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Dubai ou l'exemple de la mauvaise gouvernance

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    ANALYSE Le modèle Dubaï porté par la vision d'un homme


    par Andrew Hammond

    Le "modèle Dubaï", qui vient de subir un grave revers avec la révélation soudaine des problèmes de dette de l'émirat, est la création d'un seul homme dont l'erreur a été de ne pas respecter les règles de bonne gouvernance.
    La cité-Etat doit son développpement fulgurant à son dirigeant, le cheikh Mohamed Ben Rachid al Maktoum, qui a détaillé ses idées dans un livre, "Ma vision", où Dubaï est présenté comme un modèle dont pourraient s'inspirer les autres pays arabes.
    Son projet a suscité la controverse au sein des pays du Golfe car il inclut la construction à marche forcée de villes nouvelles dans le désert grâce à des travailleurs et des financements étrangers. Aujourd'hui, il est fortement remis en question.

    Inévitablement, des questions vont se poser sur les raisons de cette débâcle.

    L'émirat a annoncé la semaine dernière qu'il allait demander aux créanciers un moratoire sur plusieurs milliards de dette, provoquant des turbulences sur les marchés financiers, inquiets des éventuelles répercussions pour le reste de l'économie au moment où la reprise commmence tout juste.
    "Que va-t-il se passer pour la famille régnante à Dubaï?", s'interroge l'historien britannique Christopher Davidson. "Une énorme perte de légitimité pour le monarque, une énorme perte de légitimité pour son fils et prince régnant après avoir menti au Forum économique mondial la semaine dernière. Que va-t-il se passer pour ces personnes?"

    Le cheikh Mohamed, dont le visage et les déclarations ornent les affiches dans toute la ville, a déclaré ce mois-ci à l'occasion du Forum économique mondial que l'émirat avait passé le pire de la crise et qu'il était désormais en bonne position pour poursuivre ses projets de développement.
    L'annonce de l'incapacité de World Dubai, le conglomérat qui a piloté son expansion, à rembourser ses créances a été faite à la veille de la fête musulmane de l'Aïd et juste avant la fête nationale des Emirats arabes unis le 2 décembre. Les médias locaux ont presque entièrement passé sous silence la nouvelle.

    "Dubaï ne pouvait pas être plus transparent et ouvert sur les défis qui lui sont posés du fait du ralentissement économique mondial", a affirmé le journal en langue anglaise Gulf News.
    Le flou règne sur les actifs qui sont possédés personnellement par la famille régnante, ceux qui sont contrôlés par le gouvernement et ceux qui sont simplement soutenus soit par la famille régnante soit par le gouvernement.

    ADMIRATION

    Dubaï était admiré par d'autres pays du Golfe, comme l'Arabie saoudite et le Qatar, qui ont copié certaines de ses idées comme les zones franches, les centres financiers, le développement d'insfrastructures sophistiquées et le recueil de l'expertise et de capitaux étrangers.

    Outre ses projets pharaoniques comme la construction d'îles artificielles en forme de palmiers ou de la plus haute tour du monde, l'émirat a développé des services de santé, des universités et des installations sportives.
    Pour Ayman Ali, un observateur du monde arabe qui vit à Londres, le modèle Dubaï, qui est inspiré de Kong Kong et Singapour, a fait l'erreur de confondre gestion d'entreprise et gestion d'un pays.
    "Au début, il s'agissait d'éliminer la bureaucratie. Cela a marché mais lorsqu'on développe un pays, on ne peut pas le gérer comme une entreprise", dit-il.

    Dubaï est resté à la traîne de Singapour et de Hong Kong en terme de transparence dans les affaires et la participation politique n'est jamais allée au-delà d'un petit groupe entourant la famille régnante.
    En dépit de ses difficultés, l'émirat reste aux yeux de beaucoup un pionnier.

    "Il y a eu un manque de transparence, certes, mais Dubaï a fait quelque chose inspiré du modèle de libéralisme total. Ils ont fait des erreurs et ont manqué de beaucoup de choses mais ils sont en transition", souligne Ibrahim Khayat, un analyste libanais. "Singapour aussi connaît la corruption."

    Pour Martin Hvidt, professeur danois spécialiste du Proche-Orient, la concentration du pouvoir entre les mains du cheikh et de quelques conseillers signifie que Dubaï pourra réagir vite pour corriger ses erreurs.
    "Il est trop tôt pour écrire la nécrologie de Dubaï", dit-il.
    (version française Gwénaelle Barzic)
    « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT
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