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Un documentaire dénonce la gabegie du Mondial en Afrique du Sud

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  • Un documentaire dénonce la gabegie du Mondial en Afrique du Sud

    A moins de six mois de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, un documentaire dans lequel intervient un ancien compagnon de détention de Nelson Mandela dénonce la gabegie des organisateurs. "Fahrenheit 2010", réalisé par l'Australien Craig Tanner et diffusé pour la première fois dimanche soir au Cap, dénonce le gaspillage de milliards de dollars pour le sport-spectacle quand cet argent aurait pu servir à endiguer la pauvreté, répondre à la pénurie de logements ou consolider un système de santé sud-africain durement confronté à la pandémie de sida.

    "Quand on construit d'énormes stades, on détourne des ressources (...) qui auraient pu servir à construire des écoles ou des hôpitaux", déplore devant la caméra l'ancien compagnon de Nelson Mandela Dennis Brutus. "On se retrouve avec ces gigantesques structures vides qui n'ont qu'un usage limité, qui deviennent des 'éléphants blancs'."

    La polémique enfle à propos de certains stades du Mondial qui deviendraient des coquilles vides à l'issue de la compétition et coûteront cher au contribuable.

    En septembre, le ministre des Finances, Pravin Gordhan, a reconnu que le gouvernement devrait faire face à un déficit de 2,3 milliards de rands (210 millions d'euros) pour six nouveaux stades.

    Au-delà des problèmes de financement sont également apparues des accusations de corruption dans les appels d'offre relatifs à l'enceinte sportive de Mbombela, à Nelspruit, où se joueront quatre des 64 matches de la Coupe du monde.

    "Il n'y a pour l'heure aucun plan B pour savoir ce qu'il adviendra de ce stade (de Mbombela) une fois que le Mondial sera terminé", déplore le responsable d'opposition Anthony Benadie.

    Le choix d'autres sites, en particulier pour les demi-finales au Cap et à Durban, a également été critiqué.

    QUELS BÉNÉFICES ?

    L'Afrique du Sud, qui sort de sa première récession en vingt ans, espère la venue de 450.000 visiteurs à l'occasion du tournoi qui s'étale sur un mois, du 11 juin au 11 juillet.

    La Fédération internationale de football (Fifa) prévoit que les droits de retransmission télévisée atteindront 25 milliards de rands (2,3 milliards d'euros), davantage que le total cumulé des Coupes du monde 2002 et 2006.

    Grâce à l'impact médiatique planétaire de la compétition, le gouvernement de Pretoria table sur un essor touristique à plus long terme et à des créations d'emplois.

    Mais au-delà d'un cercle restreint d'entrepreneurs entretenant des relations étroites avec le monde politique, en particulier dans le secteur du BTP, rien n'indique pour l'heure que l'ensemble de la population bénéficiera des retombées du tournoi.

    "Le drame, c'est que des fonds publics ont été pillés pour toute une période de notre histoire. Les gens continueront à vivre dans des bidonvilles, les emplois ne seront pas durables. C'est un grossier détournement de fonds", dénonce le sociologue Ashwin Desai.

    D'autres considèrent cette Coupe du monde sous un autre angle, comme un vecteur d'unité nationale dans un pays qui lutte toujours, quinze ans après la fin de l'apartheid, contre les conséquences de la discrimination, où le fossé entre riches et pauvres est le plus élevé de la planète.

    "Face à toutes ces choses négatives qui se produisent en Afrique, c'est un formidable moment pour nous. Si nous devons avoir des éléphants blancs, eh bien tant pis", a déclaré l'archevêque Desmond Tutu, prix Nobel de la paix en 1984 pour son combat contre la ségrégation raciale.

    source : Reuters
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