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kemi seba:Les vautours souhaitaient ma mort

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  • kemi seba:Les vautours souhaitaient ma mort

    Les vautours souhaitaient ma mort, mais mon retour programmé leurs causera beaucoup de tort


    Appliquant les textes de loi prévus pour lutter contre les gangs, le juge Stéphanie Forax tente de réduire à néant le Mouvement des damnés de l’impérialisme et son leader Kemi Seba. Celui-ci est ainsi actuellement sous le coup d’une décision judiciaire qui lui interdit de se déplacer en France et à l’étranger, de s’exprimer publiquement et d’avoir des contacts avec les autres cadres de son organisation. Il a cependant accepté de répondre à nos questions.

    Géostratégie : Depuis qu’il vous est interdit de prononcer des discours publics, on ne vous a plus entendu tenir d’allocutions, que ce soit en vidéos ou ailleurs. Est ce un choix, ou une obligation due à vos restrictions judiciaires ?

    Kemi Seba : C’est un choix clairement assumé de ma part. Je pourrais faire des discours vidéos toutes les semaines, contournant ainsi l’interdiction qui m’est faite de parler sur la place publique, mais la dernière attaque du lobby à mon encontre et à l’encontre des miens me pousse à me dépasser, et à magnifier nos actes. Je suis à un tournant de ma vie aujourd’hui. Je l’ai dit en sortant de détention, « soit je m’élève, soit je m’asphixie, soit mon art oratoire fait en sorte que la rue se lève, soit, d’une manière ou d’une autre, le gouvernement mettra fin à ma vie ». Ce tournant, doit me pousser à me dépasser. En sortant de prison il y a de cela deux ans, j’étais déjà sorti renforcé. Ce que je vis actuellement est une prison à ciel ouvert. Et cela me permet plus encore l’introspection. Ne pas pouvoir parler aux miens (interdiction judiciaire) comme à l’époque du Code noir me fait mal, ne pas pouvoir aller où je veux, et pire encore, sur mon continent (au moment où les élections se préparent) alors que pour la première fois, de manière sérieuse, des sollicitations émanant de politiciens opposants à la France-Afrique nous étaient adressées me fait plus de mal encore, mais on dit toujours que ce qui ne tue pas rend plus fort.

    Dans cette introspection volontaire, je cherche le meilleur de moi même, pour revivifier la rue, et perturber ce système raciste, capitaliste et mélangiste. Je peux juste vous dire, qu’à la vue de ce sur quoi je travaille, je pense être sur la bonne voie.

    Géostratégie : Vous savez que parmi vos détracteurs, certains se sont réjoui de ce que vous subissez, déclarant, pour la plupart en privé, que ce qui vous arrive va enfin permettre que vous la fermiez. Que répondez vous à cela ?

    Kemi Seba : Je réponds avec un sentiment qui oscille entre la sapience et l’excitation, car je sais qu’une fois encore, ceux qui me croyaient mort (comme après chaque coups que j’ai reçu émanant de l’État) se mordront les doigts quand ils verront que je vais plus haut, et que mon combat est plus beau et fort que précédemment. Certains me détestent car je suis la mauvaise conscience nègre de ce pays, et par extension, je suis la voix qui n’a aucune limite pour briser les tabous. Je gêne chez les impérialistes, comme chez les prétendus anti-impérialistes. Je suis un homme noir libre.

    L’hypocrisie ne m’intéresse pas, je ne cache pas ce que je pense. Et dans cette société ou la bien-pensance règne, une voix comme la mienne fait tâche, elle dérange.

    Géostratégie : Vous dites que vous dérangez même chez les prétendus anti-impérialistes, à qui faites vous allusion ?

    Kemi Seba : Ils se reconnaîtront, ce serait une perte de temps de citer leurs noms. Je parle simplement de ces gens qui se sont auto-proclamés résistants, car un jour, ils ont perdu leurs petits avantages que leurs donnait le Système. Moi, je ne me suis pas fait connaître en tant qu’écrivain ou cinéaste devenu rebelle,ou signataire d’une pétition réunissant la gauche paternaliste la plus paternaliste du monde pour soit disant condamner la République. Je me suis fais connaître en défendant (comme aujourd’hui du reste) mes semblables, avec mon cerveau et mes « *******s » ».On m’a mis en taule pour délit d’opinion, et j’ai tellement de sursis que tôt ou tard, ma peine atteindra les « 400 ans ». Ce qui gène ces gens, c’est mon authenticité. On me l’a proposé maintes fois, mais je ne ferai jamais partie du show-biz des résistants. Jamais. Les petits fours anti-impérialistes ne m’intéressent pas…

    Le système ne m’a rien donné. Si à la base, je suis fils de médecin ( père médecin africain qui a fait faillite au début de sa carrière libérale dans un coin raciste), j’ai été livré à moi même sans père et sans repères très tôt. il m’est arrivé de dormir dehors, au milieu des SDF. La rue, le bitume de la banlieue parisienne, je ne l’ai pas vécu par défaut, je m’y suis plongé et j’y vit depuis plus de dix années en l’ayant étudié de l’intérieur tel un scientifique. J’ai connu le ventre rempli tout petit, puis la faim lorsque j’étais seul, que je n’avais rien, et que je squattais la bibliothèque Beaubourg comme un mort de faim, dévorant tel un vautour tout les livres que j’y trouvais. Ma vie naviguant entre résistance à la négrophobie et « musculation mentale » en ce qui concernait la culture générale. Ces nantis anti-impérialistes et moi même n’avons donc rien à voir, c’est ainsi, et cela ne m’empêche pas de dormir.

    Géostratégie : On croit savoir à qui faites vous allusion, quand vous parlez de prétendus anti-impérialistes mais pourquoi ne pas travailler ensemble alors que vous avez le même ennemi ?

    Kemi Seba : Qui vous a dit que nous avions le même ennemi ? Le lobby sioniste comme ennemi commun ? C’est nécessaire, mais pas suffisant. Certains parmi ceux qui se déclarent anti-sionistes, sont des assimilationistes pathologiques (au contraire des séparatistes avec lesquels l’on sait au moins qu’on est pas copains), et marchent avec les capitalistes, cherchant une place au pouvoir. Vous seriez surpris de voir les gens qui accepteraient des postes ministériels si on le leurs proposait, parmi les sois disant résistants. Moi, je ne cherche pas le pouvoir. Je cherche à affranchir les esprits des opprimés (de toutes les couleurs), et à revaloriser ceux qui depuis des siècles, sont le paillassons de l’humanité, en l’occurrence les noirs.

    Cela fait que même si je peux parler cinq minutes avec quelqu’un, je ne pourrais jamais travailler en profondeur avec lui si dans son regard, il souhaite intérieurement me voir sous sa coupe, comme le nègre qui n’a pas le droit de penser.

    Géostratégie : Le MDI est sur le coup d’une enquête pour reconstitution de ligue dissoute, au motif que ce serait la Tribu KA déguisée. Que répondez vous à cela ?

    Kemi Seba : Comme l’a dit une des Julie Lescaut de la police judiciaire qui est venue m’arrêter à 6 heures du matin, dans une opération conduite par le très viril (sic) lieutenant Aurélien Dish, « C’est Kemi Seba qu’ils veulent ». J’aurais crée l’organisation des « Mangeurs de camembert en colère » que cela aurait été la même chose. Ils auraient voulu la dissoudre. Trois organisations en cinq ans que je dirige ont été interdites car « jugées contraire aux intérêts de l’oligarchie. » Je suis leur problème, mais ils sont en retour le mien. Chaque coup de couteau étatique que je reçois est une cicatrice qui sera ajoutée à la note déjà bien fournie que d’une façon où d’une autre, je leur ferais payer pour mon peuple, et pour les damnés.

    Ils savent pertinement que la Tribu KA et le MDI sont deux organisations distinctes.

    Car même le pire des myopes ne pourrait confondre la Tribu KA (mouvement uniquement noir et interdit aux non-noirs) au MDI (Mouvement où chaque ethnie est présente, sans pour autant qu’elles se mélangent). La vérité est que mon discours d’homme noir libre dans une société où la liberté d’expression est le privilège d’une seule caste rend hystérique la police de la pensée, mais je le dis et je le répète, tant qu’ils ne m’auront pas tué, ils auront avec moi du fil à retordre, et augmenteront ma volonté d’apporter ma contribution au nettoyage de cette société.

    Géostratégie : Que faites vous actuellement, comment vivez-vous votre « semi-assignation à résidence » ?

    Kemi Seba: Je me prépare mon retour, j’écris, je compile tout ce que j’avais couché sur papier depuis mon incarcération au centre pénitentiaire de Bois d’Arcy. Je marche beaucoup dehors, dans le froid, et je rencontre beaucoup de gens, que je ne connais pas forcément, mais qui eux me connaissent, et me soutiennent dans mon combat. Pas un jour sans que trois ou quatre personnes me reconnaissent et m’apportent leur soutien dehors, sur le bitume francilien. Cela me renforce, et me fait comprendre que je ne suis qu’au début de mon destin. Je pense souvent à mes ancêtres, je me dis que je dois laver leur honneur, et, surtout, je prie le créateur, qu’il continue à fortifier mon cœur, même s’il sera difficile de le fortifier plus qu’actuellement car je suis gonflé à bloc.

    Géostratégie: A quand votre retour donc ?

    Kemi Seba: Très bientôt, si Dieu le permet.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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