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Larbi Ben M’hidi de Khalfa Mameri

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  • Larbi Ben M’hidi de Khalfa Mameri

    S’il y a un personnage historique qui force l’admiration, tant par sa forte personnalité, son intelligence que par son courage, c’est bien Larbi Ben M’hidi, héros de la Révolution algérienne. Khalfa Mameri revient sur le parcours de ce révolutionnaire dans un livre phare.

    Khalfa Mameri, qui a structuré son livre en onze parties, revient dans la première sur la famille, la naissance et l’éducation de Larbi Ben M’hidi, tentant de comprendre les éléments-clés de son éducation, ce qui a pu le marquer et l’accompagner dans son épanouissement et faire de lui ce qu’il était devenu, un symbole.

    Ses premiers pas il les fera dans le Constantinois, étant né à Aïn M’lila dans une famille composée de trois sœurs et un frère, sans oublier les sept autres, morts prématurément. Son père était gardien d’un mausolée dédié à un ancêtre marabout du nom de Si Larbi.

    Ce sera donc la zaouïa, la confrérie et la religion qui marqueront ses premiers pas. Ainsi, il apprendra les soixante chapitres du Coran par cœur. Il fréquenta aussi l’école française, orienté par son père. Le certificat d’études en poche, entre satisfaction et déception, car la famille Ben M’hidi, sous le coup d’une faillite soudaine, était contrainte de partir à Biskra où le père, du statut de propriétaire d’une ferme, devint marchand de légumes et de dattes. Larbi pour les besoins de ses études habitera chez son oncle à Batna. Mais l’accès au lycée, très sélectif, le pousse donc à se tourner vers la vie active.

    C’est la première époque, Khalfa Mameri écrit : «On sait à quel point les retombées, surtout psychologiques, de la Seconde Guerre mondiale ont été bienfaisantes pour la prise de conscience et le renforcement du nationalisme algérien» pour expliquer, dans la deuxième partie du livre, que ce bouillonnement patriotique, entre l’agitation du Parti du peuple algérien qui croit fermement à une possible libération de leur pays et la création, en mars 1944, des Amis du Manifeste et de la liberté, le jeune Larbi Ben M’hidi ne pouvait pas rester insensible à de tels prémices d’un grand évènement, le déclenchement de la guerre de Libération.

    Il se lance donc dans l’action militante, comme l’explique Khalfa Mameri, «d’autant plus que tout l’y avait psychologiquement préparé : études coraniques et milieu familial lui ont donné, très jeune, une idée sur son identité nationale». Il adhère aux Scouts musulmans algériens, sa première véritable école de nationalisme.

    En évoquant l’Union sportive de Biskra, Khalfa Mameri a voulu, dans ses premières pages, mettre en évidence le terreau familial et nationaliste qui ont permis à Larbi Ben M’hidi de devenir l’homme qui a fait trembler la France au point de l’assassiner lâchement. Ces passages assez documentés et commentés permettent de cerner la personnalité frappante de Larbi Ben M’hidi.

    Certes, avouera Khalfa Mameri, «il est extrêmement difficile, voire impossible de retracer avec précision, tant les erreurs sont inévitables, le parcours de Larbi Ben M’hidi tout au long de la période qui va de 1945 à 1954», du fait surtout de la clandestinité qui va happer Larbi Ben M’hidi, au manque de documents fiables et authentiques, et les témoignages sont souvent, lorsqu’ils existent, frappés de subjectivisme.

    Khalfa Mameri pour ce faire s’est fixé des points de repère, dont quatre grands évènements qui vont constituer la charpente du livre, car essentiels dans la vie de Ben M’hidi : la création de l’Organisation spéciale (OS), l’installation de Ben M’hidi en Oranie, la scission du MTLD et la création du FLN. Pour revenir à l’Organisation spéciale dont Aït Ahmed fut le premier chef, qui attestera lui-même de la présence du jeune Larbi dans cette organisation, cette dernière va subir une telle répression suite aux révélations à la police coloniale de l’un d’entre-deux, quelque 400 militants seront arrêtés à travers tout le territoire national. Recherché et condamné par contumace, Larbi Ben M’hidi entre dans la clandestinité et s’installera à Oran.

    Installation qui se fera sous les tensions et les dissensions qui éclatent déjà en 1953, après le démantèlement de l’Organisation spéciale et le deuxième congrès du MTLD. Khalfa Mameri va, tout au long de son livre, retracer minutieusement la vie et le parcours du héros de la Révolution, faisant référence à des faits historiques connus ou épluchant des documents parfois inexploités pour ressortir la moindre trace de Larbi Ben M’hidi.

    Khalfa Mameri remontera ainsi le fil de l’histoire du mouvement révolutionnaire algérien jusqu'à arriver au groupe des 22 ou 21 patriotes, dont faisait partie Larbi Ben M’hidi, les véritables déclencheurs de l’action armée, nom que l’on retrouvera dans le groupe des six chargés de passer à l’action la veille du premier novembre 1954. Il n’est pas aisé dans un article de faire un compte rendu détaillé de ce livre de Khalfa Mameri, mais ce document de référence permet une lecture, une approche assez complète des évènements qui se sont déroulés en Algérie avec la date phare de mai 1945 jusqu’au déclenchement de la Révolution en 1954 et l’odieux assassinat de Ben M’hidi en mars 1957, assassinat avoué par Paul Aussaresses dans ses mémoires.

    A lire justement en postface du livre les aveux du général français et quelques détails sur le procès des nazis Klaus Barbie et Adolf Eichmann, jugés quarante ans après les faits.

    Khalfa Mameri, Larbi Ben M’hidi, éditions Thala, 183 pages.

    Par Le Soir

  • #2
    À propos de Ben M'hidi, tous les témoignages, que ce soient ceux de ses compagnons d'armes ou ceux de l'ennemi, s'accordent à dire qu'il était un Homme aux qualités inégalables. La forte croyance qu'il avait en son combat l'a rendu souriant au moment où il allait affronter la torture jusqu'à la mort. Quel courage! Il savait qu'il allait mourir, mais il était certain que son combat ne serait pas vain.

    L'ex rue d'Isly qui était "interdite" à ses compatriotes a fini, quelques temps plus tard, par porter son nom ! Il est le symbôle de toute une nation, et il est aujourd'hui heureux là où il se trouve...N'est ce pas qu'il est vainqueur ?

    Djamila Bouhired, quelques mois après l'arrestation de Ben M'hidi, a eu une réaction similaire, quand le juge leur annonce, en compagnie de Djamila Bouaaza, leur condamnation à mort; elle éclata de rire et déclare que sa mort n'est rien devant la promesse de liberté faite à son pays.

    Père Larbi et Mère Djamila, on vous doit tout !
    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

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    • #3
      "Père Larbi et Mère Djamila, on vous doit tout !"
      tout est même insuffisant.
      "sauvons la liberté , la liberté sauve le reste"

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