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Ferhat Mehenni indésirable en Tunisie

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  • Ferhat Mehenni indésirable en Tunisie

    Ferhat Mehenni. Président du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie : « Le policier tunisien m’a dit : nous ne voulons pas de problème avec l’Algérie »


    Vous venez d’être refoulé de Tunisie où vous vous rendiez pour y rencontrer votre mère. Pouvez-vous nous raconter les circonstances de votre refoulement ? Quel est l’argument avancé pour vous empêcher d’entrer dans ce pays ?
    J’étais très heureux d’arriver à Tunis où, jusque-là, je n’avais jamais mis les pieds. Pour des raisons de sécurité, je n’avais avisé personne en dehors d’un neveu qui devait se débrouiller pour me ramener ma mère, très âgée, jusqu’à cette capitale d’un pays « frère ». Une fois sur place, je me suis dirigé vers un guichet et j’ai attendu mon tour pour les formalités policières d’entrée en territoire tunisien. L’opération a semblé déstabiliser quelque peu le policier ayant pris mon passeport. En introduisant mon nom dans le fichier de la police tunisienne des frontières, une information codée s’est affichée sur l’écran de son ordinateur. Il a demandé de l’aide à un de ses collègues, qui a appellé un chef hiérarchique en civil. Ce dernier me demande de le suivre, loin de la sortie des voyageurs. Là, il me demande de rester derrière l’enceinte d’un lieu qui fait office de bureau, où il appelle ses supérieurs.
    D’un supérieur hiérarchique à un autre, il me pose des questions sur mon métier de chanteur auquel visiblement il ne voulait pas croire. Cela ne devait peut-être pas correspondre aux informations en sa possession. Au bout de 25 minutes, je lui demande ce qui ne va pas. La réponse ultime vient enfin : « Désolé, mais nous sommes au regret de vous remettre dans l’avion dans lequel vous êtes arrivé. » Il ajoute discrètement : « Nous ne voulons pas de problème avec l’Algérie ! » Une réservation est immédiatement faite et je fus le dernier passager à entrer dans l’avion du retour. J’ai passé, en tout, une demi-heure à l’aéroport Tunis-Carthage. Ma mère, qui s’apprêtait à prendre la route le lendemain, a éclaté en sanglots en apprenant par téléphone qu’à 84 ans, elle ne pourra pas m’embrasser. Et tout cela s’est passé le jour anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme ! Devrais-je en déduire que Bouteflika et son régime auraient fait de la petite et charmante Tunisie une république bananière ? Je ne me le permettrais pas.
    Si on a bien compris, vous êtes également interdit d’accès en Algérie. Pourquoi ? Qu’est-ce que vous risquez si vous revenez au pays et est-ce que les autorités algériennes vous ont notifié que vous ne pouvez plus y revenir ?
    Il n’y a pas d’interdiction officielle émise contre ma rentrée au pays. Mais le mandat d’amener lancé à mon encontre, dont la presse algérienne avait fait part en janvier dernier, n’est pas de nature à me rassurer sur mon sort si je venais à rentrer en Algérie. Des fuites m’ont également averti sur un scénario catastrophe selon lequel mon éventuelle arrestation serait suivie d’un attentat « terroriste » dans lequel je perdrais la vie. Je prends tout cela non pas pour de la vérité mais pour des vraisemblances. Je ne suis ni paranoïaque ni naïf. Il est certain que je rentrerai un jour chez moi. Ce sera quand je le déciderai.
    Pour le moment, au vu des graves accusations portées contre moi, particulièrement par la presse arabophone faisant de moi l’ennemi public numéro un, le sioniste par excellence, le va-t-en-guerre de je ne sais quelle folie, je ne peux m’en remettre qu’à un dépôt de plainte symbolique auprès des tribunaux algériens pour diffamation, à partir de mon exil. Je ne me fais aucune illusion sur son aboutissement. Dès lors que la commission rogatoire dépêchée à Azazga ne pourra pas m’entendre, un PV de carence sera établi et le non-lieu prononcé. En Algérie, nous ne sommes pas dans un Etat de droit. Je ne peux oublier l’injustice faite à Benchicou ou les poursuites contre El Watan, Dilem, Belhouchet, Alilat... Les hommes et les femmes politiques qui font face à un pouvoir illégitime et terroriste savent tous les risques qu’ils encourent à chaque bravade de leur part.
    Que comptez-vous faire pour reprendre votre droit de vous rendre dans votre propre pays ?
    Je compte, en Algérie, sur le soutien de la Kabylie et des démocrates même si, chez ces derniers, la valeur solidarité a perdu de sa chaire. Ils ne sont plus nombreux à protester devant l’infamie. A l’assassinat de mon fils, aucun communiqué de quelque parti que ce soit ne fut rendu public. Je compte sur les instances internationales pour faire condamner un pouvoir qui fait de la liberté et des droits de l’homme son cauchemar. La sortie de M. Zerhouni, ministre de l’Intérieur, le 24 novembre dernier, à la conférence des ministres de l’Intérieur de la Méditerranée occidentale, est on ne peut plus claire. Pour lui, le danger en Algérie, ce ne sont pas les terroristes islamistes mais, en faisant les déductions qui s’imposent, les démocrates. Il rejoint en cela son inspirateur, Bouteflika qui, à la télévision, disait aux terroristes encore en 2005 « si j’avais votre âge, j’aurais été des vôtres ! ». Tirer sur de jeunes et pacifiques manifestants kabyles est plus courageux que d’aller éradiquer le terrorisme islamiste !
    Le dernier match Algérie-Égypte a donné suite à une crise politique entre les deux pays, mais il a aussi réussi à susciter une prise de conscience des Algériens qui se sont mis à revendiquer leur identité berbère. Qu’en pensez-vous ?
    Cette crise politique est avant tout un problème interne à l’Egypte. Il n’y a qu’elle qui, un mois plus tard, n’arrête pas de gesticuler. Elle considérait probablement jusque-là l’Algérie comme relevant de sa politique intérieure et non de ses affaires étrangères. Après le somnifère idéologique de la « oumma arabe » du nassérisme, le réveil est brutal. Toutefois, en Algérie comme en Egypte, on confère à un match de football une dimension qui lui est étrangère. On prend le sport pour de la politique là où la politique devrait faire valoir l’esprit sportif. Ceci dit, je ne crois pas en ce réveil des consciences par lequel les Algériens se mettraient à revendiquer une identité amazighe. Il n’y a que les Kabyles qui y croient. L’Algérie se décrète arabe et tous ses ténors officiels n’ont pas arrêté de le rappeler en répétant que cette victoire footballistique acquise sur l’équipe égyptienne était « avant tout une victoire arabe ! ». Là aussi, dur sera le réveil pour les Kabyles dont les repères ont été brouillés par l’euphorie, le temps d’une jubilation. Les problèmes sociopolitiques qui sont les nôtres ne peuvent être occultés par des victoires sportives. Et puis, tout cela va retomber à la première défaite qui ne manquera pas de survenir.
    N’est-il pas le début d’une prise de conscience générale qui pourrait être un élément déclencheur pour une officialisation de la langue amazighe et la promotion de l’identité amazighe en Algérie ?
    Il me semble que vous faites preuve d’un excès d’optimisme que j’aurais aimé partager avec vous et avec tous ceux qui y croient. Je refuse d’être naïf à ce point ! Par ailleurs, en ce qui me concerne, la reconnaissance officielle de l’amazighité, bien qu’elle aurait pu constituer un pas pour nous avant le Printemps noir de 2001, participe au contraire de nos jours à la dissolution de l’identité kabyle, travaille à la perte de nos repères identitaires. Or, c’est notre « kabylité » qui nous garantit autant notre amazighité que notre algérianité et non l’inverse. Les Algériens arabophones qui admettent leur dimension amazighe ne le font que du bout des lèvres, puisque de toutes les façons, ils sentent qu’au fond d’eux-mêmes ils l’ont perdue depuis toujours.
    Cela fait longtemps qu’on ne vous a pas entendu parler du MAK. Que devient le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie ?
    Le MAK est et demeure le seul espoir de la Kabylie et du peuple kabyle. Le MAK et le projet d’autonomie de la Kabylie sont les faveurs d’une refondation démocratique de la République. Il sort dans la rue quand il estime devoir le faire. Il appelle ainsi toute la jeunesse kabyle à participer aux marches qui auront lieu le jour de Yennayer, à Vgayet et Tizi Ouzou.


    Par Madjid Makedhi
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Ferhat Mehenni : refoule de tunisie
    si on pouvait faire de même en Algérie
    "L'habit ne fait pas le moine", certes... mais... "si tu cherche un moine, cherche-le parmi ceux qui portent l'habit"...

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    • #3
      Aygher

      Avec des comme toi, l'Algérie serait toujours colonisée....
      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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      • #4
        Je ne partage en aucun cas mes idées avec M. Ferhat Mehenni, mais le priver de voir sa mère qui est une femme âgée, c'est inimaginable le comportement des autorités Tunisiennes à son égard.
        En ce qui concerne son retour en Algérie, là je crois qu'il fait de la surenchère politique, en invoquant le mandat d'amener cité par la presse, depuis quand cette dernière fait le boulot de la justice.
        Des fuites m’ont également averti sur un scénario catastrophe selon lequel mon éventuelle arrestation serait suivie d’un attentat « terroriste »

        Si j'ai bien compris ce passage à moins que c'est le journaliste qui a commis une bourde, il y aura des terroristes qui vont débarquer dans les locaux des forces de l'ordre et ce, pour le liquider.
        Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay

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        • #5
          Robocop

          Si j'ai bien compris ce passage à moins que c'est le journaliste qui a commis une bourde, il y aura des terroristes qui vont débarquer dans les locaux des forces de l'ordre et ce, pour le liquider
          A moins qu'ils soient déjà à l'interieur...
          Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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          • #6
            Si on a bien compris, vous êtes également interdit d’accès en Algérie. Pourquoi ? Qu’est-ce que vous risquez si vous revenez au pays et est-ce que les autorités algériennes vous ont notifié que vous ne pouvez plus y revenir ?

            Il n’y a pas d’interdiction officielle émise contre ma rentrée au pays. Mais le mandat d’amener lancé à mon encontre, dont la presse algérienne avait fait part en janvier dernier, n’est pas de nature à me rassurer sur mon sort si je venais à rentrer en Algérie. Des fuites m’ont également averti sur un scénario catastrophe selon lequel mon éventuelle arrestation serait suivie d’un attentat « terroriste » dans lequel je perdrais la vie.
            Au-delà du drame humain de Tunis, je pense que Ferhat Mhenni vient de se faire piéger par Alger.
            Il dit qu’il n’y a pas d’interdiction officielle émise contre lui, mais juste des rumeurs filtrées dans la presse, il se fait même des films sur un éventuel scénario catastrophe maquillé en attentat « terroriste »…

            Un scénario qui arrange beaucoup les services de Zerhouni, histoire de lui dire, reste bien où tu es, fais de la politique à distance et laisses les subalternes mouiller la chemise à ta place…au risque de voir le subordonné se retourner un jour contre toi.

            Il finira comme Aït Ahmed, hanté toute sa vie par le spectre des Moukhabarats.

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            • #7
              Sako

              Pas d'interdiction officielle mais un mandat d'arrêt. Quant au scénario catastrophe, c'est le lot des opposants algériens depuis 1962 donc Mehenni n'a pas tort de se méfier. Surtout qu'il a déjà été en prison et sait ce qui l'attend....
              Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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              • #8
                Il finira comme Aït Ahmed, hanté toute sa vie par le spectre des Moukhabarats.
                Déjà pour commencer y a pas de comparaison possible entre Aït Ahmed et Ferhat, même si je les respecte tous les deux.
                A mon avis, le régime algérien finira bien avant ferhat imazighen et ce dernier sera bien présent à la fête !
                Jeûner c'est bien. Manger c'est mieux.

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                • #9
                  « Désolé, mais nous sommes au regret de vous remettre dans l’avion dans lequel vous êtes arrivé. » Il ajoute discrètement : « Nous ne voulons pas de problème avec l’Algérie ! »

                  C'est quoi cette histoire qui tombe en plein dans le mille avec l'affaire Haidar?
                  Il veut l'imiter? Une riposte à la supposée main invisible de l'Algérie derrière le cas Haidar? Sinon je ne vois pas pourquoi ils l'empêche d'aller là bas. La Tunisie n'est pas le pays ou il va pouvoir exprimer librement ce qu'il a à dire, je ne vois pas ou est le danger. En même temps Lotfi Double Kanon le rappeur annabi a vu son concert annulé dans ce même pays, car ses chansons dérangeait, mais lui ne venait pas voir sa mère.
                  Mais Mehenni n'était pas déjà venu en Algérie y a pas longtemps?
                  On peut nouer un fil rompu, mais il y aura toujours le noeud.

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                  • #10
                    Combien même je suis contre les revendications du MAK, je ne tolererai pas de tels comportements à l'égrad d'un citoyen algérien.

                    Au délà de ce fait vérifiable, je trouve Ferhat Meheni un brin paranoaique en agitant le spectre du grand complot et l'invocation de la manigance des services secrets algériens, un scénari digne des films d'espionage.
                    Il affirme qu'il n'a pas fait l'objet d'une interdiction officielle mais il subodore l'existence d'un mandat d'amener!!! un mandat qui à mon avis qui n'est pas encore prévu dans la réglementation algérienne mais emrpunté par son imaginaire de la réglementation française. Même en supposant son existene en Algrie, ce document est établi suite à un non défèrrement du prévenu à la suite de l'établissement d'un mandat de comparution qui aurait dû être signifié au prévenu. Je me pose donc la question de savoir si Fehat Meheni aurait reçu une telle notification!!! certainement pas. Et tut cela n'est le fruit que son imagination fertile.

                    Concernant l'incident de Tunis, M. Meheni pourrait toujours saisir un tribunal dans son lieu de résidence ou la ligue internationale des droits de l'homme- puisqu'il fait référence à la journée internationale des droits de l'homme - pour réclamer des explications à la Tunisie sur les motifs de son refoulement.

                    Pour ceux qui comprennent l'attitude de Ferhat Meheni, je leur réponds que Ferhat peut se rendre en Algérie en prenant pour témoin le monde entier des risques qu'il pourrait encourir...Ferhat doit cesser sa comédie et combattre dignement les idées qu'il défende...

                    Ce qui me fait mal ce sont les pauvres jeunes qui se décarcassent pour une cause travestie.

                    Je me sens profondément algérien puisque je suis Kabyle.

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                    • #11
                      Anebneu

                      Il y a bien un mandat d'arrêt contre Ferhat Mehenni délivré par le tribunal de Bouira. Le motif serait une manifestation organisée par le MAK et non autorisée.

                      Quant aux raisons de la Tunisie, étant le seul pays limitrophe avec qui les choses ne se passent pas trop mal, les autorités tunisiennes ont préféré éviter de fâcher le gouvernement algérien qui aurait pu demander l'extradition de Ferhat.
                      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                      • #12
                        Ferhat Mehenni devrait aller en Espagne, faire une grève de la faim.
                        Un peu comme Aminatou Haidar.

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                        • #13
                          Zwina

                          Au vu des faits reprochés, il s'agit surement d'un mandat de comparution et non d'un mandat d'arrêt mais je vais m'absetenir de rentrer dans le détail des procédures judiciaires et leur baragouin.


                          Si un tel mandat était établi, Ferhat devait être notifié. Auquel cas, je ne comprends pas pourquoi Ferhat ne se présente pas devant le magistrat qu'il a convoqué en demandant toutes les garanties nécessaires à sa sécurité.

                          On peut prétendre être pour un pays du droit si on ne donne pas l'exemple.

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                          • #14
                            Anebneu

                            Les garanties nécessaires à sa sécurité ? Je te rappelle que l'on parle de l'Algérie qui n'est pas un pays de droits sauf si tu fais parti du serail.
                            Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                            • #15
                              Je comprend pas pourquoi sa mère se déplacerait à Tunis et pas à Paris éviter l'Algérie, ok, qu'importe la crédibilité ou la réalités des craintes, alors décider de rencontrer ses proches en Tunisie, un état policier par excellence me semble un petit peu bizarre comme stratégie et par rapport à certains positions ou principes du bonhomme
                              Dernière modification par absente, 14 décembre 2009, 13h49.

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