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kateb yacine...le genie

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  • kateb yacine...le genie

    « Je suis né d'une mère folle très géniale. Elle était généreuse, simple, et des perles coulaient de ses lèvres. Je les ai recueillies sans savoir leur valeur. Après le massacre (8 mai 1945), je l'ai vue devenir folle. Elle, la source de tout. Elle se jetait dans le feu, partout où il y avait du feu. Ses jambes, ses bras, sa tête, n'étaient que brûlures. J'ai vécu ça, et je me suis lancé tout droit dans la folie d'un amour, impossible pour une cousine déjà mariée.»
    Kateb Yacine (dans Ghania Khelidi, 1990, p. 13)« Mais quand on parle au peuple dans sa langue, il ouvre grand les oreilles. On parle de l'arabe, on parle du français, mais on oublie l'essentiel, ce qu'on appelle le berbère. Terme faux, venimeux même qui vient du mot 'barbare'. Pourquoi ne pas appeler les choses par leur nom? ne pas parler du 'Tamazirt', la langue, et d''Amazir', ce mot qui représente à la fois le lopin de terre, le pays et l'homme libre ? »
    Kateb Yacine (dans Ghania Khelifi, 1990, p. 91)« Éternelle sacrifiée, la femme dès sa naissance est accueillie sans joie. Quand les filles se succèdent (…), cette naissance devient une malédiction. Jusqu'à son mariage, c'est une bombe à retardement qui met en danger l'honneur patriarcal. Elle sera donc recluse et vivra une vie secrête dans le monde souterrain des femmes. On n'entend pas la voix des femmes. C'est à peine un murmure. Le plus souvent c'est le silence. Un silence orageux. Car ce silence engendre le don de la parole. »
    Kateb Yacine, J'ai vu l'étoile qui n'a brillé qu'une fois, dans Le Monde, Paris, 4 avril 1984.« On croirait aujourd'hui, en Algérie et dans le monde, que les Algériens parlent l'arabe. Moi-même, je le croyais, jusqu'au jour où je me suis perdu en Kabylie. Pour retrouver mon chemin, je me suis adressé à un paysan sur la route.
    Je lui ai parlé en arabe. Il m'a répondu en tamazight. Impossible de se comprendre. Ce dialogue de sourds m'a donné à réfléchir. Je me suis demandé si le paysan kabyle aurait dû parler arabe, ou si, au contraire, j'aurais dû parler tamazight, la première langue du pays depuis les temps préhistoriques... »
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون

  • #2
    Pour retrouver mon chemin, je me suis adressé à un paysan sur la route.
    Je lui ai parlé en arabe. Il m'a répondu en tamazight. Impossible de se comprendre. Ce dialogue de sourds m'a donné à réfléchir. Je me suis demandé si le paysan kabyle aurait dû parler arabe, ou si, au contraire, j'aurais dû parler tamazight, la première langue du pays depuis les temps préhistoriques...
    bonne et grande réflexion sur cette phrase .......

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    • #3
      Oui, le terme génie est exact. Kateb Yacine reste la conscience algérienne d'un écorché à vif.
      _______________________

      À Kateb le socialiste !

      Il faut chercher dans le questionnement identitaire qui suivit le match contre l’Egypte, les raisons de l’intérêt soudain pour le grand auteur et dramaturge Kateb Yacine qui a été le plus clair dans son combat pour la berbérité ! Kateb n’est plus boycotté dans son propre pays ! Merci l’Egypte !
      Mais ces témoignages «oublient» curieusement ce qui a fait aussi la force de cet internationaliste de renom : son amour pour le socialisme, son combat féroce contre les idées capitalistes et le mode de vie bourgeois !
      C’est comme si l’on ne retenait de Kateb que ce qui arrange le discours dominant de part et d’autre, en occultant la vraie dimension de l’homme ! Alors, au nom des derniers des Mohicans, de ceux qui continuent de croire que l’on peut vivre mieux sous la démocratie populaire, avec les travailleurs et les paysans au pouvoir, rendons le vrai hommage qui aurait plu à Kateb Yacine : celui des socialistes algériens convaincus que le système libéral court à sa perte et que la victoire appartiendra, tôt ou tard, aux masses laborieuses… Aujourd’hui, je suis fier d’écrire comme au temps d’ El Moudjahid, le vrai ! «Mazalna hayine !»
      (*) [email protected]
      (*) : «Nous sommes encore vivants !»

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