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On attend tous. Car selon la logique de la cause, il doit se passer quelque chose après l'épopée algérienne du 14-18 novembre. Bouteflika doit en fabriquer un vrai mandat, du vrai pouvoir avec des vraies mains ou, au moins, décider de quelque chose d'audacieux qu'il ne pouvait oser à l'époque où il était élu par l'avion et pas par le Peuple. Par exemple, changer de ministres sans se faire imposer des noms, lancer des réformes en allant plus loin que l'intendance de la Présidence et ses chauffeurs, nommer des walis et des sénateurs sans se faire dicter la signature, passer de la colère à l'acte et pas de la colère au silence. Rencontrer le peuple et pas seulement des bus. Inaugurer un pays et pas des sacs de ciment bien rangés. On attend donc. Pour les uns, il faut libérer l'image nationale otage de l'ENTV qui n'est pas nationale. C'est l'occasion pour un bon pluralisme (même contrôlé) cathodique et un lancement de la culture algérienne au-delà du ridicule. C'est la bonne occasion car Bouteflika passera à la télé en même temps dans plusieurs télés et les Algériens pourront voir autre chose que ce qu'ils ne voient pas depuis qu'ils sont remplacés dans leur propre pays par leur propre image qui donne le son d'une autre bouche que la leur (c'est long mais moins que long que le JT).
Pour d'autres, c'est plus sérieux: le Peuple a prouvé qu'il peut sortir dans la rue sans casser la route, se faire foule sans se faire menaces, crier sans faire peur, être mixte sans violer personne, filmer sans se faire voler ses portables, marcher sans demander de l'argent ou exiger de voir le wali. Les Algériens ont démontré qu'ils peuvent faire des démonstrations de joie et pas uniquement des démonstrations de force. La conclusion est donc une fausse interrogation: a-t-on encore besoin de l'état d'urgence ? Des polices d'agrément ? Des cachets humides des DRAG ? Des CRS contre les marcheurs ? Si les Algériens sont sortis par millions, des jours durant, sans casser une seule vitre ni brûler un seul pneu, doit-on encore les traiter comme une menace contre l'ordre public ? D'où la conclusion: il faut lever l'état d'urgence.
Pour des derniers, il faut faire vite en donnant un but au but. Sinon, c'est encore une fois une grosse pile collective qui va alimenter un courant alternatif mauvais. Une loi politique veut que l'on peut calmer une foule avec un repas, mais qu'on doit calmer un peuple avec un destin ou, du moins, avec un programme de conquête de la lune. A quand un «moins de soixante dix ans physique et mentalité» au Sénat, dans un ministère, dans une daïra, à la tête d'une tête ? A quand un ministre de 27 ans et un possible Président de 35 ans comme à l'époque de l'époque ? Avec une victoire au Soudan, Moubarak aurait élu son fils. Avec une victoire au Soudan, Bouteflika doit nommer le peuple à poste de souveraineté.
Le Quotidien d'Oran .
Pour d'autres, c'est plus sérieux: le Peuple a prouvé qu'il peut sortir dans la rue sans casser la route, se faire foule sans se faire menaces, crier sans faire peur, être mixte sans violer personne, filmer sans se faire voler ses portables, marcher sans demander de l'argent ou exiger de voir le wali. Les Algériens ont démontré qu'ils peuvent faire des démonstrations de joie et pas uniquement des démonstrations de force. La conclusion est donc une fausse interrogation: a-t-on encore besoin de l'état d'urgence ? Des polices d'agrément ? Des cachets humides des DRAG ? Des CRS contre les marcheurs ? Si les Algériens sont sortis par millions, des jours durant, sans casser une seule vitre ni brûler un seul pneu, doit-on encore les traiter comme une menace contre l'ordre public ? D'où la conclusion: il faut lever l'état d'urgence.
Pour des derniers, il faut faire vite en donnant un but au but. Sinon, c'est encore une fois une grosse pile collective qui va alimenter un courant alternatif mauvais. Une loi politique veut que l'on peut calmer une foule avec un repas, mais qu'on doit calmer un peuple avec un destin ou, du moins, avec un programme de conquête de la lune. A quand un «moins de soixante dix ans physique et mentalité» au Sénat, dans un ministère, dans une daïra, à la tête d'une tête ? A quand un ministre de 27 ans et un possible Président de 35 ans comme à l'époque de l'époque ? Avec une victoire au Soudan, Moubarak aurait élu son fils. Avec une victoire au Soudan, Bouteflika doit nommer le peuple à poste de souveraineté.
Le Quotidien d'Oran .
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