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À Copenhague, un compromis a minima

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  • À Copenhague, un compromis a minima

    À Copenhague, c'est la déception qui domine. Seul une déclaration de compromis sur le climat a été obtenue in extremis vendredi soir par les grandes puissance à Copenhague, où les chefs d'État de la planète ont dû jouer les prolongations. Cette "déclaration politique" des leaders, destinée à servir de "chapeau" à un accord plus global, visait à débloquer les négociations menées sous l'égide de l'ONU.

    Le président américain, qui a quitté la capitale danoise avant son adoption formelle tardive par la Conférence des Nations Unies, a notamment reconnu qu'un accord avec des engagements légalement contraignants prendrait du temps. Le président mexicain Felipe Calderon, qui présidera la prochaine conférence l'an prochain à Mexico, disposera d'un mandat pour conduire l'accord de Copenhague vers un traité contraignant au plus tard fin 2010.De nouvelles négociations auront également lieu à Bonn "dans six mois" pour préparer la prochaine conférence climat de Mexico fin 2010, a indiqué le président français Nicolas Sarkozy.

    Le document prévoit de limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés par rapport aux niveaux pré-industriels, l'objectif affiché de la conférence sur le climat. Pour avoir une chance d'y parvenir, les scientifiques estiment qu'il faut réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre d'au moins 50 % d'ici 2050. Cet objectif a figuré sur l'un des textes de travail qui a été élaboré au cours de la journée mais n'a finalement pas été retenu dans la dernière version. Cela constitue une "déception", a reconnu Nicolas Sarkozy. La Chine et les autres grands pays émergents refusent obstinément de souscrire à cet objectif tant que les pays industrialisés ne rehausseront pas leurs ambitions pour leurs propres réductions d'émissions d'ici 2020.

    "Un échec abject" (Amis de la Terre)

    Ils ont encore jusqu'au 1er février pour le faire, selon le compromis. Le ministre français de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, a assuré que le Japon et la Russie avaient donné leur accord pour rehausser les leurs, tandis que l'Europe était prête à passer de -20 à -30 % en 2020.

    Le ministre de l'Écologie s'est voulu optimiste vendredi soir. Avec cet accord, a-t-il jugé, les États "se sont mis en mouvement". "La réalité, a-t-il ajouté, c'est que si on avait laissé faire le système ONU il était impossible d'arriver à quoi que ce soit". "Les chefs d'État auraient dîné ensemble (chez la reine, jeudi) puis on se serait retrouvé en plénière pour constater l'échec", après douze jours de négociations.

    Sur le financement, les pays industrialisés s'engagent collectivement à apporter "des ressources nouvelles et supplémentaires" aux pays les plus vulnérables d'un montant total de 30 milliards de dollars sur trois ans. Les États-Unis se sont engagés à verser 3,6 milliards de dollars. Le package d'aide aux pays pauvres pour s'adapter était prévu pour atteindre progressivement 100 milliards de dollars par an d'ici 2020.

    Les ONG environnementales ont immédiatement dénoncé à l'unisson un véritable fiasco : "Pas de contrainte, aucun objectif à 2020 ni à 2050 : difficile d'imaginer pire conclusion pour la conférence de Copenhague", déplore Greenpeace. Nnimmo Bassey, président de l'ONG Les Amis de la Terre, a dénoncé un "échec abject": "En retardant le passage à l'action, les pays riches ont condamné des millions de pauvres à la faim, la souffrance et la mort avec l'accélération du changement climatique". "C'est une panne du système onusien", a lâché l'expert français Pierre Radanne, qui conseille depuis plusieurs années les pays africains dans les négociations sur le climat.

    Le Point
    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo
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