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Ces kabyles en harmonie avec les Targuis

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  • Ces kabyles en harmonie avec les Targuis

    A plus de 2 000 kilomètres de la capitale Alger, les vents du sud qui brassent le sable semblent souffler un murmure enchanteur aux oreilles des gens du Nord à tel point que même les nostalgiques des lieux de leur enfance s’engouffrent dans l’erg, s’y perdent, se sentent comme ces grains de silice jaunâtres ! Vite ils oublient le dépaysement.

    Aussi, une autre légende murmure à leurs oreilles… Tin-Hinan ! C’est ainsi qu’ils finissent par s’y installer bravant cette étrange sensation : être entouré constamment de tant et de tant de dunes ! Une nature morte qui vous suit partout ! Le grand Sud charme, en effet, de plus en plus les gens du nord. Il semble même que l’histoire brouille les pistes. Dans quel sens? Après lui avoir tourné le dos des années durant en convoitant seulement ses richesses, le Nord fait depuis quelque temps face au Sud. La traversée du désert tente vraiment. L’épopée fabuleuse de Tin-Hinan dans sa légendaire traversée du désert reprend de plus belle avec des processions de citoyens du nord d’Algérie qui partent s’installer au Sud.

    Ces dernières années des citoyens des villes du Nord s’organisent en communautés pour le moins homogènes. Des communautés qui se forment ainsi aux quatre coins du Sud.

    Précision de taille : à l’opposé des itinéraires empruntés par les premières générations d’immigrants algériens qui partent en France et bien d’autres pays du Vieux continent, celles d’aujourd’hui mettent le cap sur le Sahara des immensités cosmiques, des dunes de couleur ocre, ors, vers des régions aux massifs volcaniques impressionnants. En clair, au lieu et place de la traversée de la Méditerranée, c’est la traversée du désert ! En plus, on est toujours chez soi !

    A Tam, par exemple, ils sont des centaines, voire des milliers de citoyens natifs des wilayas du nord particulièrement de Kabylie et des régions des Hauts-Plateaux à partager les quotidiens, ô combien durs, des targuis. ils ont tous un dénominateur commun : ils travaillent et résident à Tam depuis un certain temps. Quelques-uns depuis seulement quelques jours les autres il y a des années. Ils vivent généralement en communauté dans ce no man’s land. C’en est un, non pour eux, mais cette étrange sensation est bien sûr celle des nouveaux débarqués qui viennent mettre les pieds pour la première fois dans cette immensité, car la solitude est totale et la perdition est sans rémission. Sur le chemin menant à Tam, des masses de roches volcaniques s’amusent avec des plaines arides qui s’étendent à perte de vue. Du sable, des cailloux et des massifs volcaniques impressionnants, jusqu’à la terreur. Comme pour faire tête à l’immense étendue minérale, seuls des palmiers dans la vallée du M’zab, El-Goléa et In-Salah se dressent, majestueux et austères à la fois. Aussi, au bord de la RN1 des pylônes, des pneus, des carcasses de voitures calcinées témoignent d’une présence humaine. Aussi, aux portes de In Salah des ouvriers s’affairent à la pose de la canalisation devant alimenter Tam en eau potable. Là, l’ombre de l’homme sera balayée par les vents dès l’achèvement des travaux. Inutile de chercher les caravanes, car elles se font désirer de nos temps. La sédentarisation des Hommes Bleus y est pour quelque chose. L’air est doux en ces journées de novembre. Et pourtant en automne c’est, bien la période des inévitables vents de sable. Cette fois Dieu Eole est au repos. Tant mieux. Quatre cents kilomètres seulement séparent la sépulture de Tin- Hinan à Abalessa du Mali. Tam a tout d’une ville moderne ; des édifices publics, des cités résidentielles aux caractéristiques particulières, des hôtels, des musées, des campings pour d’éventuels touristes surtout en ces temps de vacances de fin d’année et bien d’autres infrastructures. Et beaucoup de casernes. Tam, c’est aussi la misère, la contrebande, la prostitution, les trafics d’arme et de drogue. Et bien plus embarrassant pour les pouvoirs publics et les autochtones : l’immigration clandestine ou irrégulière et ses lots de désagréments. Un véritable casse-tête pour Tam malgré les efforts déployés pour le traitement de ce phénomène. Notre rencontre avec la communauté kabyle établie à Tam est intervenue à la faveur du festival culturel local des arts et des cultures populaires de Béjaïa dans cette vaste wilaya du Sud. Cette manifestation culturelle a été organisée du 16 au 21 du mois courant. Une occasion fabuleuse donc qui se présente à nous pour rencontrer les kabyles de Tam. Des Kabyles, a-t-on constaté, qui ne vivent pas, somme toute, en retrait de la communauté targuie.

    De la Kabylie à Tam

    Qu’ils soient de Bouira, Béjaïa ou de Tizi Ouzou, ils se rencontrent à chaque fois que l’occasion se présente. ils partagent aussi la même ambition : vivre en communauté. Ces Kabyles-là, semble-t-il, sont sur les traces de la reine Tin-Hinan. Justement “Tin -Hinan” signifierait, selon un employé de l’Office du parc national de l’Ahaggar (OPNA), un jeune de Takerbouzt dans la wilaya de Bouira, “celle qui se déplace”. Comme elle, ces kabyles aussi se sont déplacés à Tam.

    Et comptent y rester. D’ailleurs, ils sactivent partout ! Mais contrairement à elle –entendre par là Tin Hinan- eux, leurs lendemains sont certains, alors qu’ils y étaient incertains pour la reine des Targuis lors de sa traversée du désert. Portraits. Arrivé à Tam il y a de cela moins d’un mois, Boubekeur affiche d’ores et déjà son attachement à la région. Il est médecin généraliste exerçant au niveau de l’aéroport de Tam et originaire de l’Akfadou dans la wilaya de Bejaia, Boubekeur a déjà intégré la communauté kabyle installée à Tam. "Les premiers jours, je ne savais pas vraiment quoi faire pour m’en sortir au milieu de cette immensité. Mais par la suite et grâce à un ami à moi qui m’a mis en relation avec un autre médecin kabyle de Tizi exerçant dans une structure sanitaire ici à Tamanrasset, j’ai pu me faire des amis," nous confie-t-il, mine rayonnante et sourire en coin. Il nous fait remarquer aussi que Tam ensorcelle dans peu de temps seulement tout nouveau débarqué à la recherche d’un autre univers où l’ennui se perd vite dans l’immensité du désert. Une immensité où la communauté kabyle trouve, en effet, sa place. Une communauté du reste de plus en plus importante au regard des flux incessants de jeunes qui jettent leur dévolu sur le grand Sud à la recherche, qui d’un travail, qui d’une aventure ou d’une éventuelle opportunité d’investissement. Même l’hostilité de la nature et l’éloignement ne dissuadent pas de nouveaux prétendants à cet eldorado des temps modernes.

    En ce sens, le cas d’une jeune kabyle diplômée en littérature française est édifiant. Nawal, originaire d’Allaghen dans la commune de Tazmalt, travaille comme enseignante de langue française dans un lycée à Tam depuis octobre dernier. Le manque de débouchés dans sa région natale y est pour beaucoup. "Après avoir terminé mes études universitaires, je n’ai pas pu décrocher un poste d’emploi dans ma région, voire même dans les autres wilayas du Nord. Du coup, j’ai pris la décision de venir ici à la recherche d’un poste d’emploi" raconte-t-elle, en précisant qu’ elle a, non seulement pu concrétiser son rêve, mais a découvert aussi son penchant pour l’aventure. Nawal partage un petit appartement avec d’autres jeunes femmes Kabyles au centre-ville de Tam.

    Comme elle, ces jeunes femmes aventurières mènent une vie un peu particulière. Elles ont réussi notamment à développer, contrairement aux immigrants subsahariens qui vivent en marge, des relations enchevêtrées avec les autochtones, les targuis en l’occurrence.

    Des Targuis avec qui elles vivent en harmonie


    Des relations, assurent-elles, allant du respect mutuel à la solidarité intercommunautaire. Il ne faut pas oublier dans ce sillage que les deux communautés sont de surcroit berbérophones, d’où cette complicité.

    Loin d’être une illusion, elles ont même crée leur propre univers pour ne pas subir ce terrible fardeau qui est l’éloignement et la platitude des journées sachant qu’elles sont du sexe “faible”. Ainsi, elles se rencontrent quotidiennement autour d’un diner ou d’un thé pour tromper l’ennui. "Je vis ici à Tamanrasset depuis deux ans. Avec le temps, j’ai l’impression que je ne suis pas vraiment loin de chez moi surtout quand je me retrouve en compagnie des autres filles de ma région" nous dit Linda, cadre dans une société nationale. Il faut souligner en outre que ces jeunes femmes honorent de par leur comportement et leurs exploits la femme kabyle. D’ailleurs d’aucuns ici à Tamanrasset reconnaissent cette réalité. En un mot, elles constituent un exemple-type de réussite sur tous les plans. Nordine, quant à lui, travaille et réside à Tam il ya maintenant trois ans. Confiant, il accepte de nous divulguer l’un de ses projets. Originaire de Souk El-Tenine, ce jeune cadre de vingt-huit ans ne manque pas d’imagination. Il projette de mettre incessamment en œuvre un programme d’animation pour permettre à la communauté kabyle de se rencontrer régulièrement. "C’est vrai que nous vivons et travaillons tous ici à Tam. Je dirais même qu’on forme en quelque sorte une grande famille, car on se rencontre et on s’entraide, mais ça reste tout de même insuffisant. Il nous faut donc un cadre pour consolider davantage nos liens. A cet effet, je compte organiser des soirées musicales et ainsi que d’autres activités pour permettre aux Kabyles de Tam de se rencontrer régulièrement et dans un cadre festif", nous dit-il. Au-delà de cette ambition, Nordine se déclare quand même satisfait des conditions dans lesquelles vivent les Kabyles à Tam. Un constat d’ailleurs partagé par tous les Kabyles de Tam interrogés à ce sujet.

  • #2
    D’une zone de transit à un réceptacle des sans-papiers

    Dans l’impossibilité de poursuivre leur progression vers l’Europe, des centaines d’immigrant clandestins du Mali et du Niger s’installent à Tamanrasset. Le verrouillage de l’Europe, d’une part, et les opportunités d’emplois qu’offrent les régions du Sud, à l’image de Tamanrasset de l’autre, persuadent de plus en plus ces immigrants à s’y installer sachant pertinemment qu’ils ne courent pas de gros risques une fois arrêtés, car l’Algérie entretient de bonne relations avec ses voisins du Sud. Il reste cependant que ces derniers vivent généralement dans des conditions déplorables suite au dispositif mis en place par les services de sécurité pour lutter contre l’immigration clandestine.

    En un mot, ils tombent dans le misérabilisme. Ces sans-papiers vivent dans deux quartiers distincts. Kataâ El-Oued et Tahagart et travaillent sur des chantiers ou au marché de l’Assihar Tamanrasset. ils circulent peu de crainte d’être interceptés par les services de sécurité. Ils ‘‘survivent’’ pour ainsi dire la peur au ventre.

    Ces immigrants sont généralement accusés par la population locale d’être à l’origine de tous les maux qui rongent Tam, dont entre autres, la contrebande, les trafics d’arme et de drogue, la prostitution, l’insécurité...

    "Ces gens-là nous pourrissent la vie." Cette phrase d’un aborigène à elle seule, résume les relations entre les tareguis de Tamanrasset et les immigrants subsahariens, appelés communément les “soudaneyin”. Selon une source sécuritaire, quotidiennement des dizaines de sans-papiers sont reconduits à la frontières. Mais, précise notre source, aussitôt refoulés, ils reviennent.

    Notre interlocuteur explique en outre qu’il est impossible de contrôler une frontière longue de 7 011 kilomètres surtout quand les réseaux de passeurs redoublent d’ingéniosité. il est à rappeler, par ailleurs, que Tamanrasset constituait dans le passé une zone de transit pour ces migrants. Il y a de cela prés de deux ans, la donne a complètement changé. Des migrants qui viennent ainsi à Tam à la recherche, qui d’un travail, qui d’un business, qui pour se faire un peu d’argent avant de se rendre dans l’une des villes du Nord puis prendre le large à bord d’une embarcation de fortune et tenter d’entrer illégalement en Europe, voient leur destin chaviré. Ainsi, ils se retrouvent devant un dilemme : faire marche-arrière ou avancer, à Tam c’est la chasse aux blacks !

    Par Dalil Saiche, La Dépêche de Kabylie

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    • #3
      D'ailleurs y'a multiplication de "Tin-Hinan" en kabylie, le prénom a la cote

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      • #4
        " Une nature morte qui vous suit partout ! Le grand Sud charme, en effet, de plus en plus les gens du nord. Il semble même que l’histoire brouille les pistes. "

        Une nature morte, certainement pas.
        Bien au contraire, tendez l'oreille et vous entendrez des murmures à nuls autres pareils.

        Quant au charme, c'est indéniable.
        Pour peu que vous ne soyez pas accro à la grande ville, vous avez de merveilleux levés de lune sur les dunes. Un ciel tellement brillant et tellement d'étoiles....... J'arrête là, j'ai la nostalgie des grands espaces .
        " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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        • #5
          "à Tam c’est la chasse aux blacks !


          C'est archi-faux, des blacks , dans le sud algerien, il y en à énormement et c'est des Algeriens aussi .


          " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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          • #6
            La preuve que les marocains ne sont pas les seuls a envahir le sahara

            Petite precision, on s'en fou peut etre mais je le dis, Tin-Hinan a traversé tout le desert depuis le Tafilalet jusqu'au Hoggar en compagnie de son esclave Takamat, un voyage dangereux de milliers de km à 2 !
            Par contre je ne sais pas pourquoi elles sont parti du Tafilalet si quelqu'un le sais, une reponse sera la bienvenue

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