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L’Arabie Saoudite annonce un budget record pour 2010

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  • L’Arabie Saoudite annonce un budget record pour 2010

    Un budget déficitaire, mais politiquement indispensable


    L’Arabie saoudite vient d’annoncer son budget pour l’année 2010. Il s’agit d’un nouveau record après celui enregistré en 2009. Riyad prévoit en effet des dépenses de 540 milliards de riyals (144 milliards de dollars), contre des recettes de l’ordre de 470 milliards de riyals, soit avec un déficit de 70 milliards de riyals. En 2009, le déficit s’est établi à 45 milliards de riyals, pour des dépenses publiques de 505 milliards.

    Au terme d’un conseil des ministres consacré au budget 2010, l’Arabie saoudite vient d’annoncer les grandes lignes de son budget pour l’année prochaine, calculé sur la base de 60 dollars le baril. Riyad prévoit des recettes de l’ordre de 470 milliards de riyals (1 US$ = 3,75 riyals), et des dépenses encore plus importantes, de l’ordre de 540 milliards de riyals. Notons que les exportations hors hydrocarbures sont estimées à 16% des recettes. Bien qu’il soit déficitaire (de 70 milliards de riyals), l’importance d’un tel budget s’explique par plusieurs facteurs :

    Economiquement, les besoins de l’Arabie en matière de développement de ses infrastructures sont colossaux. Le royaume doit relever le défi de la modernisation en investissant tous azimuts dans les secteurs de la santé, de l’éducation, des transports, de l’eau...
    Le budget 2010 prévoit à cet effet de dépenser 137 milliards de riyals dans l’enseignement et la formation (la construction de quatre nouvelles universités est prévue en 2010, pour 3 milliards de riyals), et 61 milliards dans le secteur de la santé et du développement social (huit hôpitaux sont planifiés pour 2010, ainsi que des centres de santé dans toutes les provinces).

    Politiquement, Riyad exploite ses richesses et son statut de premier producteur de pétrole, pour séduire les entreprises occidentales et attirer des investissements. Ce faisant, l’Arabie compte contribuer à la relance de l’économie mondiale en crise. Des contrats d’armements sont en négociation avec la Russie pour près de 7 milliards de dollars (des systèmes de défense anti-aérienne), et des investissements mixtes sont en cours en Chine, notamment dans la pétrochimie.

    Riyad espère rallier Moscou et Pékin à sa cause, et mettre un terme au soutien de ces deux pays à l’Iran. En même temps, les relations avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne permettent à l’Arabie de bénéficier de leur protection.

    Socialement, un budget de cette envergure, notamment dans la santé et l’éducation, permet à l’Arabie d’acheter la paix sociale. D’autant plus que le régime vieillissant doit redoubler d’effort pour satisfaire les attentes de la jeunesse (40% des 24 millions d’habitants ont moins de 15 ans) pour la détourner de l’extrémisme. A cet effet, Riyad prévoit le financement de clubs, de centres de réhabilitation et d’aides sociales, ainsi que des complexes sportifs.

    Car, Al-Qaïda continue à recruter dans les milieux les plus défavorables et parmi les jeunes désœuvrés, et l’opposition « non-violente » s’appuie sur la pauvreté rampante pour dénoncer la corruption de la famille royale. Entre les deux, la communauté chiite, qui souffre d’exclusion, est particulièrement convoitée par l’Iran. Ces tiraillements mettent l’unité nationale en péril. Les Saoud investissent pour pérenniser leur pouvoir.

    Chawki Freïha
    MediArabe
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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