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Le Maghreb entre transition et terrorisme

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  • Le Maghreb entre transition et terrorisme

    Une étude intitulée «L’impératif démocratique contre l’impulsion autoritaire: le Maghreb entre transition et terrorisme» affirme que l'Algérie, le Maroc , La Tunisie les trois principaux pays du Magreb, offre encore une image de pays autoritaires incapapable d'aller vers des régimes démocratiques. Dans l'étude on apprend aussi que " les appareils de sécurité maghrébins" ont la main mise sur les destinées politiques et économiques de leurs pays respectifs, et que leur gestion a favorisé la «corruption flagrante et l’abus de pouvoir».

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    L’image que donnent les trois principaux pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) reste toujours celle de pays autoritaires incapables d’aller vers des régimes démocratiques.

    C’est ce qui ressort de la lecture d’une étude intitulée «L’impératif démocratique contre l’impulsion autoritaire: le Maghreb entre transition et terrorisme», publiée (en juin 2005) par «The Center for Contemporary Conflicts» (CCC-Centre des conflits contemporains) de l’Ecole navale de post-graduation (organisme de recherche sur les questions de sécurité destinées aux décideurs politiques et militaires américains).

    «L’Algérie, le Maroc et la Tunisie se trouvent à un carrefour crucial dans leur évolution politique» et «font face à des défis simultanés liés à des forces aussi bien internes, régionales et globales» affirme d’emblée John P. Entelis, auteur de l’étude.

    «En dépit de toute apparence, les trois Etats maghrébins sont gouvernés autocratiquement», ajoute l’étude qui estime que dans cette situation ces pays seront «incapables» d’affronter «les menaces prochaines à leur stabilité politique, cohésion sociale et culturelle, à leur intégrité, et leur viabilité économique». Le terrorisme étant considéré comme «la manifestation la plus extrême» de la «ligne de fracture sociopolitique». L’auteur constate que les forces de la violence ne sont pas les seules sur le terrain et qu’il existe «des demandes pour le pluralisme politique, la démocratie et la transparence» provenant aussi bien de l’intérieur des sociétés maghrébines, y compris des oppositions laïques et islamistes, que de l’extérieur, particulièrement de la part d’ONG internationales. Le document rappelle que des «rapports acerbes» ont été rédigés par plusieurs entités et cite particulièrement ceux relatifs à «l’absence de libertés politiques dans tout le monde arabe» co-publiés par des personnalités arabes et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

    Sur le plan socio-économique, le rapport du CCC fait état d’une demande, sans cesse croissante, d’augmentation du niveau de vie émanant de divers classes sociales et groupements professionnels. Il constate, en même temps, que malgré les «promesses répétées des élites gouvernantes» en matière «d’amélioration des performances micro-économiques», de «transparence» et de «suprématie du droit» pour «déraciner la corruption et le népotisme, et créer un environnement favorable à l’effort humain productif», les économies maghrébines n’ont pas atteint leur «plein potentiel».

    «Ces échecs combinés» ont «créé un large paysage de jeunes gens mécontents» à s’engager dans une «activité militante souvent catalysée par des invocations religieuses et islamistes» et à «s’inspirer des plus fanatiques parmi elles, dans le sens de justifier l’usage de la terreur y compris par le recours aux attentats-suicides». Mais, selon John P. Entelis, le Maghreb ne semble présenter aucun «changement politique fondamental» dans le futur proche. Au lieu des «transitions démocratiques», comme le suggèrent les discours officiels, il s’agit plutôt d’un «autoritarisme robuste» qui est maintenu. Cependant, l’auteur constate l’existence d’une «vibrante société civile» qui peut «potentiellement» servir «comme défi naturel à l’Etat autocratique» et faciliter l’évolution «vers une société politique démocratique».

    Le document met en garde contre le maintien d’une telle situation car, avertit l’auteur qui se base sur des expériences africaines, «il a été montré qu’il y a un lien direct entre les capacités contraignantes des Etats et leur santé financière». «Les mukhabarat (terme utilisé dans le texte, ndlr) ne peuvent pas indéfiniment résister s’il manque des ressources financières pour payer leurs soldats, acheter des armes (...), et acquérir les renseignements». Mais pour le moment, «en Afrique du Nord, pendant que les économies sont sous performantes et que les ressources humaines et matérielles sont sous utilisées, la santé financière totale de l’Algérie, le Maroc, et la Tunisie est suffisamment robuste pour soutenir plus de dépenses adéquates pour les appareils de sécurité».

    Par ailleurs, John P. Entelis trouve que les «appareils de sécurité maghrébins» ont la main mise sur les destinées politiques et économiques de leurs pays respectifs, et que leur gestion a favorisé la «corruption flagrante et l’abus de pouvoir». Quand au «défi terroriste qu’affronte la région», il a oeuvré à «rehausser les ressources attribuées aux services de sécurité». Mais «plutôt que de renforcer la professionnalisation ou l’institutionnalisation de l’appareil de sécurité», de telles dépenses «ont approfondi les privilèges patrimoniaux à l’avantage de l’autorité de l’Etat aux dépens de la société civile». «Dans les trois pays du Maghreb, les «mukhabarat» constituent l’institution la plus avantagée de l’Etat qui sert comme le bastion de privilèges de l’élite et gardien des intérêts du régime».

    Les revenus de la rente pétrolière «permettent aux Etats forts de soutenir leurs structures contraignantes, même si la santé économique totale d’un pays est pauvre, comme le cas de l’Algérie le démontre si clairement», affirme l’auteur. Pour le cas du Maroc et de la Tunisie qui n’ont pas les mêmes ressources que l’Algérie, ils comptent sur «d’autres ressources stratégiques telles que les aides étrangères et les revenus du tourisme qui servent pour la même fonction (à savoir) assurer à l’Etat de payer en premier les coûts de maintenir les forces de sécurité».

    La communauté internationale n’est pas étrangère à cette situation puisque, comme le suggère l’auteur, «l’autoritarisme dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord, ndlr), plus que toute autre région dans le monde, a été façonné et entretenu par des réseaux de soutien internationaux». Et d’ajouter que «la guerre globale contre le terrorisme a élevé considérablement le profil géopolitique du Maghreb surtout aux yeux des Américains». L’accès aux ressources hydrocarbures est «l’inquiétude-clé» qui justifie la «participation étrangère intense» dans le soutien aux «régimes militaires existants en Algérie, au Maroc, et en Tunisie».

    «L’impulsion autoritaire en Afrique du Nord a saboté, à grands coûts humains, tous les efforts de développement de la région», conclut l’auteur de l’étude. Pour lui «seule une transition vers un système démocratique» est en mesure d’améliorer la situation. Mais la «classe sociale capable d’animer la société civile dans son défi contre l’autoritarisme de l’Etat reste remarquablement indifférente, si elle n’est pas complètement hostile à toute politique pluraliste». Les qualifiant parfois de «contingents de démocrates» ou «démocrates peu disposés», il estime que «les mondes des affaires potentiellement puissants et influents dans chacun des trois pays, paraissent vouloir l’argent plus que la participation politique». «S’ils peuvent trouver des chemins non démocratiques pour protéger leurs intérêts économiques, ils peuvent vivre avec cela», dit-il en faisant référence à d’autres études sur le sujet.

    Pour l’auteur, «les seuls mouvements sociaux dans les pays maghrébins qui insistent pour le changement démocratique, pour la suprématie du droit, pour la transparence, et l’autorité civile sont les partis politiques islamistes non-violents». Bien qu’«enraciné dans la société civile et représentant les intérêts des masses», aucun régime arabe, en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient, «n’a jamais autorisé un mouvement islamiste à prendre le pouvoir à travers des moyens pacifiques». La seule exception réside dans la «brève période allant de 1989 au début 1992», en Algérie.

    Enfin, citant le professeur Daniel Brumberg, l’auteur invite les Etats-Unis à s’impliquer dans une politique de «changement démocratique réel» dont les contours seraient la «création de partis politiques efficaces et indépendants», «l’institutionnalisation de corps législatifs vraiment représentatifs», et «l’application ferme de la loi». Et de continuer: «en l’absence de tels efforts, il n’y a aucune raison de croire que le Maghreb de l’autoritarisme puisse disparaître» et que, par conséquent, «les critiques sévères des efforts de l’Amérique d’encourager la démocratie en Afrique du Nord et au Moyen-Orient continueront d’être vrais».

    Par Le Quotidien d'Oran

  • #2
    Bien que je sois d'accord avec ce que raconte cet homme, je reste toujours sceptique quant au "leçons" données par les occidentaux.

    Les USA, la France et l'UK ont été les premiers à avoir soutenu le parti unique en Algérie et en Tunisie après l'indépendence, ce sont aussi ces mêmes pays qui ont militairement aidé le defunt Roi Hassan II contre les revolutionnaires de 63-73, le despotisme en Afrique du Nord étant pour eux une garantit de stabilité.

    Economiquement, ce sont ces mêmes pays qui ont encouragé le Maroc et la Tunisie a entreprendre une politique d'éxploitation. Je salue au passage les dirigents Algériens d'antan pour leurs intransigeance. Et venir nous donner de leçons après s'être rendu compte que le terrorisme est le fruit de leurs encouragement aux dictateurs des pays maghrébins, je pense que c'est malsain.
    Un jour, liberté naîtra, volonté existera, conscience on aura, et enfin, la paix sera...

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    • #3
      @marok1

      Et bien ! je vois que la gauche marocaine (la vrai, celle de Gauche) à fait une cure de jouvance là
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #4
        Au lieu de venir parler transition démocratique, idéologie et developpement, et parler de chose qui nous sont communes.On préfère aller s'entre-tuer dans dans d'autres Topics. Decevant .
        Un jour, liberté naîtra, volonté existera, conscience on aura, et enfin, la paix sera...

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        • #5
          @marok1

          Justement, chaque chose en son temps car à mon avis on reste souevent (en majorité) loin du niveau de conscience politique ou culturelle nécéssaire à ce genre de choses. Mais ca vient quand-même, doucement mais surement à mon avis alors un peu d'Optimisme "Marxisto"
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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