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Mon ami le dinar

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  • Mon ami le dinar

    Mon ami le Dinar
    Je dédie ce billet à tous mes compatriotes qui triment pour t’avoir dans leurs poches trouées. Je le dédie aussi à tous les harragas (les gens qui prennent le chemin de l’exil par la mer avec risques et puéril).
    Je suis né avec toi, je grandis avec toi, je serai à côté de toi. On est liés généralement pour le pire, car le meilleur tarde à pointer son nez vers nous.
    Gharou bik el aadiane, comme le disait notre chanteur Dahmane el harrachi allah irahmou. C’est vrai y a mon dinar el mahgour, ils ne cessent de te critiquer, de te dévaloriser, de t’humilier, de t’accuser de tous leurs maux en te rendant coupable de toutes les crises qu’ils ont instaurées, de toutes les conjonctures douloureuses dont ils sont coupables.
    Ils ont baissé ton pantalon sur la scène boursière en te laissant tout nu sans rien même pas avec un slip de sonitex, ils ont affiché ta nudité, ils ont intenté à ta pudeur y a sahbi y a habibi. Mayahachmouch makadroukch y a laaziz. Ils sont même allé jusqu’à éradiquer ta progéniture c'est-à-dire tes centimes qu’on ne retrouve plus. Khalouak yatime ouahzine orphelin sans enfants. Pourtant, c’est toi qui leur as procuré toute cette fierté, cette grandeur démesurée et cette opulence avec laquelle ils nous narguent nous les pauvres bougres comme un troupeau de moutons qu’on guide vers de maigres pâturages. Et ! Oui gharou bik ya lahnine. Ils t’ont trahi, ils ont affaibli ton poids en t’enlevant presque tout ton équivalent en or ; tu es devenu aussi léger que les feuilles de billets qu’ils font sortir de leurs planches en aggravant l’inflation. Ils ne sont même pas reconnaissants de tout le bien que tu leur as fait : nakarine ihssane. C’est grâce à toi qu’ils ont ramassé toutes leurs richesses et aussi garni tous leurs comptes bancaires ici et ailleurs.
    Souvent pour te réconforter tu t’enfermes dans tes souvenirs. Tu revois l’époque où tu valais ton pesant d’or. Tu étais à l’apogée de ta gloire ya bougalbe. Tu méprisais toutes les autres monnaies lourdes, tu rigolais sur elles. Le fameux Franc se prosternait devant toi pour te supplier de l’acheter, il s’offrait à toi presque pour une bouchée de pain.
    Et !oui maintenant c’est le déclin, ils te rigolent au nez, ils te vexent et se moquent de toi ; tu es devenu la risée de tous ces traîtres, ces nakarine el ihsane et sarakine , ceux-là mêmes qui ont beaucoup tété de toi. Ne te fais pas de bile la roue pourrait tourner à ton profit.
    Heureusement qu’ils te restent ces millions de fideles comme moi qui luttent quotidiennement comme toi pour leur survie. Ceux-là connaissent bien ta valeur et ils n’ont d’ami que toi pour les aider tant soit peu à survivre. Je suis comme eux à passer mon temps à faire tous ces maudits calculs pour joindre les deux bouts dans un climat de stress et de spleen, hanté par le spectre de la précarité. Je ne cesse de sonder tous les recoins de mes poches à la recherche d’un éventuel Dourou de quoi subsister jusqu’au prochain salaire s’il n’y avait pas de licenciement ou une quelconque crise économique générée par la cupidité, la voracité des marchands de finances.
    Souvent y a mon dinar laaziz c’est toi qui me sauves la face lorsque ma situation sociale devient critique. Tu me fais signe alors en m’offrant quelque uns de tes semblables pour survivre en cette période de vaches maigres.

    Quoiqu’on dise de toi, quoiqu’on fasse de toi, tu te relèves toujours la tête haute même en titubant : arfaa rassak ya kho lafhal restera toujours debout. Même si tu es affaibli tu n’as perdu de ton penchant pour les monnaies étrangères tu les achètes toutes surtout ce mégalo qu’est l’Euro, celui-là tu le pourchasses, tu le pèches et repêches : c’est ton préféré. Même s’il te nargue en rigolant sur ta dévaluation, sur ta précarité, tu arrives toujours à l’avoir dans ton filet. Tu continues par toutes les acheter comme tu achètes les services de certains responsables (chipa ou pots de vin) et aussi le silence des autres sur des affaires douteuses et compromettantes. Sincèrement tu es toujours fort pour moi ton ami fidèle.
    Mais ta fierté et ta valeur ne sont valables qu’à l’intérieur de nos frontières. Ailleurs, hélas tu n’as plus de valeur comme nos pauvres diplômes que tous les autres méprisent. Et ! Oui, ils sont mis d’accord pour te rabaisser et t’humilier. Restes chez –toi. Il vaut mieux un petit chez soi qu’un grand chez lez autres. Tu deviens la cible de tous les détracteurs et les traites, ceux qui ont longtemps tété de tes providences et dividendes.. Reste chez toi et garde comme moi ta fierté et ton honneur.
    Certains qui ne vivaient que de toi, que pour toi, ils rêvaient de toi lorsque tu venais à leur manquer et maintenant qu’ils ont réussi à traverser la méditerranée vers l’autre rive où ils se sont établis en possédant quelques maigres euros, ils ont changé d’attitudes envers toi. Ils commencent par te dénigrer, t’insultent, te mépriser comme ils le font même envers leur pays qu’ils qualifient maintenant de < bled mikis>. Ceux- là même qui commencent par nous donner des leçons de patriotisme et de nationalisme. Comme cette personne qui conspuait le pouvoir en place en l’injuriant, en le fustigeant. Quelque temps après avoir gouté et tété le biberon que lui a tendu ce même pouvoir elle s’est ralliée à lui en changeant radicalement de position à tel point qu’elle ne jure que par lui et de ses bienfaits imaginaires. Ce sont les nouveaux caméléons de notre époque. Aich tasmaa ou aich tchouf y a zaouch karmoud.
    Certains qui sont nés ou grandi ailleurs (à l’étranger) se permettent même de porter des jugements de valeur sur ta cause, sur tes frontières, sur ton environnement, sur tes amis les bougres aristos chats que nous sommes nous les enfants de la couche populaire que Goethe qualifiait de populace. C’est notre fierté, notre histoire, nos vies qui sont inscrites en toi ya mon dinar laaziz. Je serai toujours à côté de toi pour te soutenir en période de vaches maigres (comme c’est souvent le cas) et en période de vaches grasses (chose qu’on ne voit jamais)

    Comme je n’ai que toi pour survivre alors je te dirai ceci : < YA MON DINAR LAAZIZ ALIK NDIR ELGUIRA ALIK NAKOUL ALHAM OU NACHRAB ALGAZ comme le chante Saïd Rami>. Tu es ma fierté, ma personnalité. En toi, je retrouve mes origines, ma culture et surtout mon algérianité.
    Même ma plume sergent-major a de la compassion pour toi et se rallie à ta cause.
    Je n’ai que toi pour me consoler, point d’autres monnaies d’autres devises. Je m’accroche comme toi à la vie dans mon pays malgré les conjonctures, malgré les réformes qui se succèdent et qui te déforment. Je serai à côté de toi n’en déplaise à ces égyptiens qui posent la question de ton identité : tu es algérien et le resteras jusqu’à la fin de ton temps comme moi fier de mon identité et surtout de notre équipe des verts.

  • #2
    ... J'aime bien lire les billets que tu éparpilles sur le forum ...

    A un prochain ...

    « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

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    • #3
      Moi aussi je les aime. Fan je suis. Beaucoup de bons sens et un amour sans failles à notre terre. Un amour inconditionnel ne s'arrêtant ni ne trébuchant sur les avatars le long de sa route depuis son existence.
      « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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