Regain de tension entre Rabat et Alger
Bruits de bottes à zouj Bghal
La paix avec l’Algérie est improbable avec la génération qui est encore à ses commandes, et la guerre n’est donc pas impossible.
M. Sehimi
Il n’y a donc pas grand chose à attendre et à espérer du régime actuel d’Alger puisque par nature, pourrait-on dire, il ne peut s’accommoder d’une normalisation de ses rapports avec le Royaume. Cette nouvelle séquence est liée au discours royal du 6 novembre 2009, à l’occasion du 34ème anniversaire de la Marche Verte. Qu’a donc dit le Souverain qui puisse susciter l’ire et la nervosité de la junte des généraux? Tout simplement un audit de la situation. Le rappel tout d’abord de la position intangible à propos de la défense de la marocanité du Sahara. Depuis plus de trois décennies, ce principe n’a pas varié -et il ne peut pas se ramollir ou même s’assouplir. La réalité est celle-là et rien ne peut être sérieusement envisagé, ici ou là, pour en changer.
Fermeté
SM le Roi Mohammed VI souligne aussi, dans cette même ligne, que l’hostilité de l’Algérie -présentée pour la 1ère fois comme un ennemi- cumule tous les chapitres du passif actuel: l’hypothèque de l’avenir des relations bilatérales, mais aussi la concrétisation de l’UMA. Enfin, le Souverain dénonce le jeu insidieux des agités qui instrumentalisent les nouveaux espaces des libertés et des droits humains pour se livrer à des menées anti-nationales. Ce cadrage était opportun et nécessaire parce qu’il entend mettre fin au «double jeu»: chacun doit clairement choisir son camp. Et c’est avec beaucoup de fermeté que le Roi a tenu à stigmatiser ceux qui se sont engagés dans «une surenchère sur les droits de l’Homme» en visant en particulier des «régimes ou des groupes fondés précisément sur la négation et la violation de ces droits».
De quoi peut-on se plaindre dans le pays voisin? La presse officielle, celle connue comme étant le porte-voix du palais de la Mouradia n’a pas manqué de relever l’“agressivité” du Maroc. Elle estime ainsi qu’il est violent, belliqueux même, selon les propres termes d’un ancien ministre de la Communication algérien. Et puis, suivant les clés d’une recette usée jusqu’à la corde, elle met cette “sortie” royale sur des problèmes internes nés du verrouillage des champs politique et médiatique ainsi qu’aux effets de la crise mondiale sur le Maroc. Une explication un peu courte, fantaisiste même, parce qu’elle évacue cette donnée tout simplement: le Sahara est une cause sacrée et il est vain d’escompter un recul sous prétexte que des agitateurs se prévalent des droits et des libertés existants pour multiplier les actions au service des séparatistes.
Duplicité
Au-delà de ces faits, peut-être faut-il aller plus loin et se demander pourquoi les relations entre Rabat et Alger restent toujours marquées par un tel climat? L’Algérie met en avant, depuis le début des années soixante-dix, son soutien de principe à l’autodétermination du peuple sahraoui, et d’expliquer qu’il s’agit là d’un crédo structurant et constitutif de sa lutte de libération nationale contre l’occupation coloniale durant cent trente deux ans.
Si sur le papier, ce principe est recevable, dans les faits il l’est beaucoup moins. Aussi loin qu’on puisse remonter dans les archives de l’ONU, on ne trouve que le Maroc qui, en 1966 déjà, a inscrit la question de la décolonisation de l’ex-Sahara espagnol à l’ordre du jour des travaux de la IVème Commission des Nations Unies. Au sommet de Nouadhibou, en septembre 1970, ni le président Houari Boumédiène ni le président mauritanien Mokhtar Ould Daddah n’ont davantage fait part de la moindre revendication territoriale sur ce territoire lorsque SM Hassan II les a informés de l’évolution de ce dossier à Madrid. Et faisant droit à la légitime revendication du Royaume, ces deux chefs d’Etat ont décidé de constituer un comité tripartite ad hoc pour le suivi de cette question. En 1972, lors du sommet de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) à Rabat, Boumédiène a encore réitéré son soutien au Maroc en même temps que sa position de partie non prenante.
Alors? Sur quelle comptabilité faut-il imputer la révision déchirante d’Alger et le reniement de tels engagements? Quels sont les vrais desseins de ce pays par-delà son discours officiel qui ne trompe plus personne? Tout simplement, plusieurs considérations liées entre elles et qui sont des facteurs de blocage. Au passage, l’on doit rappeler qu’il y a encore quelques années seulement, à la fin de la mission de James Baker, le président Abdelaziz Bouteflika s’était rendu en personne à Houston, auprès de l’envoyé personnel de Kofi Annan, alors secrétaire général de l’ONU, pour lui proposer un plan de partage de l’ex-Sahara espagnol, une partie de ce territoire revenant à l’Algérie. Ce plan existe et lorsque viendra le moment de la déclassification de ce document, tout le monde pourra alors mesurer la duplicité et l’égoïsme du régime d’Alger derrière sa rhétorique progressiste.
Bruits de bottes à zouj Bghal
La paix avec l’Algérie est improbable avec la génération qui est encore à ses commandes, et la guerre n’est donc pas impossible.
M. Sehimi
Il n’y a donc pas grand chose à attendre et à espérer du régime actuel d’Alger puisque par nature, pourrait-on dire, il ne peut s’accommoder d’une normalisation de ses rapports avec le Royaume. Cette nouvelle séquence est liée au discours royal du 6 novembre 2009, à l’occasion du 34ème anniversaire de la Marche Verte. Qu’a donc dit le Souverain qui puisse susciter l’ire et la nervosité de la junte des généraux? Tout simplement un audit de la situation. Le rappel tout d’abord de la position intangible à propos de la défense de la marocanité du Sahara. Depuis plus de trois décennies, ce principe n’a pas varié -et il ne peut pas se ramollir ou même s’assouplir. La réalité est celle-là et rien ne peut être sérieusement envisagé, ici ou là, pour en changer.
Fermeté
SM le Roi Mohammed VI souligne aussi, dans cette même ligne, que l’hostilité de l’Algérie -présentée pour la 1ère fois comme un ennemi- cumule tous les chapitres du passif actuel: l’hypothèque de l’avenir des relations bilatérales, mais aussi la concrétisation de l’UMA. Enfin, le Souverain dénonce le jeu insidieux des agités qui instrumentalisent les nouveaux espaces des libertés et des droits humains pour se livrer à des menées anti-nationales. Ce cadrage était opportun et nécessaire parce qu’il entend mettre fin au «double jeu»: chacun doit clairement choisir son camp. Et c’est avec beaucoup de fermeté que le Roi a tenu à stigmatiser ceux qui se sont engagés dans «une surenchère sur les droits de l’Homme» en visant en particulier des «régimes ou des groupes fondés précisément sur la négation et la violation de ces droits».
De quoi peut-on se plaindre dans le pays voisin? La presse officielle, celle connue comme étant le porte-voix du palais de la Mouradia n’a pas manqué de relever l’“agressivité” du Maroc. Elle estime ainsi qu’il est violent, belliqueux même, selon les propres termes d’un ancien ministre de la Communication algérien. Et puis, suivant les clés d’une recette usée jusqu’à la corde, elle met cette “sortie” royale sur des problèmes internes nés du verrouillage des champs politique et médiatique ainsi qu’aux effets de la crise mondiale sur le Maroc. Une explication un peu courte, fantaisiste même, parce qu’elle évacue cette donnée tout simplement: le Sahara est une cause sacrée et il est vain d’escompter un recul sous prétexte que des agitateurs se prévalent des droits et des libertés existants pour multiplier les actions au service des séparatistes.
Duplicité
Au-delà de ces faits, peut-être faut-il aller plus loin et se demander pourquoi les relations entre Rabat et Alger restent toujours marquées par un tel climat? L’Algérie met en avant, depuis le début des années soixante-dix, son soutien de principe à l’autodétermination du peuple sahraoui, et d’expliquer qu’il s’agit là d’un crédo structurant et constitutif de sa lutte de libération nationale contre l’occupation coloniale durant cent trente deux ans.
Si sur le papier, ce principe est recevable, dans les faits il l’est beaucoup moins. Aussi loin qu’on puisse remonter dans les archives de l’ONU, on ne trouve que le Maroc qui, en 1966 déjà, a inscrit la question de la décolonisation de l’ex-Sahara espagnol à l’ordre du jour des travaux de la IVème Commission des Nations Unies. Au sommet de Nouadhibou, en septembre 1970, ni le président Houari Boumédiène ni le président mauritanien Mokhtar Ould Daddah n’ont davantage fait part de la moindre revendication territoriale sur ce territoire lorsque SM Hassan II les a informés de l’évolution de ce dossier à Madrid. Et faisant droit à la légitime revendication du Royaume, ces deux chefs d’Etat ont décidé de constituer un comité tripartite ad hoc pour le suivi de cette question. En 1972, lors du sommet de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) à Rabat, Boumédiène a encore réitéré son soutien au Maroc en même temps que sa position de partie non prenante.
Alors? Sur quelle comptabilité faut-il imputer la révision déchirante d’Alger et le reniement de tels engagements? Quels sont les vrais desseins de ce pays par-delà son discours officiel qui ne trompe plus personne? Tout simplement, plusieurs considérations liées entre elles et qui sont des facteurs de blocage. Au passage, l’on doit rappeler qu’il y a encore quelques années seulement, à la fin de la mission de James Baker, le président Abdelaziz Bouteflika s’était rendu en personne à Houston, auprès de l’envoyé personnel de Kofi Annan, alors secrétaire général de l’ONU, pour lui proposer un plan de partage de l’ex-Sahara espagnol, une partie de ce territoire revenant à l’Algérie. Ce plan existe et lorsque viendra le moment de la déclassification de ce document, tout le monde pourra alors mesurer la duplicité et l’égoïsme du régime d’Alger derrière sa rhétorique progressiste.
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