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    L’année 2009 va se terminer sur un excédent commercial d’environ 4,5 milliards de dollars, soit un net recul par rapport à 2008 durant laquelle l’excédent commercial avait été de 36,35 milliards de dollars. Le recul est énorme. Il est vrai que les recettes de 2008 avaient été exceptionnelles avec un prix du baril de pétrole à 100 dollars en moyenne, grâce notamment à la forte spéculation qui avait marqué le marché pétrolier. Si les recettes des hydrocarbures ont reculé en 2009, les importations ont poursuivi la progression qu’elles ont connue à la faveur de l’augmentation des prix du pétrole, une augmentation nette et visible dès l’année 2007, qui a entraîné une sorte d’euphorie dans les dépenses. Cette situation de dépendance structurelle risque de se poursuivre durant les années à venir. Il est peut-être utile de rappeler que le seul grand changement issu des réformes (à la fin des années 1980) qui a réussi a été la libéralisation du commerce extérieur par le remplacement des monopoles d’Etat par les monopoles privés puisqu’il est connu que le commerce extérieur est dominé par un groupe d’importateurs qui a occupé la place dès le début. La structuration de ce lobby lui a permis de contrôler les rouages des douanes, des ports et des banques, d’influer sur les lois et de remplacer les structures étatiques qui avaient auparavant le monopole sur le commerce.
    En l’absence d’une stratégie de développement, le système rentier s’est renforcé en orientant l’économie algérienne vers les importations tous azimuts, y compris pour l’édition d’une simple brochure d’un rapport annuel d’une entreprise publique. C’est ce qui explique la montée en puissance des importations, ces dernières années, et le blocage de la production nationale par tous les moyens. Par son caractère compradore, ce lobby qui investit ses gains dans le secteur tertiaire à l’étranger en organisant la fuite des capitaux a même amené des producteurs locaux à abandonner l’activité productive pour se lancer dans l’importation. Si les dernières mesures prises par le gouvernement n’ont pas eu d’effet sur les importations, qui n’ont reculé que de 2%, c’est que la situation n’est pas aussi simple. Elle ne peut être changée par un décret ou des mesures. Les importations continueront à augmenter parce que c’est dans l’ordre des choses du système, surtout que le prochain plan de développement est aussi important que celui qui s’achève en 2009, avec une enveloppe de 150 milliards de dollars. Pour mettre à l’abri le pays des fluctuations du marché pétrolier et le rendre moins dépendant des recettes des exportations des hydrocarbures, le système dans sa globalité doit être restructuré pour donner naissance à une économie nationale basée avant tout sur la production nationale, y compris dans sa dimension scientifique et technologique.


    Par Liès Sahar
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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