Recensement des cerveaux installés à l'étranger: la méfiance et la démotivation , difficiles à vaincre
20.12.2009 Par Halima Nine
La décision du gouvernement de recenser les cerveaux algériens pour récupérer « l’élite perdue » et bénéficier de ses compétences ne semble pas très interessante pour une grande partie des Algériens.
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Parmi ces derniers, il y a ceux qui considèrent cette décision comme inutile tant que l’Etat n’est pas prêt à fournir tous les moyens nécessaires au profit de ces cadres. Pour d’autres, le gouvernement aurait du prendre en charge les intellectuels qui sont encore au pays au lieu de chercher à récupérer ceux qui sont perdus à jamais et qui ont definitivement opté pour la desertion forcée d'un climat hostile à toute evolution.
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Ce recensement se fait pour la troisième fois, selon un Algérien qui se nomme Dr. Fodil, installé en Allemagne, mais rien n’a été pour autant concretisé.. « Mr. Le Premier Ministre, mais vous nous connaissez déjà, vous l´avez déjà fait au moins 3 fois ce fameux recensement des cadres supérieurs algériens en Europe...mais…il n´y avait jamais de suite comme toujours… », estime-t-il.
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A défaut d’une volonté affichée de garder son élite scientifique, l’état algérien est vu comme étant à l’origine de la fuite des cerveaux en raison de son indifférence envers les intellectuels algériens qui sont oubliés dans leur souffrance. « Depuis l'indépendance, des scientifiques de haut niveau partent chaque jour vers l'étranger jusqu'au moment ou l'on écrit ces lignes. Pourquoi? », s’interroge Mohamed, qui vit au pays et qui accuse les politiciens « incompétents et parfois emprisonnés » d’avoir marginalisé les cadres de l’Algérie. Il évoque également le problème du salaire auquel est confrontée cette catégorie de la société. A titre d’exemple, Mohamed estime qu’un haut cadre exerçant son métier a un salaire égal au cinquième perçu par un député ou un politicien qui n’a aucune qualification.
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A la fin de son commentaire publié sur Echoroukonline, il recommande au gouvernement de commencer par les compétences qui sont en Algérie car «les compétences qui sont à l'étranger sont bien où elles sont ».
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La question que posent les cerveaux algériens à l’étranger, qui pourraient rentrer au pays, s’articule sur les opportunités qu’ils trouveraient au pays et le champ du travail censé être réservé pour eux. Un commentateur ouvre le feu sur ceux qui ont poussé les cerveaux à quitter le pays. « Vous leur offrez quoi à ses cerveaux que vous avez vous même mis à la porte de l'occident? Si vous voulez que ses cerveaux reviennent un jour chez eux, il faut que vous déguerpissiez en premier lieu et vous verrez comment ils sauteront dans le premier avion pour rentrer en Algérie ».
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Avec les privilèges dont jouissent nos intellectuels dans les pays qui ont su profiter des compétences algériennes, nos cerveaux ne voient pas pourquoi ils sont appelés à revenir au pays. C’est ainsi que pense Aziz qui a passé plusieurs d’années à Dubaï et qui n’admet pas l’idée de rentrer chez-soi. « Vous savez après tant d'années passées avec tous les privilèges, je ne sais pas si les mêmes opportunités nous seraient réservées chez nous ». Bien que le fait de contribuer au développement d’un autre pays que le sien lui fasse mal, il préfère ne pas revenir car « c'est la faute des responsables mis en place dans nos entreprises et qui sont des Algériens ».
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La transparence, la perception politique de la récupération des cadres et la mise en place d’un fond considérable constituent la pierre angulaire pour une récupération pratique et bénéfique des cerveaux algériens ainsi que pour un transfert efficace des compétences.
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Encore, les Algériens, selon un lecteur d’Echoroukonline, ne demandent rien d'autre que le respect et la considération. « Ceux qui aiment leur pays donneront sans compter tant qu'on crée le climat favorable et ceux qui veulent s'enrichir, il y'en déjà des masses en Algérie », estime-t-il.
El Chourouk
Nombre de lectures : 1483
20.12.2009 Par Halima Nine
La décision du gouvernement de recenser les cerveaux algériens pour récupérer « l’élite perdue » et bénéficier de ses compétences ne semble pas très interessante pour une grande partie des Algériens.
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Parmi ces derniers, il y a ceux qui considèrent cette décision comme inutile tant que l’Etat n’est pas prêt à fournir tous les moyens nécessaires au profit de ces cadres. Pour d’autres, le gouvernement aurait du prendre en charge les intellectuels qui sont encore au pays au lieu de chercher à récupérer ceux qui sont perdus à jamais et qui ont definitivement opté pour la desertion forcée d'un climat hostile à toute evolution.
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Ce recensement se fait pour la troisième fois, selon un Algérien qui se nomme Dr. Fodil, installé en Allemagne, mais rien n’a été pour autant concretisé.. « Mr. Le Premier Ministre, mais vous nous connaissez déjà, vous l´avez déjà fait au moins 3 fois ce fameux recensement des cadres supérieurs algériens en Europe...mais…il n´y avait jamais de suite comme toujours… », estime-t-il.
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A défaut d’une volonté affichée de garder son élite scientifique, l’état algérien est vu comme étant à l’origine de la fuite des cerveaux en raison de son indifférence envers les intellectuels algériens qui sont oubliés dans leur souffrance. « Depuis l'indépendance, des scientifiques de haut niveau partent chaque jour vers l'étranger jusqu'au moment ou l'on écrit ces lignes. Pourquoi? », s’interroge Mohamed, qui vit au pays et qui accuse les politiciens « incompétents et parfois emprisonnés » d’avoir marginalisé les cadres de l’Algérie. Il évoque également le problème du salaire auquel est confrontée cette catégorie de la société. A titre d’exemple, Mohamed estime qu’un haut cadre exerçant son métier a un salaire égal au cinquième perçu par un député ou un politicien qui n’a aucune qualification.
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A la fin de son commentaire publié sur Echoroukonline, il recommande au gouvernement de commencer par les compétences qui sont en Algérie car «les compétences qui sont à l'étranger sont bien où elles sont ».
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La question que posent les cerveaux algériens à l’étranger, qui pourraient rentrer au pays, s’articule sur les opportunités qu’ils trouveraient au pays et le champ du travail censé être réservé pour eux. Un commentateur ouvre le feu sur ceux qui ont poussé les cerveaux à quitter le pays. « Vous leur offrez quoi à ses cerveaux que vous avez vous même mis à la porte de l'occident? Si vous voulez que ses cerveaux reviennent un jour chez eux, il faut que vous déguerpissiez en premier lieu et vous verrez comment ils sauteront dans le premier avion pour rentrer en Algérie ».
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Avec les privilèges dont jouissent nos intellectuels dans les pays qui ont su profiter des compétences algériennes, nos cerveaux ne voient pas pourquoi ils sont appelés à revenir au pays. C’est ainsi que pense Aziz qui a passé plusieurs d’années à Dubaï et qui n’admet pas l’idée de rentrer chez-soi. « Vous savez après tant d'années passées avec tous les privilèges, je ne sais pas si les mêmes opportunités nous seraient réservées chez nous ». Bien que le fait de contribuer au développement d’un autre pays que le sien lui fasse mal, il préfère ne pas revenir car « c'est la faute des responsables mis en place dans nos entreprises et qui sont des Algériens ».
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La transparence, la perception politique de la récupération des cadres et la mise en place d’un fond considérable constituent la pierre angulaire pour une récupération pratique et bénéfique des cerveaux algériens ainsi que pour un transfert efficace des compétences.
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Encore, les Algériens, selon un lecteur d’Echoroukonline, ne demandent rien d'autre que le respect et la considération. « Ceux qui aiment leur pays donneront sans compter tant qu'on crée le climat favorable et ceux qui veulent s'enrichir, il y'en déjà des masses en Algérie », estime-t-il.
El Chourouk
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