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Issad Rebrab ou le boom du privé en Algérie

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  • Issad Rebrab ou le boom du privé en Algérie

    En Algérie, cet homme est une anomalie, une bombe industrielle, un volcan en éruption permanente qui crache des projets, des usines, des ports et des raffineries. A 60 ans, mince, ascétique, infatigable, il ne tient pas en place. La geste moderne commence dans un petit village kabyle du Djurdjura, en pleine guerre d’Algérie. Le père, chef de liaison pour l’ALN et traqué par l’armée française, envoie son fils de 14 ans chez les jésuites à Thionville. La guerre finie, le jeune homme revient étudier chez les Pères Blancs d’El-Harrach puis à l’Ecole normale. Pour grandir, il faut savoir rompre. Le jeune prof est mal payé, il démissionne, devient comptable dans le public, enrage d’appliquer des directives ubuesques, démissionne encore et crée son propre cabinet d’expertise. Un de ses clients survit avec une microentreprise de constructions métalliques, Issad Rebrab la rachète dès 1974, crée avec quatre employés sa première société, Profilor 75, et emploie 200 personnes quatre ans plus tard. Le reste vous donne le vertige. Rachat d’une chaudronnerie, création d’Enolux (échelles), de Metalor (tubes), de Nordmetal (tissage métallique), de Metalsider (sidérurgie) en 1988, 300 mil-lions de dollars de chiffre d’affaires, la première entreprise privée créée en Algérie. Cinq ans plus tard, le régime bloque le commerce extérieur. Du coup, Rebrab rachète IBM, les bureaux de Rank Xerox et fonde « Liberté », un journal démocrate opposé au FIS. En 1995, il échappe de justesse à un guet-apens des islamistes à la sortie de son usine de Larba. Il découvre que, sur ses 1000 ouvriers, 200 sont des « terroristes » et 9 de vrais émirs du GIA qui veulent sa mort. Il fuit et arrive en France, sans un sou. Il emprunte aussitôt, investit dans une boucherie halal, rachète aussi une charcuterie bretonne en perdition à Plouay dans le Morbihan, gagne de l’argent et avale un fournisseur de steaks en faillite. Mais il a mal à l’Algérie et rentre au pays. Bureau d’importation, création d’Agrograin, construction d’une raffinerie d’huile à Bejaïa qui produit 1800 tonnes un an plus tard et devient la première raffinerie d’Europe et du Bassin méditerranéen ! Aujourd’hui, son groupe Cevital emploie 2000 personnes, réalise 500 millions de dollars de chiffre d’affaires ; il a construit un terminal portuaire à Bejaïa – 2000 tonnes à l’heure – et veut lancer 15 nouveaux projets industriels, sucre, aliments pour le bétail, verrerie, magnésium et bâtiments préfabriqués. Heureux ? Non. Il enrage ! Au dernier étage de sa tour d’acier à Kouba, il étale un plan aussi vaste que la table de réunion, « regardez ! ». Pour agrandir son terminal de Bejaïa, il a payé la moitié de la ligne électrique et coulé en terrain marécageux 300 kilomètres de ballast. Sauf qu’il manque un pylône public… « un seul » ! Et le projet est bloqué depuis deux ans. Sauf qu’il n’y a qu’une petite route saturée pour ces 200 semi-remorques quotidiens, sauf que des importateurs l’empêchent en sous-main de créer sa nouvelle raffinerie de sucre de 1 million de tonnes par jour, sauf que… « C’est un pays de fous ! » Issad Rebrab peut vous parler des heures du « sous-développement mental, de la force des intérêts particuliers, des mesquineries et des coups bas d’un quotidien semé d’embûches ». Lui rêve d’infrastructures à la dimension du pays, d’une autoroute est-ouest enfin achevée, de l’accès aux 146 fermes pilotes abandonnées et de l’aménagement des larges espaces du Sud, bref, d’une Algérie à la mesure de son potentiel. Puis il gronde une dernière fois : « Mon projet, je le réaliserai… Qu’ils le veuillent ou non ! »

    28 octobre 2004
    Par Jean-Paul Mari
    en verité ...en verité... je vous le dis .. si un grain de blé tombe en terre et ne meurt pas ,il restera seul , mais s'il meurt ,il donnera beaucoup de fruits . evangile

  • #2
    j'admire cet homme qui est la fierté de l'algerie.

    au lieu d'etre cassé et jalousé on doit le citer en exemple a nos jeunes.

    il nous en faut des dizaines comme lui

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    • #3
      cette année il devient le premier groupe agroalimentaire d'afrique.
      rien que ca.

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