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La couardise made in Egypte

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  • La couardise made in Egypte

    Parmi les militaires algériens, «beaucoup sont revenus dans des caisses en bois en guise de cercueils», regrette l’ancien aviateur.
    Il a vécu la guerre de juin 1967 jusqu’au bout de l’âme. Sous ses yeux sont tombées des dizaines de soldats algériens. Dlim Abdelkader, originaire des Ouadhias, wilaya de Tizi Ouzou, est un ancien pilote de l’armée algérienne. De nature réservée, Abdelkader est un homme élancé, le teint brun, les cheveux blanchis par le poids des ans et des vicissitudes d’une vie profondément attachée au devenir de sa bien-aimée: l’Algérie. Aussi majestueux que le Djurdjura qui l’a vu naître, Abdelkader est un homme fier, libre et jaloux de sa liberté. Des qualités qui ont servi la cause égyptienne durant la guerre de 1967. A l’instar de milliers de soldats algériens, ce rebelle a combattu avec témérité au pays des Pyramides. Le prix de cette bravoure fut très lourd. Abdelkader en garde un souvenir saignant. «Des unités entières de l’ANP ont été décimées durant la guerre des Six-Jours». Ce qui chagrine le plus l’ancien guerrier, c’est que la majorité des militaires algériens sont morts «à cause de certains officiers égyptiens corrompus».
    Sur les rides de son front se lit l’histoire de ses frères de sang et compagnons de combat. Son regard revoit encore leurs traits, leurs sourires. Il entrevoit la flamme qui luisait dans leurs yeux. Cette même flamme qui animait Jugurtha, le guerrier berbère qui refusait la soumission à Rome. Ce feu sacré fut repris par Mohamed Boudiaf, Abane Ramdane, Larbi Ben M’hidi, Djamila Bouhired, Fettouma Ouzeggane, Hocine Aït Ahmed et tant d’autres. Ainsi, ces hommes et femmes libres ont déclenché l’une des plus grandes luttes de libération du XXe siècle. En dignes héritiers de cette génération, les soldats de l’Armée nationale populaire sont allés défendre l’honneur de l’Egypte contre l’armée israélienne.

    «Les Egyptiens fuient, les Algériens meurent...»
    Abdelkader fait un véritable voyage dans le temps. Il est à quelques heures du conflit qui allait le marquer à vie. Arrivé sur le sol de Oum Eddounia, il retrouve «le soldat algérien». Ce dernier est en train de sillonner «l’Egypte de long en large sans hésitation ni murmure».
    Le parcours du combattant est long. Il traverse «Gafra, Exteep Katamia, Koumoumbo, Port Saïd, Ismaïlia, Chibine el Koum, Oued Ikina, Kouasna, Choubra Khit» et tant de villes et contrées de «Misr».
    Dans leur traversée, «les Algériens se sont donné un mal fou pour ramasser et récupérer le matériel et les godasses des Egyptiens, abandonnés dans le désert durant leur grande fuite», note l’ancien pilote.
    La traversée fut coûteuse. Parmi les militaires algériens, «beaucoup sont revenus dans des caisses en bois en guise de cercueils», regrette Abdelkader. Et ce dernier de se révolter: «Aucun Egyptien n ’est mort pour la Révolution ou dans les maquis algériens.» Un moment de silence, puis Abdelkader reprend sa quête des faits historiques. Le chemin est parsemé d’embûches. La traîtrise des «achiqae» le guette à chaque pas. De cette traîtrise, l’ancien combattant tire deux exemples. A ce titre, son récit est édifiant. Ecoutons-le: «Notre escadron basé à Hilouane (banlieue du Caire) devait être transféré sur un autre aérodrome.» La suite est surprenante...Au moment de l’atterrissage sur le terrain de destination, «les bombardiers juifs arrivent et saccagent tout».
    Finalement, le transfert est annulé.
    L’amertume de Adbelkader ne s’arrête pas là. A la surface de ses blessures ressurgit un autre fait triste. Laissons-lui le soin de raconter: «En 1967, les bases aériennes égyptiennes ne disposaient pas de "Douchma" (abris en béton armé surmontés d’une dune de sable) et les aéronefs étaient parqués en surface». Il nous fait découvrir les opérations de camouflage des Egyptiens, destinées à combler le manque des Douchma. Ces derniers avaient «dressé des maquettes d’avions grandeur nature». Le subterfuge avait pour objectif de tromper l’aviation israélienne. C’était sans compter sur «le Bakhchich». En guise d’exemple, Abdelkader cite: «Durant les bombardements des aérodromes Belbeis, Katarnia, Inshas, Kouisnia et bien d’autres, par les juifs. Tous les avions ont été détruits et pas une maquette n’a été touchée.»
    Un souvenir particulier? Abdelkader en a tellement...mais, un incident lui revient à l’esprit. C’est une histoire poignante qu’il a vécue avec un officier égyptien.
    Ce dernier n’est autre que le commandant des forces aériennes égyptiennes.
    L’ancien pilote de chasse algérien garde en mémoire son visage. «Galal, 34 ans, 1,60 m, visage émacié au teint basané, il avait des yeux de crotale». Pour ses faits d’armes, «le gouvernement lui offre un pèlerinage, une voiture Coccinelle et 1000 livres. De retour des Lieux Saints, il est affecté dans un escadron algérien de chasse subsonique».

    Galal, le «héros» ridiculisé
    Les pilotes algériens allaient-ils bénéficier de son expérience? Au lieu de cela, le «héros» passera son temps à vouloir «ridiculiser le pilote algérien». De retour de permission, Abdelkader est programmé pour sortir avec le commandant Galal, le lendemain. Le plus jeune pilote de l’escadron en garde une image bouleversante. Et pour cause, l’officier égyptien prenait un malin plaisir à «rabattre le caquet des Algériens». La fierté de ces derniers faisait pâlir de complexe les militaires égyptiens.
    La majorité de l’escadron avait connu le purgatoire avec les outrances du commandant Galal. Sauf que cette foi-ci, un «Walad» algérien allait ridiculiser le «héros» égyptien. Au terme d’un exercice mémorable, le plus jeune pilote de l’unité a mis en échec l’officier de l’aviation égyptienne.
    En six jours, le soldat algérien a écrit des pages entières de bravoure et de dévouement sur le sol de «Oum Eddounia». L’histoire récente de l’Egypte lui a consacré un chapitre que le discours officiel ne peut effacer.
    Mohamed Sadek LOUCIF''(l'expression).
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون
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