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Délinquance juvénile et la démission parentale

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  • Délinquance juvénile et la démission parentale

    En Algérie, pour des centaines de jeunes adolescents ayant séjourné dans des maisons de rééducation pour des délits plus ou moins graves, le séjour en question ne les laisse pas indifférents et risque même d’influer sur le cours de leur vie.

    Nous avons rencontré l’un d’entre eux, un jeune homme âgé aujourd’hui d’une vingtaine d’années que nous appellerons Rachid, car il tient absolument à garder l’anonymat.

    Il avait à peine 17 ans lorsqu’il avait connu le milieu carcéral durant près de deux ans. Une affaire qui l’a marqué à vie, nous raconte-t-il. Les faits remontent à quelques années déjà alors qu’il jouait avec un de ses camarades. Après un coup asséné à la poitrine, le jeune adolescent s’évanouira. Après son transfert à l’hôpital, il rendra l’âme.

    Condamné pour coups et blessures ayant entraîné la mort, le jeune Rachid sera incarcéré à la maison d’arrêt de Bouira, dans un espace réservé aux mineurs. Lors de son séjour, il a rencontré plusieurs jeunes délinquants écroués pour différentes affaires. Rachid nous dit avoir difficilement supporté son séjour, même si toutes les conditions pédagogiques étaient réunies pour continuer son cursus scolaire. Il devait en effet passer son bac trois mois après avoir été emprisonné. Il planchera sur cette épreuve, mais échouera vu que son état moral était au plus bas. Les psychologues de l’établissement pénitentiaire redoubleront d’efforts pour lui redonner confiance et lui permettre de retrouver l’espoir perdu. “A cette époque, je n’avais toujours pas comparu devant le juge et j’attendais avec impatience ma relaxe vu mon jeune âge…’’

    Il ne sera jugé finalement qu’au mois de septembre avec comme verdict deux ans ferme. “Le soutien physique et moral de mes parents a été vraiment très important pour moi durant mon incarcération et j’ai pu reprendre confiance en m’apercevant que beaucoup de parents de mes compagnons de cellule ne venaient pas rendre visite à leurs enfants. C’était pour ainsi dire le coup de grâce… Ils étaient réellement seuls alors qu’ils avaient besoin de réconfort.’’ Rachid a repassé son bac en prison et l’a décroché.

    Après sa sortie, il a même eu son deuxième bac dans une autre filière. Aujourd’hui, c’est un jeune homme calme et réservé qui poursuit ses études à l’université, mais il avoue être souvent hanté la nuit par ses deux années passées en milieu carcéral.

    “Je n’oublierais jamais ce cauchemar et je pense souvent aux jeunes adolescents que j’ai laissés en prison. Ils n’ont pas eu la chance d’avoir un environnement familial à l’écoute de leurs doléances. La démission des parents est un des principaux facteurs à l’origine de la délinquance juvénile.’’

    On ignore avec exactitude le nombre d’adolescents se trouvant en milieu carcéral aussi bien à la maison d’arrêt de Bouira qu’au centre de rééducation pour mineurs de la commune d’Aïn Boudib, une vingtaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya. Toutefois, lors d’une virée effectuée dans ce centre, il y a de cela quelque temps, nous avions constaté que les mesures pour l’encadrement psychopédagogique des adolescents y étaient assurées par un personnel qualifié.

    L’Etat ne pouvant pas assumer la défaillance des parents, il est normal que les moyens permettant l’éducation des adolescents soient pris en charge par le gouvernement. Le risque demeure cependant omniprésent dès leur sortie de prison, car même si la réinsertion professionnelle est assurée, il n’est pas certain que la réinsertion sociale se fasse d’elle-même.

    Le danger d’être happé une deuxième fois par les maux de la société guette surtout ces jeunes dont les parents sont démissionnaires en Algérie.

    Par La Dépêche de Kabylie
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