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Moines de Tibéhirine: Paris avait des contacts étroits mais circonspects avec Alger

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  • Moines de Tibéhirine: Paris avait des contacts étroits mais circonspects avec Alger

    Les documents déclassifiés des ministères de la Défense et de l'Intérieur sur la mort des moines de Tibéhirine en 1996 montrent lexistence de contacts étroits entre la DST et son homologue algérienne à l'époque des faits, mais aussi la circonspection des Français à l'égard d'Alger.


    Quelque 68 documents "confidentiel défense" de la DGSE et de la DRM (Direction des renseignements militaires) ainsi qu'une dizaine de notes de la DST ont été déclassifiés en novembre à la demande des juges antiterroristes chargés de l'enquête sur l'enlèvement et la mort des sept moines.

    Ces documents que l'AFP a consultés jeudi, et dont Le Figaro et Médiapart font état, laissent apparaître l'existence de contacts étroits entre la DST française et son homologue algérienne, la DCE dirigée par le général Smaïn Lamari.

    Dans une note rédigée le 8 avril, le général Philippe Rondot, alors en poste à la DST, dresse le compte-rendu d'un déplacement de deux jours à Alger.

    "Si la coopération de la DCE me semble acquise -à condition de rester dans le cadre fixé par Alger - il faut bien convenir que notre seule source opérationnelle sur le terrain reste ce service", estime-t-il.

    Le général Lamari a en effet exigé que la DST soit le "seul canal" pour gérer cette opération avec Alger, rappelle le général Rondot.
    "Restons donc prudents dans nos analyses et circonspects par rapport au +produit+ livré par la DCE", conclut-il.

    Les sept moines avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars dans leur monastère isolé situé près de Medea. Le GIA (Groupe islamique armé) de Djamel Zitouni avait revendiqué leur enlèvement puis, dans un communiqué du 23 mai, leur assassinat deux jours plus tôt.

    Le 10 mai, dans une nouvelle note, le général Rondot fait part de ses "considérations (amères) sur la gestion de l'affaire des moines de Tibéhirine et propositions (malgré tout) d'action".

    Déplorant que les Français demeurent "dépendants" des services algériens, il relève qu'ils ont "sans aucun doute d'autres impératifs (politiques et sécuritaires) que les nôtres s'agissant de la survie et de la libération des religieux. Ils peuvent être tentés de régler brutalement ce qu'ils considèrent comme un simple +fait divers+".

    Quelques jours après la mort des moines, Philippe Rondot dresse la chronologie de ses contacts avec Lamari tout au long de l'affaire. Il en conclut que la coopération a été "continue, même s'il a fallu, trop souvent, +relancer+ nos interlocuteurs".

    Rien dans ces notes ne vient évoquer la thèse d'une manipulation de Zitouni par les services algériens, le général Rondot affirme seulement que "très (trop) longtemps - et pour des raisons d'ordre tactique - Djamel Zitouni et ses groupes ont bénéficié d'une relative tolérance de la part des services algériens: il aidait (sans doute de manière involontaire) à l'éclatement du GIA et favorisait les luttes intestines entre les groupes armés".

    Le Monde
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