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  • 775 000 dollars pour le tournage d’un film sur Khalifa

    Chachoua «retrouve» la mémoire

    775 000 dollars pour le tournage d’un film sur Khalifa

    Ce n’est qu’au deuxième jour devant la barre, que la langue Abdelhafid Chachoua, le premier responsable de la sécurité du groupe Khalifa, et en présence d’un précieux témoin, à savoir l’ex-international Lakhdar Belloumi, commence à se délier. Et à l’attitude ce prévenu, la présidente Mme Brahimi lui fait cette remarque : «Je suis dans la magistrature depuis 22 ans, alors une fois pour toute, cessez de mentir !» C’est vrai que celui qui portait le code secret de Khalifa 3 n’a pas cessé de nier les faits qui lui sont reprochés depuis son audition allant parfois jusqu'à ne pas reconnaître ses propres déclarations mentionnées sur le P.-V. d’instruction.

    Après avoir été confronté la veille à l’ex-président de l’USM Blida, Tsassaïd Zaïm Mohamed, l’accusé a été confronté, le lendemain jeudi, à Lakhdar Belloumi qui reconnaît qu’il avait été recruté par la compagnie Khalifa Airways dans le but de contacter les clubs de football afin de se voir sponsoriser par cette compagnie. Les équipes étaient évidemment celles de l’Ouest, en l’occurrence le WAT Tlemcen, l’ASM Oran ainsi que le MC Oran. Chacune de ces équipes avait bénéficié de 4 milliards de centimes.

    Il précisera également que son salaire était de 80 000 DA par mois. A la présidente qui voulait savoir si le joueur connaissait Abdelhafid Chachoua, Belloumi répond : «Je travaillais directement avec M. Kara qui était responsable au niveau de la compagnie Khalifa Airways à Oran.» Et d’enchaîner : «La première fois que j’ai rencontré M. Chachoua, c’était à la direction général du groupe à Hydra. Il y avait ce jour-là avec lui, son frère Badreddine et M. Kara»

    La deuxième rencontre entre ses deux hommes à eu lieu, selon le témoin, lors d’un voyage à Paris à l’occasion du fameux sponsor de l’Olympique de Marseille. Il explique également que ce jour-là beaucoup de monde se trouvait à bord de l’avion qui les transportait vers la capitale française, mais il ne se rappelle pas si Djamel Guelimi faisait partie de la délégation ou non, vu le nombre important des personnalités qui faisaient partie du voyage. Par contre, il ne pouvait pas ne pas retenir la présence du boss du groupe Abdelmoumène Khalifa. Par la suite, plusieurs rencontres ont eu lieu entre Belloumi et Chachoua mais toujours en relation limitée, puisque c’était constamment lors des matchs de football tels que celui qui opposé La France à l’Algérie ou encore la rencontre qui eu lieu au stade du 5-Juillet et qui a opposé notre sélection nationale à celle de l’Olympique de Marseille.

    Quant à Djamel Guelimi, il reconnaît qu’il était derrière la proposition du joueur international pour se charger du dossier du sponsoring des équipes de l’Ouest. La magistrate se retourne vers Chachoua pour vérifier la véracité des faits et ce dernier, le plus calmement du monde, répond : «Je reconnais que tout ce qui a été dit est vrai.»

    La parole est donnée au représentant du ministère public qui pose une question relative au document trouvé au domicile de Chachoua et qui contient les relevés des prestations relatives aux prestations du tournage du film le Phénomène Khalifa d’une valeur de 775 000 dollars américains et qui comportait l’entête de Bank of America Santa Monica et domicilié à Los Angeles. Il répond par tâtonnement : « Je ne me souviens pas. Il faut voir avec le conseiller d’Abdelmoumène qui est Reguab Echema. Il a probablement oublié dans ma voiture.»

    Toutefois, comme par enchantement, il surprend toute l’assistance en déclarant qu’il se rappelle qu’après la sortie du film documentaire en question, le fils de l’actuel ministre de l’Emploi et de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, a effectué une tournée à travers le territoire national en compagnie de l’acteur français Gérard Depardieu. Cette tournée a été organisée au profit des enfants handicapés.

    Le procureur général continue : «Avez-vous payé cash la somme de 15 000 dollars américains comme il a été mentionné sur le document ?»

    L’accusé ne répond pas jamais. Et c’est à la juge de le presser : «Est-ce qu’Abdelmoumène Khalifa avait l’habitude de prendre votre voiture qui est une Golf ?»

    Et là, il précise : «En 2002, il montait souvent avec moi dans ma voiture.» Et la juge de le coincer avec cette question : «Pourquoi donc, dans ce cas, n’avez-vous pas restituer ce document en question à son propriétaire ?»

    Ensuite, elle lui demande de s’approcher pour lui montrer les photos des villas qu’il possède à Diar Diaf à Chéraga et celle de Zéralda. Pour cette dernière, il affirme qu’il l’a revendue à 700 millions de centimes alors qu’il l’avait achetée à 500 millions et que les travaux de finitions lui ont coûté très chers, puisque seule la pose du marbre est revenue à 450 millions de centimes alors qu’il avait entendu dire que des démolitions devaient avoir lieu.

    Et la juge de rétorquer : «Ne serait-ce pas du blanchiment d’argent ?» Les avocats de la défense prennent la parole et Mes Ksentini et Bergheul tenteront par des questions de le déculpabiliser.

    Et c’est là que Me Bergheul posera une question assez pertinente : «Est-ce que l’argent que vous remettiez à Abdelmommène Khalifa allait dans les mains des hauts responsables ?»

    «Aucune idée, répond l’accusé. Mon rôle se limitait à remettre l’argent à Khalifa Abdelmoumène, le reste je I’ignore».

    Aujourd’hui, la séance sera marquée par la présence de Moncef Dadsi, le liquidateur de la Khalifa Bank, et qui s’est constitué partie civile.

    La Nouvelle République
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