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Les colons juifs terrorisent les Palestiniens

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  • Les colons juifs terrorisent les Palestiniens

    L'amoncellement de gros cailloux et de morceaux de verre sur le toit de ce corps de ferme palestinien atteste de la précision des tirs des colons juifs qui le prennent régulièrement pour cible.

    Hanane Soufane, qui vit dans ce bâtiment niché dans une oliveraie du village de Bourine, en contrebas de la colonie d'Yitzhar, est convaincue que le but de ses voisins est de la chasser, elle et ses neuf enfants.

    "Notre seule arme est la patience", confie Mouaz, un des fils de cette veuve de 49 ans qui dit n'avoir pas mis les pieds dehors durant trois jours la semaine dernière en raison des attaques des colons.

    Un film vidéo tourné par ses enfants montre un groupe d'une dizaine de jeunes Juifs, dont un utilise un lance-pierres pour tirer sur l'habitation familiale.

    "Ils veulent nous faire partir d'ici mais nous ne partirons pas", confie Hanane, en ajoutant: "Nous vivons dans la terreur."

    D'autres villageois témoignent que les colons, qui revendiquent un droit biblique à s'installer sur ces terres, s'en prennent régulièrement à leurs oliviers et mettent le feu à leurs champs.

    Un porte-parole des colons d'Yitzhar ne nie pas ces actes de violence mais fait valoir que les Palestiniens s'en prennent eux aussi à leurs biens et à leurs personnes.

    UNE STRATÉGIE DE RÉTORSION

    Mais les villageois de Bourine constatent que les colons sont devenus plus agressifs ces dernières semaines, à la suite du moratoire partiel des activités de colonisation concédé aux Etats-Unis par le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

    Selon Netanyahu, le moratoire, que les Palestiniens ont dénoncé pour leur part comme insuffisant, a pour objet de favoriser la relance du processus de paix, totalement au point mort.

    Mais les Palestiniens refusent de reprendre les discussions tant que le gel ne portera pas aussi sur les colonies de Jérusalem-Est et celles de Cisjordanie dont la construction est en cours.

    Le moratoire concédé par Netanyahu est jugé avec d'autant plus de sévérité par les colons qu'il leur semble unilatéral et qu'ils ne croient pas qu'il sera limité à dix mois.

    A Bourine, Hanane Soufane raconte qu'avant l'annonce de Netanyahu sa famille n'avait pas été attaquée depuis un mois. "Nous pensions qu'ils avaient décidé de nous accorder un répit."

    "Ils veulent faire croire que ces attaques tombent du ciel", rétorque Yigal Amitaï, porte-parole des colons d'Yitzhar. A l'en croire, les Palestiniens ont eux-mêmes incendié des récoltes et des tracteurs ces deux dernières années.

    Les dernières violences de la part du mouvement des colons entrent dans le cadre d'une stratégie avouée de rétorsion contre les Palestiniens chaque fois que le gouvernement s'apprête, ou est perçu comme s'apprêtant, à le mettre au pas, note Sarit Michaeli, de l'organisation israélienne de défense des droits de l'homme B'Tselem.

    "ILS FRAPPENT, NOUS RIPOSTONS"

    Cette stratégie dite "de prix à payer" est apparue en 2008 lorsque le gouvernement a entrepris de démanteler des petites colonies sauvages de Cisjordanie, a relevé l'Office de coordination des affaires humanitaires de l'Onu dans un rapport publié en novembre.

    Même si le moratoire décrété par Netanyahu est "partiel et timide", il pourrait bien provoquer encore davantage d'expéditions punitives contre les Palestiniens de la part de la frange la plus violente du mouvement des colons.

    Entre Jérusalem-Est et la Cisjordanie, le nombre de colons s'élève aujourd'hui à un demi-million, soit 10% de la population israélienne - une force politiquement non négligeable.

    B'Tselem accuse les autorités de se montrer laxistes devant les exactions commises par leurs éléments les plus extrémistes, une accusation que récuse la police.

    "Toutes les plaintes officielles sont prises en compte, des enquêtes sont ouvertes et des arrestations sont opérées. Mais les Palestiniens ne portent pas plainte chaque fois", dit Micky Rosenfeld, porte-parole de la police.

    Mohamed al Zebn, un paysan palestinien, affirme pour sa part n'avoir aucune confiance dans la protection des forces de sécurité israéliennes.

    Il dit que l'armée n'a pas levé le petit doigt lorsqu'il a été harcelé récemment par des colons alors qu'il s'occupait de ses oliviers qui avaient été saccagés lors d'une précédente expédition.

    Selon lui, le nombre de colons qui se livrent à des violences ne cesse de croître. Il reconnaît que les Palestiniens se vengent de ces attaques. "Ils nous frappent, alors nous ripostons."

    source : Reuters
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