Notre surdité en danger

[papi]

Toufik Hakem
Le soir d'Algérie

Parti en mission de travail en Egypte, Chakib Khelil en est revenu sain et sauf. Ça confirme au moins une chose. Le Caire ne s’en prend jamais aux intérêts…

… américains !

Saïd Barkat, ministre de la mauvaise santé des Algériennes et des Algériens, a réuni les cadres et responsables de son secteur à Annaba. Et à partir de cette ville, Si Saïd a appelé les praticiens et les experts à mettre sur pied un plan national de lutte contre la surdité. J’avoue que cet appel m’a littéralement mis KO. Je suis effondré ! Réduit à néant rien qu’à l’idée d’un plan national de lutte contre la surdité. Mais, mon Dieu, pourquoi s’attaquer ainsi à la surdité ? Pourquoi s’en prendre à l’une de nos dernières libertés citoyennes ? Celle de ne pas entendre les c… qui se profèrent quotidiennement dans les cercles carrés de ceux qui prétendent nous diriger. Je vous implore Messieurs de ne pas toucher à cette dernière portion de l’espace déjà vachement riquiqui de nos libertés fondamentales. Oui, Messieurs ! Il est de notre droit de pouvoir nous réfugier dans la surdité chaque fois que nos tympans risquent l’agression caractérisée, voire des dommages irréversibles. En vérité, notre demande n’a rien de politique ni d’idéologique, encore moins de soubassements partisans. C’est juste un besoin humain. Comme de boire, comme de manger, comme de… un besoin, quoi ! Un besoin pressant, proportionnellement pressant à l’augmentation exponentielle, en face, du débit de bêtises officielles. Comment ne pas vouloir rester sourd face à une annonce aussi assourdissante que celle qui laisse entendre que parmi les Algériennes et des Algériens, certains ne pourront se faire vacciner contre la grippe A qu’au mois de mai, date avancée pour la réception des derniers lots de vaccins commandés à l’étranger ? Autant dire une vaccination à titre posthume si l’on considère la vitesse de propagation actuelle du virus. Comment ne pas vouloir rester sourd aux propos de «partenaires sociaux» qui assurent tous en chœur que 15 000 DA, c’est un salaire minimum en mesure de garantir la dignité des travailleurs ? Allons ! Allons ! Messieurs ! Si, en l’état actuel des choses, nous ne prétendons pas avoir accès au robinet à bêtises pour le fermer, laissez-nous au moins cette dernière chance républicaine, ce dernier refuge que nous ont généreusement accordé la nature et l’anatomie, celui d’être sourd à vos énormités. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L