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Des armes, mais plus de République islamique au Liban

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    Des armes, mais plus de République islamique au Liban. Le nouveau manifeste politique du Hezbollah est passé largement inaperçu en Europe. Pourtant, le texte de 32 pages rendu public la semaine dernière par son secrétaire général, sheikh Nasrallah, confirme le tournant pris ces dernières années par le mouvement libanais pro iranien, en quête de respectabilité intérieure.

    On relève plusieurs différences par rapport au premier texte adopté peu après la fondation du Hezbollah en 1985. Le « Parti de Dieu » ne prône plus la création d’une République islamique sur le modèle de son parrain iranien. Aujourd’hui, le Hezbollah inscrit son action dans le contexte libanais. « Nous voulons un Liban uni, par sa terre, son peuple, son Etat et ses institutions », a déclaré Sheikh Nasrallah, en présentant le document de son parti.

    Ce souci d’intégration dans la vie politique libanaise est important pour les autres communautés, qui vivent mal l’hégémonie militaire du Hezbollah. Ce manifeste se montre rassurant par rapport à celles-ci. Cette évolution était déjà perceptible ces dernières années, mais elle restait à être entérinée par les instances du mouvement chiite.

    C’est, en partie, au nom de cette intégration que des pays, comme la France, dialoguent aujourd’hui avec le Hezbollah, après l’avoir longtemps considéré comme une organisation terroriste, en raison de ses activités durant la guerre civile libanaise.

    En revanche, sur le front extérieur, le Hezbollah campe sur ses positions dures. Israël et les Etats-Unis restent des ennemis à combattre. Dans ces conditions, il n’est pas question que le Hezbollah renonce à ses armes, comme le réclament de nombreux Libanais ainsi que la résolution 1701 des Nations unies. Le manifeste le revendique noir sur blanc.

    La résistance « est une nécessité nationale permanente qui durera aussi longtemps que durera la menace israélienne, et en l’absence d’un état fort au Liban », stipule le document du "Parti de Dieu". Ce point ne peut faire consensus entre les Libanais.

    Ce n’est certainement pas un hasard si le Hezbollah a publié son manifeste trois jours seulement, avant la déclaration de politique générale du nouveau gouvernement, formé par le Premier ministre Saad Hariri, après des mois de négociations avec les autres factions.

    La plateforme gouvernementale reprend en effet « le droit du Liban, de son peuple, de son armé, et de sa résistance, de libérer les terres occupés de Shébaa et de Kfar Shouba ». Des termes que ne renieraient pas les dirigeants du Hezbollah. Ces derniers peuvent donc se montrer satisfaits. Il y a un peu de vrai, en effet, dans ce qu’a dit hier le Premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou : « Le Hezbollah est aujourd’hui, la véritable armée libanaise, et a remplacé l’armée du Liban en tant que force dominante en s’armant et en s’organisant en tant qu’armée à part entière ».

    Le Hezbollah, qui figure sur la liste des organisations terroristes aux Etats-Unis, est la seule organisation à ne pas avoir désarmé à la fin de la guerre civile (1975-1990). Il refuse de rendre les armes, affirmant vouloir imposer « un équilibre de la terreur » avec Israël.

    En 2006, le Hezbollah avait combattu l’armée israélienne pendant 33 jours, jusqu’à son retrait du Liban. Deux ans plus tard, les miliciens chiites avaient une nouvelle fois montré leur force, mais cette fois-ci en retournant leurs armes contre les sunnites de Beyrouth qui voulaient s’en prendre justement à leur arsenal. Le Parti de Dieu a deux ministres dans l’actuel gouvernement libanais.

    Par Georges Malbrunot, Le Figaro
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