Un séjour au village
J’avais quitté mon village natal il ya quelques années de cela avec ma famille pour vivre dans une soi-disant grande ville. Ce déménagement imposé par certains facteurs et conjonctures s’appelle l’exode rural qui a touché des milliers de nos semblables à des périodes différentes. Beaucoup sont venus grossir les cités dortoirs aussi les bidonvilles envahissants et encerclant les villes.
Il ya quelques semaines, nous avions été invités à un mariage d’un cousin qui habite toujours ce village ou si l’on veut ce lieu-dit et plus précisément ce coin perdu quelque part au flanc d’une colline. Il n’a toujours.pas encore le statut de commune. Le découpage administratif l’a oublié entre deux Willayas. Ses habitations cubiques et sommairement construites sont un vrai gâchis architectural .Les quelques bâtisses construites à la va vite rentrant dans le plan d’auto-construction sont mal fichues et jamais finies. D’ailleurs au point ou valent actuellement les matériaux de constructions je ne pense pas qu’elles seront finies un jour. Pourvu qu’on a un chez-soi. Il me semble que cette réalité touche la pluparts de constructions individuelles ou particulières chez nous. Les normes les plus élémentaires régissant les constructions sont ignorées et/ou négligées faute de temps, de moyens et qualification. D’ailleurs chez nous rien n’est conforme à rien. Personne ne connaît les vraies normes. Allah ghalab comme on dit chez nous.
Mon village est oublié, négligé, effacé qu’on ne retrouve peut être sur aucune carte géographique même si on utilise un vrai télescopé. Ainsi ses habitants sont comme des damnés sur terre oubliés par toutes les réformes qui se succèdent.
La seule route qui mène vers bourg est dans un état lamentable. Elle est aussi sinueuse, poussiéreuse en été et boueuse en hivers. Elle est presque impraticable. Elle est soumise à des montées éreintantes et des descentes vertigineuses qui n’en finissent pas. Vraiment mon pauvre village est une enclave géographique. Elle est pleine de nids de poule qui ferait casser l’amortisseur le plus robuste.
On est arrivé tant bien que mal au centre du village où nous attendait les quelques membres de notre familles qui s’accrochent encore à la vie rurale devenue très difficile.
Le premier constat c’est qu’il ya moins de jeunes qui trainent dans les environs. J’ai su que la plupart ont déserté ce hameau et pris la tangente des harragas(l’exil clandestin) vers cet occident qui nous aspire. De ce fait les mariages diminuent d’années en années et avec eux la baisse de la natalité qui ferait sourire les politiques qui s’inquiétaient de la poussée démographique dans notre pays. La nature a exhaussé leurs vœux.
Certains ont dit de nous : < voilà les citadins qui arrivent>.Eux ceux sont des campagnards ou des ruraux. Cela me rappelle la fable du rat de la ville et celui de la compagne. Chez nous il existe une discrimination même par rapport à la zone de résidence.
Je suis triste pour les quelques filles qui arrivées à l’âge légal du mariage ne trouverait peut être aucun mâle dans les alentours tellement le vent de l’exil aurait emporté tous les mâles vers ce maudit exil forcé.
Sur toutes lèvres reviennent le chômage et le manque de logements qui constituent à eux seuls les grandes causes du désarroi de nos jeunes et les poussent à tenter leurs chances sur l’autre rive. La vie moderne dont on ne connaît pas le vrai sens nous rend fou et fait naitre en nous une soif de tout avoir d’un seul coup et en un laps de temps. La société de consommation à l’occidentale nous fascine, nous hante l’esprit, nous fait tant rêver, elle fait naître en nous un sentiment de manque de tout et parfois de rien : nous sommes devenus des insatisfaits au point où l’on se jette à l’eau pour rejoindre cet occident qui nous ensorcelle qui nous attire comme un aimant. La plupart des jeunes encore résidents dans mon minuscule village sont animés par un désir frénétique de quitter ce beau pays si riche où l’on devient paradoxalement de plus en plus pauvre. Je parle de la pauvreté matérielle et non pas de l’esprit qui est encore catastrophique. D’ailleurs la plupart de nos cerveaux continuent eux aussi à s’expatrier. Au point où vont les choses même nos animaux risqueraient de suivre les humains. Il est temps pour nos politiques de se pencher sur ce mal qui constitue un vrai fléau de la honte et de trouver une solution. Moi, je me contenterai d’un petit chez soi car il n’ya plus de grandes choses chez les autres surtout si l’on est un maghrébin bien typé et imprégné de sa vraie culture, celui-là ne trouvera ailleurs que de petits jobs le plus souvent en intérims ponctués de discrimination négative et de xénophobie. Mon esprit souvent en alerte est soumis aux pensées pendulaires qui l’amènent du village aux souffrances de l’exil et le font revenir sur la réalité du moment : ce sont des absences dans des instants d’évasion.
Mon petit village oublié par la civilisation rêve lui aussi du modernisme car lui aussi est ébahi par toutes ces images que nous envoie l’occident à travers ces médias empoisonnés.
Mon cousin en patriote nationaliste préfère se marier dans son village où il perpétuera la lignée familiale et ainsi il contribuera à la remonté de la natalité. Il contribuera aussi au développement local. Lui l’exil n’a jamais été sa tasse de thé, d’ailleurs il est trop fier pour aller se rabaisser devant un roumi pour le supplier pour un quelconque job de la honte. Le passé de son pays il le traine lourdement comme un fardeau indéfectible. Il sait maintenait qu’une fois marié il peut avoir une place au sein des sages de son village et que ses idées, ses propositions seront entendues et respectés. Aich ya zaouch fi bladek bin lahbabak aaziz ou marfouaa arass ouala alkhoubza almoura and lbarani elhagar .
Dahmane el harrachi a chanté : ya rayah …Tu fuira ton pays pour un certain temps mais tu reviendra un jour soit sur tes pieds soit les pieds devant. Ils chassent et font disparaitre la plupart de nos rossignols à tel point qu'il ne reterait aucun oiseau pour nous faire gouter ses melodies envoûtantes et enivrantes. C'est la politique de la terre brùlée où la stérilité intelectuelle et aussi spirituelle feront de nous des fantômes robotisées. Je continuerai à vous entendre aux mes chers oiseaux : Cheb hasni, Cheb Aziz zt Matoub lounés m^me si je ne comprends pas bien le kabyle. C'est un principe ils font partie de ma culture , de ma personnalité.
J’avais quitté mon village natal il ya quelques années de cela avec ma famille pour vivre dans une soi-disant grande ville. Ce déménagement imposé par certains facteurs et conjonctures s’appelle l’exode rural qui a touché des milliers de nos semblables à des périodes différentes. Beaucoup sont venus grossir les cités dortoirs aussi les bidonvilles envahissants et encerclant les villes.
Il ya quelques semaines, nous avions été invités à un mariage d’un cousin qui habite toujours ce village ou si l’on veut ce lieu-dit et plus précisément ce coin perdu quelque part au flanc d’une colline. Il n’a toujours.pas encore le statut de commune. Le découpage administratif l’a oublié entre deux Willayas. Ses habitations cubiques et sommairement construites sont un vrai gâchis architectural .Les quelques bâtisses construites à la va vite rentrant dans le plan d’auto-construction sont mal fichues et jamais finies. D’ailleurs au point ou valent actuellement les matériaux de constructions je ne pense pas qu’elles seront finies un jour. Pourvu qu’on a un chez-soi. Il me semble que cette réalité touche la pluparts de constructions individuelles ou particulières chez nous. Les normes les plus élémentaires régissant les constructions sont ignorées et/ou négligées faute de temps, de moyens et qualification. D’ailleurs chez nous rien n’est conforme à rien. Personne ne connaît les vraies normes. Allah ghalab comme on dit chez nous.
Mon village est oublié, négligé, effacé qu’on ne retrouve peut être sur aucune carte géographique même si on utilise un vrai télescopé. Ainsi ses habitants sont comme des damnés sur terre oubliés par toutes les réformes qui se succèdent.
La seule route qui mène vers bourg est dans un état lamentable. Elle est aussi sinueuse, poussiéreuse en été et boueuse en hivers. Elle est presque impraticable. Elle est soumise à des montées éreintantes et des descentes vertigineuses qui n’en finissent pas. Vraiment mon pauvre village est une enclave géographique. Elle est pleine de nids de poule qui ferait casser l’amortisseur le plus robuste.
On est arrivé tant bien que mal au centre du village où nous attendait les quelques membres de notre familles qui s’accrochent encore à la vie rurale devenue très difficile.
Le premier constat c’est qu’il ya moins de jeunes qui trainent dans les environs. J’ai su que la plupart ont déserté ce hameau et pris la tangente des harragas(l’exil clandestin) vers cet occident qui nous aspire. De ce fait les mariages diminuent d’années en années et avec eux la baisse de la natalité qui ferait sourire les politiques qui s’inquiétaient de la poussée démographique dans notre pays. La nature a exhaussé leurs vœux.
Certains ont dit de nous : < voilà les citadins qui arrivent>.Eux ceux sont des campagnards ou des ruraux. Cela me rappelle la fable du rat de la ville et celui de la compagne. Chez nous il existe une discrimination même par rapport à la zone de résidence.
Je suis triste pour les quelques filles qui arrivées à l’âge légal du mariage ne trouverait peut être aucun mâle dans les alentours tellement le vent de l’exil aurait emporté tous les mâles vers ce maudit exil forcé.
Sur toutes lèvres reviennent le chômage et le manque de logements qui constituent à eux seuls les grandes causes du désarroi de nos jeunes et les poussent à tenter leurs chances sur l’autre rive. La vie moderne dont on ne connaît pas le vrai sens nous rend fou et fait naitre en nous une soif de tout avoir d’un seul coup et en un laps de temps. La société de consommation à l’occidentale nous fascine, nous hante l’esprit, nous fait tant rêver, elle fait naître en nous un sentiment de manque de tout et parfois de rien : nous sommes devenus des insatisfaits au point où l’on se jette à l’eau pour rejoindre cet occident qui nous ensorcelle qui nous attire comme un aimant. La plupart des jeunes encore résidents dans mon minuscule village sont animés par un désir frénétique de quitter ce beau pays si riche où l’on devient paradoxalement de plus en plus pauvre. Je parle de la pauvreté matérielle et non pas de l’esprit qui est encore catastrophique. D’ailleurs la plupart de nos cerveaux continuent eux aussi à s’expatrier. Au point où vont les choses même nos animaux risqueraient de suivre les humains. Il est temps pour nos politiques de se pencher sur ce mal qui constitue un vrai fléau de la honte et de trouver une solution. Moi, je me contenterai d’un petit chez soi car il n’ya plus de grandes choses chez les autres surtout si l’on est un maghrébin bien typé et imprégné de sa vraie culture, celui-là ne trouvera ailleurs que de petits jobs le plus souvent en intérims ponctués de discrimination négative et de xénophobie. Mon esprit souvent en alerte est soumis aux pensées pendulaires qui l’amènent du village aux souffrances de l’exil et le font revenir sur la réalité du moment : ce sont des absences dans des instants d’évasion.
Mon petit village oublié par la civilisation rêve lui aussi du modernisme car lui aussi est ébahi par toutes ces images que nous envoie l’occident à travers ces médias empoisonnés.
Mon cousin en patriote nationaliste préfère se marier dans son village où il perpétuera la lignée familiale et ainsi il contribuera à la remonté de la natalité. Il contribuera aussi au développement local. Lui l’exil n’a jamais été sa tasse de thé, d’ailleurs il est trop fier pour aller se rabaisser devant un roumi pour le supplier pour un quelconque job de la honte. Le passé de son pays il le traine lourdement comme un fardeau indéfectible. Il sait maintenait qu’une fois marié il peut avoir une place au sein des sages de son village et que ses idées, ses propositions seront entendues et respectés. Aich ya zaouch fi bladek bin lahbabak aaziz ou marfouaa arass ouala alkhoubza almoura and lbarani elhagar .
Dahmane el harrachi a chanté : ya rayah …Tu fuira ton pays pour un certain temps mais tu reviendra un jour soit sur tes pieds soit les pieds devant. Ils chassent et font disparaitre la plupart de nos rossignols à tel point qu'il ne reterait aucun oiseau pour nous faire gouter ses melodies envoûtantes et enivrantes. C'est la politique de la terre brùlée où la stérilité intelectuelle et aussi spirituelle feront de nous des fantômes robotisées. Je continuerai à vous entendre aux mes chers oiseaux : Cheb hasni, Cheb Aziz zt Matoub lounés m^me si je ne comprends pas bien le kabyle. C'est un principe ils font partie de ma culture , de ma personnalité.
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