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Hanoune-Ouyahia, duo impayable
par Kharroubi Habib
par Kharroubi Habib
Dans le marigot politique national, tout peut arriver. L'impossible n'existe pas en ses eaux. Il ne faut par conséquent surtout pas s'étonner que des adversaires, hier apparemment irréconciliables, concluent aujourd'hui des alliances électorales en prévision du scrutin restreint pour le renouvellement du Conseil de la nation. La «boulitique» made in chez nous a des raisons que la raison ignore, et il ne faut surtout pas croire en celles que ses acteurs nous donnent en guise d'explication et de justification aux rapprochements contre nature qu'ils ont réalisés à l'occasion de ce scrutin. Surtout pas celles que le Parti des travailleurs a avancées concernant son appui qu'il a décidé d'octroyer au RND.
Ainsi, pour Mme Louisa Hanoune, le RND d'Ouyahia serait devenu subitement fréquentable pour son Parti des travailleurs au motif quasi miraculeux que son chef - et néanmoins Premier ministre - aurait «viré sa cuti» concernant des questions clefs qui faisaient l'essentiel de leurs divergences et incompatibilité. Selon la porte-parole du PT, le secrétaire général du RND se serait converti aux visions de sa formation, aussi bien sur la nocivité de la politique des privatisations tous azimuts que sur la nécessité d'un retour au protectionnisme étatique dans la sphère économique du pays. Reconversion hautement appréciée donc par le Parti des travailleurs, dont sa chef de file voit les bénéfices positifs dans les mesures controversées introduites par la loi de finances complémentaire 2009.
Il n'y a pas si longtemps pourtant, Ahmed Ouyahia symbolisait pour Louisa Hanoune et le Parti des travailleurs ce qu'ils ont de détestation absolue, à savoir la poursuite contre vents et marées d'une politique économique ultralibérale, l'inféodation aux institutions financières internationales qui prônent et dictent cette politique, et le refus de prendre en compte les revendications sociales qu'exprime la société algérienne, notamment ses couches populaires aux conditions d'existence laminées par ces choix.
Il n'y a que Louisa Hanoune pour sembler croire que si des réajustements ont été opérés ces derniers temps, tant au plan de la stratégie économique de l'Algérie qu'au niveau social, c'est à Ahmed Ouyahia qu'on le doit. En fait, le chef du RND n'a fait, et c'est une constante chez lui depuis qu'il hante les sommets du pouvoir d'Etat, que s'adapter au rapport de force du moment sur ces questions sur lesquelles son opinion semble avoir changé, selon la porte-parole du Parti des travailleurs.
Louisa Hanoune aurait peut-être gagné en estime si elle avait franchement avoué que son rapprochement avec le RND est basé sur le pragmatisme et des concessions d'ordre partisan, plutôt que de nous bercer de l'illusion qu'Ouyahia serait devenu un partisan convaincu des idées qui font la particularité du PT sur l'échiquier politique national.
Ainsi va la «boulitique» dans notre pays. Qui s'étripaient hier s'embrassent aujourd'hui. Même Louisa Hanoune n'échappe pas à cette versatilité, elle en qui nous avons eu la naïveté de voir une personnalité politique inaccessible aux douteuses «cuisines électoralistes». Une déception de plus, allons-y !
A quand alors un poste de ministre d'Etat en charge des privatisations dans un exécutif Ouyahia pour la dame du PT ?
Le Quotidien d'Oran
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