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Tizi Ouzou sous le charme de Nouara

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  • Tizi Ouzou sous le charme de Nouara

    Entre le silence d’une ville qui s’apprêtait à rentrer en week-end “obligatoire” et un temps plutôt froid, Nouara, l’incontestable diva de la chanson kabyle a pu émerger et marquer de son empreinte mercredi et jeudi derniers, habituellement mornes et monotones.

    Tizi-Ouzou n’attendait en fait que le grand retour de celle qui garde du haut de ses 64 ans la ténacité du verbe et la douceur d’une voix envoûtante et merveilleuse, pour se réconcilier avec le véritable art et l’originalité de la création artistique qui ont hissé la chanson kabyle au sommet de la gloire. Les fans de la belle musique ne pouvaient certainement pas avoir le courage de rater un tel avènement et il était vraiment temps pour la salle des spectacles de la maison de la culture de recevoir l’icône de la chanson kabyle, restée absente des années durant.

    Naturellement, un grand public était là pour vivre un grand moment de joie à l’occasion du concert-événement animé par Nouara et Hamid Medjahed. La diva, comme l’appelait admirablement Lounès Matoub, a réussi un vrai coup de génie avec son professionnalisme inégalé. Elle a puisé dans son riche répertoire un programme qui a ébloui l’assistance.

    Certains se sont “laissé” oublier, ils ont voyagé dans le temps sur des airs de nostalgie et ont, l’espace de deux heures, donné libre “voie” à leurs souvenirs, ô combien fantastiques. Et qui mieux que Nouara pour se les remémorer. Sa voix idyllique rappelle le bon vieux temps, où la chanson rimait avec l’originalité de la culture kabyle qui ne laissait place à aucune perversion, le tout émergeant au-dessus de la médiocrité qui a malheureusement pris le relais juste après. Le spectacle a été donc un grand moment d’émotion et d’harmonie totale entre l’artiste et son public. La première partie, animée par Hamid Medjahed, a été aussi très appréciée par les présents.

    Nouara reprendra ses chansons, l’une après l’autre, sous les applaudissements nourris du public. “C’est extraordinaire, heureusement que nous avons Nouara !”, s’exclamait Abdeslam Abdenour, assis au fond de la salle qui semblait emporté au même titre que l’ensemble du public. Les Nemfaraq ur nxemmem, Ula d nek yuâr ad ttugh (Ce n'est pas évident pour moi de t'oublier), Win i tûzadh yejja k iruh, lewjab ik m id yehder yidh, qui seront repris à cœur joie par les fans de Nouara qui les exécutera de fort belle manière. Par la suite, le calme qui régnait dans la salle et qui a d’ailleurs permis à chacun d’apprécier le spectacle, a été “bousculé” par les “bruits” du silence qui s’en suivra au moment du très demandé Achewiq.

    Il fallait tout simplement vivre ce grand moment pour l’apprécier à sa juste valeur et sentir, au-delà de la douceur de la voix, la colère et le coup de cœur d’artiste qui n’a pas toujours eu ce qu’elle méritait, bien plus elle a été victime du mépris de ceux qui avait la charge de la culture dans le pays. Et si Nouara s’était appelé tout simplement “Warda” ? Son sort aurait certainement été le contraire de ce qui l’est aujourd’hui. Bref, Achewiq magistralement exécuté, imposera un silence religieux que la salle de spectacle de la maison de la culture a rarement vécu.

    Certains ont eu même des larmes aux yeux tant Nouara y a vraiment mis du cœur.


    Matoub était là dans les cœurs et la voix angélique de Nouara le ressuscitera dans ce qui est le meilleur des hommages qu’on puisse lui rendre. L’assistance se lèvera comme un seul homme pour saluer l’artiste, et comment ne pas le faire face à une prestation de premier ordre. Les deux stars du jour, Noura et Hamid Medjahed seront honorés par la direction de la culture juste après la fin du spectacle. Le public aura eu tout le mal du monde à quitter les lieux tant l’envie d’écouter Nouara chanter y est toujours vivace. Une chose est sûre, la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou aura vécu ce mercredi et jeudi l’un de ses grands concerts. Pour quelques personnes rencontrées juste après la fin du spectacle, cet événement est à juste titre un rappel à l’ordre, une occasion de dépasser la médiocrité qui règne dans le monde artistique, la culture kabyle doit se réapproprier ses talents, ses hommes et ses femmes, les vrais… Et il est grandement temps !

    Par la Dépêche de Kabylie
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