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Mobilisation du régime de Téhéran en Iran

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  • Mobilisation du régime de Téhéran en Iran

    Des dizaines de milliers de manifestants progouvernementaux se sont rassemblés mercredi dans plusieurs villes d'Iran pour affirmer leur fidélité au régime clérical et accuser les dirigeants d'opposition de semer le chaos dans la République islamique.

    Le chef de la police nationale avait prévenu les partisans de l'opposant Mirhossein Moussavi qu'ils ne devaient s'attendre à aucune clémence s'ils participaient à des rassemblements illégaux. Ils comptaient eux aussi manifester mercredi, selon des sites internet réformistes.

    Les manifestations organisées par le gouvernement, que la télévision d'Etat a retransmises en direct, regroupaient des dizaines de milliers de personnes qui scandaient des slogans hostiles à Moussavi et à Mehdi Karoubi, candidat modéré à la présidence battu comme lui au scrutin contesté du 12 juin.

    A Téhéran, des drapeaux américains et britanniques ont été brûlés. Les médias étrangers, soumis à des restrictions, ne pouvaient pas couvrir les éventuels rassemblements d'opposition.

    Dimanche, lors des accrochages les plus sanglants observés depuis l'élection présidentielle contestée de juin dernier, huit personnes ont été tuées et une vingtaine de personnalités réformistes - dont trois conseillers de Moussavi - arrêtées.

    Faisant monter les enchères dans la crise en cours, un représentant de l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique, a affirmé mardi que les chefs de file de l'opposition étaient des "ennemis de Dieu" qui méritaient la mort en vertu de la charia (loi islamique).

    Sur les images de télévision tournées dans différentes villes mercredi, on peut voir des manifestants scander "Moussavi est responsable du bain de sang (...) Nous soutenons le guide suprême". Certains brandissaient des portraits de Khamenei. Des manifestations analogues avaient eu lieu mardi.

    Depuis les incidents meurtriers qui ont éclaté durant la fête chiite de l'Achoura, la crise intérieure est entrée dans une phase nouvelle en Iran, où les dirigeants religieux intensifient leurs pressions sur les milieux réformistes pour mettre fin aux manifestations de rue.

    AUCUN SIGNE D'APAISEMENT

    "Les meneurs de la sédition doivent être punis. Nous ne resterons pas muets devant les insultes proférées contre la religion", a déclaré un orateur filmé par la télévision mercredi à Téhéran.

    "Il n'y a plus de place pour la tolérance envers les individus participant à des rassemblements illégaux", avait déclaré un peu plus tôt le chef de la police nationale.

    "Ceux qui participent à des rassemblements illégaux seront traités plus durement et l'appareil judiciaire s'occupera d'eux avec plus de détermination", soulignait Esmail Ahmadi-Moqadam selon l'agence officielle Irna. "Certains des manifestants de dimanche sont considérés comme des mohareb (ennemis de Dieu) et seront traités avec fermeté."

    Le président Mahmoud Ahmadinejad, en conflit avec l'Occident au sujet du programme nucléaire iranien, a présenté les rassemblements de l'opposition durant l'Achoura comme une "mascarade nauséabonde" orchestrée de l'étranger.

    Les adversaires réformistes d'Ahmadinejad ayant crié à la fraude après sa réélection le 12 juin, des milliers d'Iraniens étaient descendus dans les rues, provoquant le mouvement de protestation le plus massif depuis la création de la République islamique en 1979.

    Les autorités ont nié toute irrégularité, mais les opposants au régime ne donnent aucun signe de résignation six mois après le scrutin, en dépit d'une répression méthodique.

    Les gardiens de la Révolution ont accusé mardi des médias étrangers de conspirer contre l'Etat avec l'opposition.

    Selon le site d'opposition Jaras, des heurts ont opposé mardi des étudiants à des miliciens "bassidji" dans deux universités de Téhéran.

    L'opposition a fait état de plus 900 arrestations dimanche dernier. La police dit, elle, avoir interpellé 500 "émeutiers" en précisant par la suite en avoir relâché 200.

    Elle a annoncé que l'on enquêtait sur des décès "suspects" survenus dimanche, en niant qu'il se soit agi de manifestants tués par la police. Le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien a confirmé huit morts, mais le parquet de Téhéran a réduit ce chiffre à sept.

    Le neveu de Moussavi, tué dans ces affrontements, a été enterré mercredi au cimetière de Behesht-e Zahra, à Téhéran, rapporte l'agence officieuse Fars.

    Par Parisa Hafezi, Reuters
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