Plus fécondes que leurs voisines européennes, avec un taux d'activité élevé, elles vivent également plus âgées.
De l'autre côté de l'Atlantique, on célèbre les «Frenchies super star», parce qu'elles savent cuisiner merveilleusement en restant minces et sexy, à en croire les éditorialistes new-yorkais. En Europe, les Françaises font figure d'exception, parce qu'elles conjuguent massivement vie professionnelle et maternité.
Tout commence dans les années 60. Les femmes rattrapent, puis dépassent, en 1970, les garçons en termes de réussite scolaire et universitaire, explique Margaret Maruani, sociologue au CNRS. Elles investissent ensuite le salariat jusqu'à représenter aujourd'hui 46% de la population active. Les inégalités salariales, dont elles souffrent encore, ne les arrêtent pas. Le travail est devenu une évidence pour la majorité, même s'il se solde souvent par une double journée. Car le partage des tâches domestiques reste très relatif. Les femmes assument encore 70% du ménage et de l'éducation des enfants, selon une précédente enquête de l'Insee.
Malgré cela, la natalité repart depuis quelques années. Le taux de fécondité est de 1,94 enfant par femme en 2005, juste en deçà du taux de renouvellement (2,1%). Hormis l'Irlande (1,99), les femmes françaises font beaucoup plus d'enfants que leurs voisines, puisque la moyenne de l'UE s'établit à 1,5. Cette augmentation du taux de fécondité concerne les femmes de plus de 30 ans. L'âge moyen des mères continue de progresser, passant de 28,9 ans en 1995, à 29,7 ans en 2005. Aujourd'hui, une femme sur deux qui accouche a trente ans ou plus.
Longévité remarquable
Près de la moitié des enfants naissent hors mariage. Les aînés sont, pour 59%, conçus avant une union officielle. Contrairement à l'Europe du Sud, les institutions françaises, traduites par la politique familiale, ont entériné cette évolution.
Mères actives, les Françaises sont aussi des grands-mères à la longévité remarquable. Elles ont une espérance de vie de 83,8 ans, ce qui les place juste derrière les Japonaises, à égalité avec les Espagnoles. Le secret de cette longévité n'est pas entièrement levé. L'alimentation, la qualité des soins reçus, ou la boulimie d'activités ?
Le Figaro
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