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L'investissement calamiteux d'Abou Dhabi dans Citigroup

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  • L'investissement calamiteux d'Abou Dhabi dans Citigroup

    L'émirat d'Abou Dhabi accuse Citigroup de l'avoir floué lors de son achat d'obligations convertibles de la banque américaine en 2007. Que cette accusation soit justifiée ou non, l'examen de l'affaire attire l'attention sur les pertes colossales que l'Abu Dhabi Investment Authority (ADIA) enregistre sur son investissement de 7,5 milliards de dollars (5,2 milliards d'euros) dans Citigroup. La mise a aujourd'hui perdu près de 90 % de sa valeur, une moins-value qui contraste avec les profits confortables que d'autres fonds souverains, eux aussi venus au secours de la banque, ont réalisés

    Les déboires de l'ADIA sont en partie le fruit de ses erreurs de jugement. Le fonds souverain le plus important du monde a été le premier à répondre à l'appel des banques occidentales qui avaient un besoin urgent de capitaux. S'il a bien négocié en obtenant un taux annuel séduisant de 11 % sur le coupon des titres acquis à ce moment-là, il a en revanche négligé de se ménager un filet de sécurité suffisant pour le niveau de conversion en actions des obligations.

    C'est à plus de 30 dollars que l'ADIA devra acquérir, avec ses 7,5 milliards de dollars, des actions Citigroup, alors que celles-ci ne cotent aujourd'hui que 3,57 dollars. Le fonds va devoir les payer dix fois plus cher que leur prix réel. Soyons honnêtes : ADIA avait quand même pris quelques précautions. Il était prévu que le seuil déclenchant la conversion en actions pourrait être abaissé si de nouveaux investisseurs entraient au capital à un prix inférieur. La clause a joué en février 2008, lorsque Citigroup a levé une deuxième tranche de capitaux de 12 milliards de dollars auprès d'un groupe d'investisseurs emmené par la Government of Singapore Investment Corporation et la Kuwait Investment Authority. Le hic, c'est que le seuil de conversion n'a fait que passer de 37,24 à 31,83 dollars - une bien maigre consolation quand on voit le cours actuel.

    Malchance

    L'ADIA a aussi joué de malchance. Quand le gouvernement américain a conduit le sauvetage de Citigroup en novembre 2008, les fonds souverains de Singapour et du Koweït ont été autorisés à convertir leurs actions à dividende prioritaire en actions ordinaires à 3,25 dollars. Résultat : l'un comme l'autre ont réalisé une plus-value de plus d'un milliard de dollars.
    Si l'ADIA réussit à étayer ses accusations, le bilan de l'opération pourrait changer du tout au tout. Sinon, le renflouement de Citigroup restera inscrit au nombre des placements les plus calamiteux de son histoire.

    (Traduction de Christine Lahuec.)

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