de faire intervenir une «tierce partie» dans les relations entre les deux pays.


    In Le soir d'Algérie
    Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, dis et meurs

  • #2
    Face à la campagne égyptienne de dénigrement contre l’Algérie

    Les quatre vérités d’Alger

    Tout en refusant de répondre directement et publiquement aux Égyptiens, dont le comportement demeure injustifiable comparativement à l’enjeu, qui n’est que le résultat d’un match de football, les autorités algériennes, fortement déçues par cette tournure, refusent d’entendre parler d’excuses qu’elles qualifient de pure aberration.


    Il faut dire qu’il n’est nullement question à Alger de présenter des regrets à l’Égypte, bien au contraire, on estime qu’on est plutôt en droit d’attendre des excuses du côté du Caire, pour la simple raison que jusqu’à preuve du contraire les autorités égyptiennes n’ont pas respecté leurs engagements d’assurer la sécurité de la délégation et des ressortissants algériens avant, pendant et après le match Égypte-Algérie du 14 novembre dernier. C’est ce qu’a révélé une source algérienne au quotidien arabophone londonien Al-Qods Al-Arabi. La principale raison de cette attitude algérienne s’explique par la conviction que les autorités égyptiennes sont derrière cette campagne anti-algérienne menée par les chaînes de télévision satellitaires égyptiennes, qui a visé le peuple, le pouvoir et l’histoire de l’Algérie. Cela a engendré une très forte déception à tous les niveaux de la société algérienne, d’où une profonde colère de la rue, dont une grande partie était branchée régulièrement sur les chaînes égyptiennes. À partir de là, l’idée de présenter des excuses n’effleure point l’esprit des responsables algériens, souligne la même source, abstraction faite de l’initiative du leader de la Révolution libyenne, Mouammar Al-Kadhafi. En effet, la colère est telle au sein de toutes les classes algériennes après le flot d’insultes égyptiennes, qui ont suivi la qualification de l’équipe nationale algérienne de football pour le Mondial sud-africain, que c’est à l’Égypte d’entreprendre des démarches pour apaiser la tension. Ainsi, les Égyptiens peuvent s’estimer heureux que les dirigeants algériens, la télévision, les radios se soient abstenus de répondre à la campagne haineuse par les télévisions, y compris publiques, du côté du Caire.


    Hosni Moubarak a trahi ses engagements

    Le président Abdelaziz Bouteflika ne décolère pas. La raison : son homologue égyptien, Hosni Moubarak, n’a pas respecté son engagement d’assurer la sécurité de la délégation et des ressortissants algériens, comme il l’avait pourtant personnellement promis après l’agression contre le bus transportant l’équipe nationale algérienne. Il aurait justifié son incapacité à le faire par “l’impossibilité de contrôler 80 millions d’Égyptiens”.

    Cette phrase aurait plongé Bouteflika dans une profonde colère, d’où sa décision de prendre en charge le déplacement des supporters algériens à Khartoum pour remonter le moral des joueurs de Rabah Saâdane et contrer tous les agissements des Égyptiens. Ces derniers, qui pensaient que leur sélection allait évoluer sur du velours en terrain conquis au Soudan, car écartant toute possibilité de voir les Algériens débarquer par milliers dans la capitale soudanaise, à cause du visa existant entre le pays d’accueil du match d’appui et l’Algérie, de la forte colonie égyptienne installée sur place et la facilité pour leurs ressortissants de s’y rendre, ont déchanté en voyant le nombre de supporters algériens déferlant pour soutenir les coéquipiers de Karim Ziani. L’autre déception pour Alger est l’attitude du magnat égyptien, Sawaris, qui ne respectait pas la législation bancaire algérienne, qu’il violait en transférant illégalement en Égypte 1,8 milliard de dollars US de bénéfices annuellement, outre l’évasion fiscale dont il se rendait coupable en ne versant pas régulièrement les impôts dus par Orascom Télécom Algérie.

    Pourtant, cette dernière avait bénéficié d’avantages, qui n’ont jamais été accordés à un autre opérateur étranger, notamment le blocage pendant deux années pratiquement de la société publique algérienne, Mobilis, qui constituait un rival pour Djezzy. Ce manque de gratitude de la part de Sawaris a conduit à l’application rigoureuse de la loi algérienne en la matière, comme l’indique ce redressement fiscal de 600 millions de dollars, dont une première tranche de 120 millions de dollars rapidement. Ainsi, les agissements des Algériens n’ont été que la conséquence logique des agissements négatifs des Égyptiens, d’où l’absence de raisons pour s’excuser auprès des Égyptiens.

    La diplomatie algérienne hausse le ton

    Par ailleurs, bien que la diplomatie algérienne agisse sans faire de bruit pour contrer cette campagne anti-algérienne des Égyptiens, Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères, a répondu indirectement au discours de Hosni Moubarak, qui avait affirmé devant le Parlement égyptien que “l’Égypte ferait preuve de fermeté envers ceux qui portent atteinte à ses ressortissants”, sans pour autant citer nommément l’Algérie. L’Algérie assume sa responsabilité pleine et entière à l’égard de ses ressortissants à l’étranger, a donc déclaré le chef de la diplomatie algérienne. “L’Algérie assume sa responsabilité pleine et entière à l’égard de sa communauté établie à l’étranger. Je souhaite que cette situation douloureuse puisse être évaluée à juste titre afin que nous puissions construire un avenir meilleur”, a indiqué le ministre à la Radio nationale. C’est clair qu’il faisait allusion à la tension entre l’Algérie et l’Égypte autour de la qualification pour le Mondial, remportée le 18 novembre à Khartoum par l’Algérie (1-0). Dans cette optique, Mourad Medelci soulignera que “nous préférons travailler sur le terrain pour protéger notre communauté à l’étranger, notamment celle qui nécessite une attention particulière dans certaines régions”. Plus explicite, il ne manquera pas d’ajouter que cette attention particulière “s’oriente aujourd’hui vers nos frères en Égypte, étudiants, résidents et familles mixtes algéro-égyptiennes auxquels nous devons prêter toute l’aide et l’assistance dont ils ont besoin”. Le ministre émettra le souhait que “cette situation douloureuse puisse être évaluée à juste titre afin que nous puissions construire un avenir meilleur”.

    Ceci étant, des hommes politiques, et des responsables de partis algériens, envisagent de lancer prochainement une initiative de soutien à Abdelkader Hadjar, l’ambassadeur d’Algérie au Caire, qui fait l’objet d’une campagne de dénigrement de la part des autorités locales.

    Liberté

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    • #3



      Formidable haussement de ton

      “L’Algérie assume sa responsabilité pleine et entière à l’égard de sa communauté établie à l’étranger. Je souhaite que cette situation douloureuse puisse être évaluée à juste titre afin que nous puissions construire un avenir meilleur”,
      Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, dis et meurs

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      • #4
        Une évaluation sérieuse de la situation.

        Il me parait utile de reprendre l'interview que Abdelaziz Rahabi a accordé, il y a quelques jours, au soir d'Algérie.


        ABDELAZIZ RAHABI, DANS UN ENTRETIEN EXCLUSIF AU SOIR D’ALGÉRIE :


        «C’est plus qu’un incident diplomatique classique»


        Entre Alger et Le Caire, rien ne va plus comme avant. Les Egyptiens, ayant raté d’aller à la phase finale du Mondial de football 2010, après une double confrontation avec les Algériens, multiplient les attitudes belliqueuses envers l’Algérie. Entre les deux pays, ça sent, peut être, les relents d’une crise diplomatique. C’est ce que nous avons essayé de comprendre en sollicitant l’analyse savante de Abdelaziz Rahabi, ancien ambassadeur et ancien ministre de la Communication.

        Le Soir d’Algérie : Après la double confrontation algéro-égyptienne et la qualification au bout du parcours de l’Algérie pour la phase finale de la Coupe du monde, l’Egypte a rappelé son ambassadeur à Alger pour consultation. Pourquoi selon vous ?

        Abdelaziz Rahabi : C’est une situation un peu particulière et ne semble pas correspondre aux usages en matière diplomatique. La mesure est assez grave parce que c’est le dernier stade avant le rappel d’un ambassadeur et donne le sentiment, sur le plan de la perception internationale, que c’est l’Egypte qui avait des raisons de le faire. Il aurait été plus judicieux pour l’Algérie de le faire pour montrer au monde sa réprobation et préserver son ambassadeur des attaques qu’il subit actuellement.

        Mais le ministère algérien des Affaires étrangères réagit et a convoqué l’ambassadeur égyptien pour protester contre l’escalade au Caire de la campagne médiatique de dénigrement.

        Le recours aux canaux diplomatiques est nécessaire en situation de crise, car ils servent à maintenir le contact à un niveau adéquat, à transmettre des positions officielles et à favoriser les voies de l’apaisement.
        Dans ce cas précis, leur marge de manœuvre est réduite en raison de l’implication personnelle et déclarée du président Moubarak. Il faut tenir compte du fait qu'il a réuni son Conseil de guerre pour si peu, maintenu la tension par des déclarations ambiguës devant le Parlement égyptien et n’a pas empêché la pour suite de la campagne anti algérienne des officiels et des médias publics égyptiens.

        Pourquoi l’a t il fait selon vous ?

        Sur le plan de la pure stratégie diplomatique, probablement pour susciter des médiations étrangères. Je me demande même si ce n’est pas un des objectifs des concepteurs de ce scénario.

        Ce qui se passe relève-t-il, selon vous, du simple incident diplomatique qui finira par laisser place à des attitudes plus sereines ou amorce-t-il, au contraire, une crise diplomatique véritable ?

        C’est bien plus qu’un incident diplomatique classique. Il s’agit d’un manquement de l’Egypte à un devoir de protection conforté, pourtant, par des assurances de la plus haute autorité de son Etat. On peut, par ailleurs, se poser deux questions. La première est de savoir si le gouvernement algérien a évalué convenablement tous les risques encourus par la sélection nationale et les supporters. La suite des événements ne lui donne pas raison. La seconde est celle de convaincre les Algériens que l’Egypte qui garantit la sécurité de millions de touristes qui viennent chez elle ne porte pas une responsabilité directe dans ces graves incidents.

        L’attitude belliqueuse égyptienne est-elle le fait de la seule défaite sportive ou a-t-elle pour motif véritable quelques conflits diplomatiques latents ?

        L’Egypte vit un moment de transition interne et de statu quo régional. L’organisation de la succession de Moubarak ne semble pas se passer comme prévu en raison notamment de la forte crédibilité interne et internationale de quelques autres candidats potentiels. Sur le plan régional, depuis les accords de paix avec Israël en 1978, Le Caire ne peut plus prétendre au statut de tête de pont de la résistance arabe, les Palestiniens se sont affranchis sensiblement de la tutelle arabe en s’engageant dans des contacts directs avec les Etats Unis et Israël et les pays du Golfe ont souscrit des contrats d’assurances directement auprès des Etats Unis.

        De même que le Qatar et l’Arabie saoudite s’affirment comme de nouvelles puissances dans l’audiovisuel arabe, ce qui a eu pour effet de réduire sensiblement son influence dans le monde arabe. C’est pourquoi à mon sens, les véritables enjeux ne sont pas dans les relations avec l’Algérie. Il est probable que des médiations de pays tiers, notamment des pays du Golfe, replaceraient l’Egypte au centre de l’activité diplomatique régionale pour un certain temps.

        La diplomatie algérienne, on le constate, reste sereine face à la démesure égyptienne. Quelle appréciation en faites vous ?

        Du moment que les motifs de cette campagne ne sont ni clairs ni justifiés, la meilleure des attitudes est de rester vigilant, mais ferme, sur les principes et intransigeant dès qu’il s’agit de déclarations officielles inamicales. Pour le reste, cette crise a surtout révélé les effets désastreux de l’absence d’une politique algérienne d’action audiovisuelle extérieure.

        Vous êtes diplomate de carrière et ancien ambassadeur, donc rompu aux rouages diplomatiques. Quels lendemains prévoyez-vous, à la lumière de ce qui se passe, pour les relations algéro égyptiennes ?

        Il suffit aux deux pays d’avoir tout simplement des relations normales et c’est déjà l’un des exercices les plus difficiles dans les relations internationales.

        S. A.I.
        Le soir d’Algérie
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