Premier jour du procès de la famille du petit Nicolas, mort de sévices
Décrite par ses proches comme tyrannique, manipulatrice, dominatrice et violente, Marie-Thérèse Vieira, 55 ans, est restée impassible, jeudi devant les assises du Bas-Rhin, au premier jour du procès destiné à faire la lumière sur la mort de son petit-fils Nicolas, 9 ans, après un long martyre.
Dans le huis-clos familial d'un appartement sordide de Hautepierre, un quartier défavorisé de la périphérie strasbourgeoise, Nicolas est mort pendant les vacances de l'été 2003.
Il avait subi pendant six semaines, avec une violence croissante, des sévices qualifiés par la justice d'actes de torture et de barbarie, de la part des quatre adultes vivant dans ce foyer: les parents de l'enfant, Fernand et Isabel Holzmann, âgés respectivement de 48 et 33 ans, Bruno, 24 ans, frère d'Isabel et oncle du petit Nicolas, et Mme Vieira, mère d'Isabel et Bruno.
La première journée du procès a été consacrée à l'examen de la personnalité de la grand-mère de Nicolas, de Bruno et de sa soeur.
Mme Vieira, une Portugaise de petite taille, trapue, au visage ingrat, desserrait à peine les lèvres pour répondre aux questions du président Jérôme Bensussan, qui dirige les débats. Invitée à exprimer ses sentiments sur les évènements souvent violents ou pénibles qui ont marqué sa vie, Mme Vieira répondait invariablement: "Je ne sais pas", comme s'il lui était impossible de ressentir de la colère, du chagrin ou de l'amour.
"J'ai donné à mes enfants une bonne éducation, la même que j'ai reçue", a-t-elle ainsi assuré, avant de finir par lâcher que son père rentrait saoul presque tous les soirs, et qu'il battait sa mère et ses 10 enfants s'ils n'avaient pas disparu de sa vue avant son retour.
Bruno, décrit comme le "chouchou" de sa mère, mais ballotté entre la France et le Portugal au gré des impulsions de sa mère, a raconté à la cour qu'il avait également eu son lot de raclées de la part des femmes de sa famille --sa grand-mère, sa "tante aînée", sa mère-- lorsqu'il était petit. Mais les témoins interrogés lors de l'instruction n'ont pas confirmé ses déclarations.
Petit, brun, une calvitie naissante à l'âge de 24 ans, il était sans profession et sans domicile fixe à son retour en France en décembre 1992, et il s'est incrusté chez sa soeur à Strasbourg, dans un trois pièces sordide où s'entassaient quatre adultes, quatre enfants, sept chats et trois tortues.
"J'aime toujours ma mère, a-t-il assuré. Une mère est une mère, même si on est toujours partagé entre l'amour et la haine. Je pense qu'elle m'a bien élevé", a-t-il poursuivi, alimentant le sentiment que cette femme avait une emprise démesurée sur son plus jeune fils.
Quant à Isabel, accusée elle aussi d'avoir contribué activement au martyre de son fils, elle a raconté avoir été violée à l'âge de huit ans par un jeune frère de sa mère, et avoir subi des attouchements les années suivantes, au su et au vu de sa mère et de son frère Bruno, qui dormait dans la même chambre.
Sa mère lui avait imposé le silence à ce sujet.
"Je l'ai dit à l'infirmière scolaire, mais mes frères et ma mère ont dit que c'était faux", a-t-elle déclaré devant la cour, rappelant les humiliations et les coups que lui infligeait sa mère.
"Je lui ai dit une fois: +Je t'aime+, mais elle a répondu: +Tu ne le penses même pas!", a-t-elle déclaré en larmes.
Le père du petit Nicolas, Fernand Holzmann, était lui aussi maltraité par son père qui a fait de la prison pour cette raison.
Ainsi, après avoir mouillé son lit, Fernand avait vu son père lui brûler la main avec une cigarette et l'envoyer à l'école avec un écriteau le proclamant "plus grand pisseur du village". Au rappel de cet incident, cet homme grand et fort, mais décrit comme "limité" par certains témoins, a sangloté en s'enfouissant le visage dans les mains, tandis que son épouse manifestait aussi une émotion contrastant avec l'impassibilité affichée par Mme Vieira et Bruno.
L'examen des faits ne devait commencer que vendredi après-midi.
AFP
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La maltraitance, en particulier sur les enfants, est insupportable et révoltante. L'enfer et l'horreur vécus par le petit Nicolas nous rappelle, si besoin était, que les parents peuvent devenir de véritables bourreaux pour leurs enfants.
On s'aperçoit aussi qu'avant de devenir des tortionnaires, ces parents ont été aussi des enfants abusés et martyrisés. Ce cercle infernal est-il inéluctable ?
Décrite par ses proches comme tyrannique, manipulatrice, dominatrice et violente, Marie-Thérèse Vieira, 55 ans, est restée impassible, jeudi devant les assises du Bas-Rhin, au premier jour du procès destiné à faire la lumière sur la mort de son petit-fils Nicolas, 9 ans, après un long martyre.
Dans le huis-clos familial d'un appartement sordide de Hautepierre, un quartier défavorisé de la périphérie strasbourgeoise, Nicolas est mort pendant les vacances de l'été 2003.
Il avait subi pendant six semaines, avec une violence croissante, des sévices qualifiés par la justice d'actes de torture et de barbarie, de la part des quatre adultes vivant dans ce foyer: les parents de l'enfant, Fernand et Isabel Holzmann, âgés respectivement de 48 et 33 ans, Bruno, 24 ans, frère d'Isabel et oncle du petit Nicolas, et Mme Vieira, mère d'Isabel et Bruno.
La première journée du procès a été consacrée à l'examen de la personnalité de la grand-mère de Nicolas, de Bruno et de sa soeur.
Mme Vieira, une Portugaise de petite taille, trapue, au visage ingrat, desserrait à peine les lèvres pour répondre aux questions du président Jérôme Bensussan, qui dirige les débats. Invitée à exprimer ses sentiments sur les évènements souvent violents ou pénibles qui ont marqué sa vie, Mme Vieira répondait invariablement: "Je ne sais pas", comme s'il lui était impossible de ressentir de la colère, du chagrin ou de l'amour.
"J'ai donné à mes enfants une bonne éducation, la même que j'ai reçue", a-t-elle ainsi assuré, avant de finir par lâcher que son père rentrait saoul presque tous les soirs, et qu'il battait sa mère et ses 10 enfants s'ils n'avaient pas disparu de sa vue avant son retour.
Bruno, décrit comme le "chouchou" de sa mère, mais ballotté entre la France et le Portugal au gré des impulsions de sa mère, a raconté à la cour qu'il avait également eu son lot de raclées de la part des femmes de sa famille --sa grand-mère, sa "tante aînée", sa mère-- lorsqu'il était petit. Mais les témoins interrogés lors de l'instruction n'ont pas confirmé ses déclarations.
Petit, brun, une calvitie naissante à l'âge de 24 ans, il était sans profession et sans domicile fixe à son retour en France en décembre 1992, et il s'est incrusté chez sa soeur à Strasbourg, dans un trois pièces sordide où s'entassaient quatre adultes, quatre enfants, sept chats et trois tortues.
"J'aime toujours ma mère, a-t-il assuré. Une mère est une mère, même si on est toujours partagé entre l'amour et la haine. Je pense qu'elle m'a bien élevé", a-t-il poursuivi, alimentant le sentiment que cette femme avait une emprise démesurée sur son plus jeune fils.
Quant à Isabel, accusée elle aussi d'avoir contribué activement au martyre de son fils, elle a raconté avoir été violée à l'âge de huit ans par un jeune frère de sa mère, et avoir subi des attouchements les années suivantes, au su et au vu de sa mère et de son frère Bruno, qui dormait dans la même chambre.
Sa mère lui avait imposé le silence à ce sujet.
"Je l'ai dit à l'infirmière scolaire, mais mes frères et ma mère ont dit que c'était faux", a-t-elle déclaré devant la cour, rappelant les humiliations et les coups que lui infligeait sa mère.
"Je lui ai dit une fois: +Je t'aime+, mais elle a répondu: +Tu ne le penses même pas!", a-t-elle déclaré en larmes.
Le père du petit Nicolas, Fernand Holzmann, était lui aussi maltraité par son père qui a fait de la prison pour cette raison.
Ainsi, après avoir mouillé son lit, Fernand avait vu son père lui brûler la main avec une cigarette et l'envoyer à l'école avec un écriteau le proclamant "plus grand pisseur du village". Au rappel de cet incident, cet homme grand et fort, mais décrit comme "limité" par certains témoins, a sangloté en s'enfouissant le visage dans les mains, tandis que son épouse manifestait aussi une émotion contrastant avec l'impassibilité affichée par Mme Vieira et Bruno.
L'examen des faits ne devait commencer que vendredi après-midi.
AFP
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La maltraitance, en particulier sur les enfants, est insupportable et révoltante. L'enfer et l'horreur vécus par le petit Nicolas nous rappelle, si besoin était, que les parents peuvent devenir de véritables bourreaux pour leurs enfants.
On s'aperçoit aussi qu'avant de devenir des tortionnaires, ces parents ont été aussi des enfants abusés et martyrisés. Ce cercle infernal est-il inéluctable ?
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