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Grippe A : l'Algérie n'est pas bien organisée pour faire face à une telle épidémie

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  • Grippe A : l'Algérie n'est pas bien organisée pour faire face à une telle épidémie

    Dr Bekkat-Berkanni : « la grippe A a montré que l’Algérie n’est pas bien organisée pour faire face à une telle épidémie »

    TSA
    Rafik Tadjer

    Le docteur Bekkat-Berkanni Mohamed est le président de l’Ordre national des médecins et de la Conférence euro-méditerranéenne des ordres médicaux. INTERVIEW

    La grippe A/H1N1 a fait 39 morts et la campagne de vaccination n’a pas encore commencé, faute de la délivrance du certificat de conformité par les laboratoires spécialisés. Ce retard est-il normal ?
    En tant que représentant des médecins, je n’ai pas d’informations supplémentaires sur le démarrage de la campagne de vaccination. Il y a un problème de communication, un manque de transparence et un défaut dans la prévention primaire qui contribuent à faire enfler la rumeur sur cette grippe et le vaccin.

    Le ministère de la Santé aurait du médiatiser dans les médias lourds, la télévision notamment, durant l’été, la campagne de prévention primaire. Il fallait expliquer à la population que cette grippe A/H1N1 n’est pas différente des autres grippes, notamment la saisonnière qui tue beaucoup de personnes chaque année, souvent dans l’indifférence totale.

    La grippe porcine se caractérise par une cadence interhumaine élevée qui peut atteindre des sujets sains et des femmes enceintes. La responsabilité est donc intersectorielle; elle n’est pas seulement celle du ministère de la Santé. Il aurait été donc plus judicieux d’anticiper la prévention. Il y a eu des spots à la télévision qui n’étaient pas convaincants. Il fallait choisir quelqu’un de représentatif au lieu d’un comique. Le ministre et ses collaborateurs doivent, eux-mêmes, faire l’effort d’informer les médias et d’aller à la télévision et d’expliquer en prime-time cette grippe à la population qui a droit à la bonne information. Cette grippe a montré que l’Algérie n’est bien organisée pour faire face à une telle épidémie.

    Des pays comme le Maroc ont entamé la vaccination et l’Algérie pas encore. Pourquoi ?

    Le Maroc a entamé la vaccination parce qu’il y a une bonne organisation. En Tunisie, les vaccins contre les grippes saisonnière et porcine sont disponibles dans les pharmacies. Dans les pays développés, la vaccination a été entamée rapidement pour éviter la paralysie de l’appareil économique. A titre d’exemple, le Consulat de France à Alger a commencé à vacciner les ressortissants français.

    Le retard pris dans la vaccination aura-t-il des conséquences sur l’augmentation du nombre de morts dus à la grippe A ?

    C’est difficile à établir un lien direct, mais avec une vaccination précoce, on aura certainement moins de morts dus à la grippe A/H1N1. Le vaccin protège et casse l’épidémie. Le pic de l’épidémie devrait être atteint dans un mois, un mois et demi. A partir de mars, les conditions météorologiques vont s’améliorer et forcément le nombre de cas va diminuer.

    A-t-on les moyens d’organiser convenablement la vaccination contre la grippe A ?
    Le vaccin doit se faire dans des structures de santé dotées de moyens pour traiter des complications et des effets secondaires éventuels. Il faut une bonne organisation pour éviter un désintéressement au départ et un rush à la fin. Beaucoup de gens pensent à tort que le vaccin est toxique, ils seront tentés d’attendre les résultats sur les premiers vaccinés. Lorsqu’ils vont comprendre que le vaccin ne tue pas, ils vont se rendre dans les structures de santé pour se faire vacciner.

    Maintenant que la grippe porcine a fait des morts, que faut-il faire ?
    Je répète qu’il y a un grand problème de communication qu’il faut résoudre rapidement en donnant aux citoyens des informations fiables sur la grippe et le vaccin. Il faut rassurer la population et dédramatiser le problème. Aujourd’hui, les gens sont paniqués et pensent que cette grippe est la peste. D’autres sont convaincus que celui qui l’attrape va mourir. Ce qui est faux, mais il faudra le dire aux Algériens.

    C’est aux autorités sanitaires de le faire. Le ministre de la Santé doit répondre aux attentes de la population en expliquant que la grippe saisonnière tue chaque année beaucoup de gens. La grippe A est un problème de santé publique. Le vaccin est nécessaire pour casser l’épidémie, mais il ne constitue pas la solution. Beaucoup redoutent ses effets indésirables. Certains sont convaincus que c’est un poison qui tue. Sur ce point, le ministère de la Santé doit également rassurer la population. Maintenant, avec le million de doses déjà réceptionné, combien peut-on vacciner de personnes ? Comment peut-on imaginer une campagne de vaccination des populations vulnérables ?

    Le ministère de la Santé a-t-il associé les médecins privés dans la lutte contre la propagation de cette grippe ?

    Les médecins privés qui sont sur le terrain n’ont pas été mis à contribution avec des informations claires. A partir de quand et vers quel centre hospitalier doit-on envoyer un malade présentant des symptômes de la grippe A ? Aucune indication n’a été fournie aux médecins privés dont le nombre avoisine 22.500. Il n’y a pas de démarche claire vis-à-vis du personnel médical dans son ensemble.

    Le ministère de la Santé a décidé il y a quelques jours de rendre gratuit le Tamiflu (antiviral destiné au traitement de la grippe A) dans les pharmacies sur présentation de l’ordonnance. Est-ce une bonne décision ?
    C’est une bonne décision qu’il fallait prendre bien avant. La mesure date de deux jours. Des pharmacies ne sont pas encore approvisionnées. En revanche, la décision d’interdire la vente du vaccin contre la grippe saisonnière dans les pharmacies été une erreur monumentale. Les Algériens avaient l’habitude d’acheter ce vaccin dans les pharmacies et beaucoup, notamment les malades chroniques n’ont pas pu se déplacer dans les structures de santé pour se faire vacciner.

    Aujourd’hui, il faut faire plusieurs pharmacies pour trouver certains médicaments. Pourquoi ?
    Il y a des médicaments, notamment les anticancéreux qui manquent dans les pharmacies. Il y aussi des problèmes de distribution. Nous souffrons également de la culture du médicament princeps alors que le générique est efficace. Le ministère de la Santé doit rendre disponible les médicaments nécessaires comme les anticancéreux. On ne peut pas laisser mourir les cancéreux.


    Il faut mettre en place rapidement l’Agence du médicament pour mieux gérer ces problèmes. Aujourd’hui, deux ministères, celui de la santé et du travail, interviennent dans le médicament. Ce qui n’est pas fait pour faciliter les choses.

    L’Algérie compte combien de médecins ?
    Il y a un total de 45.000 médecins dont la moitié exerce dans le privé et l’autre dans le public. C’est suffisant pour la population. La norme de l’Organisation mondiale de la santé est d’un médecin pour 1.000 habitants. A Alger, nous avons un médecin pour 750 habitants. Il y a des problèmes d’organisation et l’Algérie a besoin d’une véritable politique de la santé capable de définir l’organisation des soins.

  • #2
    Dr Bekkat-Berkanni : « la grippe A a montré que l’Algérie n’est pas bien organisée pour faire face à une telle épidémie »
    Comme si elle était organisée pour quoi que ce soit!
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

    Commentaire


    • #3
      slougi t'es content ! ta vider ton sac ton petit venin avec ta phrase souligner "Le Maroc a entamé la vaccination parce qu’il y a une bonne organisation" sa ta fait plaisir ? maintenant va jouer au bille !

      Commentaire

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