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Chroniques Des Années De Guerre En Wilaya Iii (*) De Djoudi Attoumi

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  • Chroniques Des Années De Guerre En Wilaya Iii (*) De Djoudi Attoumi

    CHRONIQUES DES ANNÉES DE GUERRE EN WILAYA III (*) DE DJOUDI ATTOUMI
    Une leçon de paix tirée de la guerre


    Crimes sans châtiments, le sous-titre de l’ouvrage est édifiant. Vous trouverez la justification en parcourant le livre.

    L’objectivité: telle est la caractéristique marquante du dernier livre de M.Djoudi Attoumi, l’ancien secrétaire personnel du colonel Amirouche. Intitulé Chronique des années de guerre en Wilaya III (Kabylie 1956-1962), l’ouvrage porte un sous-titre des plus édifiants: Crimes sans châtiments.
    En fait, ce choix témoigne de l’attachement profond de l’auteur à la paix. Lui qui a vécu dans sa chair les affres de la guerre de Libération nationale. D’emblée, il nous avertit: «Témoigner sur la guerre de Libération nationale est un labeur difficile et non sans embûches.» Cependant, cela ne l’empêche pas de tremper, encore une fois, la plume dans l’encrier, pour «transmettre aux autres» ce qu’il a vécu dans les maquis.
    Des témoignages inédits sur le quotidien des moudjahidine, leur organisation, leurs rapports avec la population et comment l’armée française a tenté maintes fois de les isoler de cette dernière.
    A ce titre, il se souvient des moments vécus durant l’opération Jumelles, menée par l’occupant en juillet 1959, en Grande Kabylie.
    Avec force détails, il retrace les différents ratissages menés, les destructions des villages, la chasse aux moudjahidine. Aussi, il montre l’ingéniosité des maquisards et leur capacité à s’adapter aux situations induites par la pacification menée dans la région. «Pour nous, il valait mieux vivre au sein de la population, même avec de gros risques, plutôt que végéter en zones interdites», écrit M.Attoumi à la page 35 du livre. Cette attitude était observée pour éviter le repérage des combattants par les militaires français. Etalé sur près de 400 pages, l’ouvrage est réparti en 12 chapitres. Lesquels chapitres sont truffés de photos et de documents inédits sur des pans entiers de la Révolution algérienne. En page 23, figure une photo du colonel Amirouche en compagnie de son garde du corps, Abdelhamid Mahdi.
    «Le loup de l’Akfadou» fait appel aux autres compagnons. Ainsi figure en page 30 le colonel Akli Mohand Oulhadj et le commandant Mahiouz. Dans le chapitre intitulé Le calvaire de la guerre dans les villages, l’auteur se souvient des scènes d’exécutions précédées de viols et d’humiliations. Laissons-lui le soin de raconter: «Les femmes, dès les premiers coups de feu, se rassemblaient dans les maisons, se barbouillant et revêtant des robes sales de façon à se faire repoussantes.» Pour tout revers subi, les soldats français se vengeaient aveuglement sur la population.
    Un passage douloureux: l’accrochage du 10 février 1957 à Talghoumt, un village dans l’Akfadou. L’auteur nous fait revivre l’événement dans le moindre détail. M.Attoumi écrit: «Le bilan était lourd: 76 civils exécutés et onze moudhahidine tués.
    Du côté de l’ennemi, il y eut un lieutenant et quelques soldats tués.»
    En parcourant le livre, nous retrouvons, à la page 352, le portrait de Abane Ramdane, l’architecte de la Révolution, entouré de Larbi Ben M’hidi, le non moins valeureux martyr, et du colonel Sadek.
    Dans un souci de fidélité à la vérité historique, M.Attoumi a évoqué l’engagement des Français et autres pieds-noirs aux côtés du peuple algérien. Ainsi est cité le cardinal Duval, archevêque de l’Eglise catholique en Algérie, durant la guerre de Libération nationale. Aussi, l’auteur n’a pas oublié l’amour que portait à l’Algérie Pierre Ghenassia, un juif né en 1938 à Ténès et dont l’arrière-grand-père était rabbin.
    En ce sens, l’ouvrage de M.Djoudi Attoumi nous invite à nous réapproprier l’histoire de la Révolution pour nous libérer du poids d’un passé composé de non-dits, voire d’interdits qui pèsent encore sur notre présent.
    En d’autres termes, le livre de l’ancien compagnon du «Lion du Djurdjura» nous apprend à assumer le fait historique, pour apprendre à vivre en paix. Pourtant, M.Attoumi parlait de guerre. D’où l’intérêt à le lire.

    (*) Le livre est en vente dans toutes les librairies
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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