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Vers la fin de la technique " Amr Moussa "

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    Vers la fin de la technique «Amr Moussa» ?
    par Kamel Daoud
    Subitement, on vient de découvrir que l'Union des médecins arabes est une union qui sert Le Caire et pas les «Arabes», que son patron est un Egyptien avec un mandat abusif à vie, que l'argent de l'union sert à acheter des machines à coudre pour les Egyptiens pauvres, à creuser des puits, en Egypte, et à financer des bourses d'études pour des étrangers dans des universités... égyptiennes. Du coup, on pense qu'il faut organiser en urgence une assemblée extraordinaire à Alger pour rectifier cette hérésie et sauver cet organisme de la «dictature», et on saisit les pays arabes membres pour qu'ils se réveillent. En langage algérien, cela s'appelle un «redressement», et dans ce sport, les Algériens sont champions. Autant que les Egyptiens dans le sport panarabe de la rentabilisation de la cause arabe. On aura compris que le but est à inscrire dans la suite «politique» du match de Khartoum et dans la nouvelle guerre des leaderships secondaires entre les deux régimes. On y redécouvre aussi qu'on n'est pas différent des Egyptiens malgré le match et les insultes : comme chez nous, ils ont des gens dont la profession est «le mandat à vie», les comptes sociaux détournés, les associations et les ONG à buts alimentaires, les arnaques électorales. Si Moubarak va faire hériter de l'Egypte à son fils, après un long mandat, c'est parce que partout, sous ses chaussures, les organismes publics, les associations, les ordres professionnels et les guildes syndicales, fonctionnent sur le même modèle du SG à vie et de l'alternance valable pour les chaises et pas pour les grades. Comme chez nous, autant que chez nous, mais avec une échelle d'altitude différentes. Car, si chez nous, et cela n'enlève rien à la qualité du crime, on se bat pour un croissant ou une confédération, chez eux, l'arnaque est poussée vers l'espace panarabe dit collectif : Amr Moussa et sa Ligue arabe est le modèle de la mainmise égyptienne sur ces institutions post-nassériennes, faussement unionistes. Personne, pas même l'Algérie, n'a réussi à détrôner Amr Moussa, ni ses prédécesseurs égyptiens. C'est un monopole de fait. C'est aussi un monopole de nature : si la ligue n'est pas démocratique, c'est parce que ses régimes membres le sont si peu, au point de s'accommoder de cette arnaque égyptienne qui installe la Ligue au Caire pour toujours avec un Egyptien à sa tête jusqu'à ce qu'il meure ou nous tue ou nous vende tous. Le schéma du Moussalssal vaut pour le reste des carcasses corporatistes : les avocats, les médecins et, parions-le, le reste des unions arabes sectorielles, au nom du complexe de l'arabité qui culpabilise les Maghrébins, entre autres. Le réveil sera-t-il donc maghrébin (une ligue maghrébine !) ? Possible. L'Algérie a tenté le coup lors du dernier mandat renouvelé de Amr moussa avant de se rétracter. C'était trop tôt pour «décoloniser».

    Aujourd'hui, le moment est donc opportun pour démocratiser un peu ces «unions arabes professionnelles» et rappeler à l'Egypte qu'elle n'est la capitale d'aucun métier et que la tombe de Nasser ne doit pas servir à des commerces de momies.

    A défaut d'élections propres partout dans notre univers «arabe», commençons donc par ces redressements de type B. Décolonisons les corporations et les ligues du monopole égyptien. Mais n'oublions pas la loi du conte et du genre : l'Histoire d'Ali Baba n'est possible que parce qu'il y a les rôles secondaires et muets des quarante voleurs. Le Pouvoir en Egypte est un régime qui ressemble à nos régimes et il ne fait ce qu'il fait que parce que nos régimes font ce qu'ils font. Les quarante sont frères.


    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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